La prévention du suicide chez les aînés

• Session : 2016-2017
• Année : 2016
• N° : 242 (2016-2017) 1

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• Question écrite du 23/11/2016

  • de BONNI Véronique
  • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
  
  S'il est un sujet particulièrement difficile et assez tabou, c'est bien celui du suicide chez nos aînés. Les suicides chez les personnes de 65 ans et plus représentaient en Wallonie, en 2011, 28% des suicides chez les femmes, 22 % des suicides chez les hommes.
  
  Le taux élevé de suicide chez les seniors serait influencé par des processus biologiques et/ou psychologiques liés au vieillissement tels que des pertes – deuil, veuvage – l'isolement, les déclins physiques, des maladies chroniques et des troubles psychologiques – dépression, par exemple – provoquant une diminution de la qualité de vie et de l'autonomie.
  
  Monsieur le Ministre dispose-t-il aujourd’hui de chiffres plus actuels concernant le taux de suicide et de tentatives de suicide en fonction de l’âge en Wallonie ? Comment ces chiffres évoluent-ils ? La prévention étant une matière régionalisée, peut-il m’indiquer les actions développées par la Région avec le Centre de référence « Un Pass dans l'Impasse » afin d'accroître et renforcer la prévention du suicide chez les aînés ? Où en est le projet de soutien et d’accompagnement des professionnels qui devait être mis en place par le Centre de prévention du suicide ?

• Réponse du 05/12/2016

  • de PREVOT Maxime
  
  Effectivement, comme le mentionne l'honorable membre, le nombre de suicides chez les personnes âgées est important par rapport au nombre total de suicides. En 2013, le nombre de suicides pour les 65 ans et plus était de 24 % sur le total des suicides en Wallonie (50 sur 208 cas pour les femmes et 120 sur 509 cas chez les hommes). 2013 est la dernière année pour lesquelles les données de mortalité sont disponibles.
  
  De manière générale, on constate entre 1997 et 2013 une tendance à la baisse du nombre annuel de suicides en Wallonie. Cette baisse est particulièrement marquée chez les personnes de plus de 75 ans où elle atteint 40 %.
  
  Chez les personnes de plus de 65 ans, toujours en 2013, le suicide arrive au 9e rang des causes de décès et est la cause de 0,9 % des décès chez les hommes et de 0,3 % des décès chez les femmes. À titre de comparaison, chez les personnes entre 25 et 44 ans, le suicide est la 1e cause de mortalité chez les hommes (24 % de la mortalité) et la 2e cause chez les femmes (16 % de la mortalité).
  
  Mon objectif est d'agir pour diminuer le taux de suicide dans tous les groupes d'âge.
  
  En ce qui concerne les actions menées, je soutiens le CRIS, le centre de référence et d'information sur le suicide. Ce service s’adresse uniquement aux professionnels. À ce niveau, la pluridisciplinarité et le travail en réseau sont des éléments importants pour prévenir le suicide des personnes âgées.
  
  Ainsi, au cours de ce dernier trimestre de 2016, des concertations transrégionales et transsectorielles sont organisées en collaboration avec les coordinations des Plates-Formes de Concertation en Santé Mentale. Le Centre de référence infosuicide invite les prestataires de terrain à partager leur expérience et à explorer les ressources et les difficultés en matière de prévention du suicide. Dans le cadre de ces rencontres, le Centre de référence présente les données liées à la thématique du suicide chez les personnes âgées et les actions envisageables.
  
  Un projet de répertoire des structures susceptibles de prendre en charge une personne âgée suicidaire est aussi présenté aux participants en vue d’améliorer la connaissance du réseau de professionnels existant.
  
  De plus, le Centre de référence reste disponible pour soutenir les professionnels à différents niveaux :
  * soutien psychologique individuel,
  * supervision d’équipe,
  * soutien ponctuel par téléphone,
  * mise en place depuis 2015 d’une formation à destination des professionnels actifs auprès des personnes âgées,
  * organisation de journées d’étude, en février et septembre 2015, sur la thématique du suicide des personnes âgées.
  
  Comme on peut le voir, je ne perds pas cette problématique de vue, elle s'intégrera d'ailleurs dans mon Plan de prévention et de promotion de la santé.
  
  Il est évident également que la lutte contre l’isolement des personnes âgées et par corollaire le souci d’accroître leur participation à la vie sociale, est une de mes priorités. Il est donc essentiel de centrer la réflexion sur la personne dans sa globalité, dans son environnement et dans sa relation avec ses aidants proches, son entourage.
  
  L’isolement est un problème complexe et multifacettes. Chaque situation est particulière. Il est nécessaire de l’aborder individuellement, d’en chercher les causes.
  
  Il est difficile d’énumérer l’ensemble des actions qui concourent à sortir les aînés de l’isolement. Ainsi, je pense aux services d’aide aux familles et aux aînés, aux centres d’accueil communautaire, aux associations de bénévoles,..., mais aussi aux activités organisées à un niveau plus local, par des communes ou des associations de seniors…
  
  Enfin, je suis occupé à finaliser en concertation avec le secteur une note de réforme du secteur où le volet qualitatif dans l’accueil et l’hébergement aura une place importante. Je veux dire par là que nous allons proposer d’accentuer la mise en place et la labellisation de plan de qualité dans le domaine notamment de l’organisation du travail des soins et des repas.