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Les alternatives possibles aux murs anti-bruit

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 246 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 23/11/2016
    • de KNAEPEN Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Réduire les nuisances sonores dues à la circulation toujours plus dense sur nos routes wallonnes est un enjeu crucial.

    Dans sa réponse à ma dernière question concernant la réalisation de cartographie des nuisances sonores, Monsieur le Ministre confirmait un budget prévisionnel de 10 millions d’euros alloués à la pose d’écrans antibruit sur nos routes et autoroutes.

    En termes de revêtement «  antibruit  », de grandes avancées techniques ont été réalisées ces dernières années, notamment par le biais du projet PERSUADE (PoroElastic Road SUrface  : an innovation to Avoid Damages to the Environment). Ce projet de recherche européen, sous la direction du CRR, avait pour objectif de développer un revêtement poroélastique sûr et durable pour lutter contre le bruit routier.

    Des réductions de bruit réelles de 7,5 dB(A) à 10 dB(A) ont été mesurées sur huit sections expérimentales dans cinq des pays participants (Belgique, Danemark, Pologne, Slovénie et Suède). Ce type de revêtement (non toxique et plus sûr) est plus onéreux que ce qui est aujourd’hui utilisé. Toutefois, son impact est similaire, voire plus efficace, qu’un écran antibruit et reste applicable là où d’autres solutions ne peuvent l’être pour des raisons pratiques.

    Les résultats du projet Persuade sont donc plus qu’encourageants et les objectifs visés ont été atteints. Il reste aujourd’hui à mettre en œuvre de nouvelles sections expérimentales et à acquérir une expérience suffisante en la matière.

    Dans le cadre des futurs investissements antibruit Monsieur le Ministre a-t-il pris en compte ces résultats  ? A-t-il envisagé l’option de ce revêtement poroélastique, certes plus onéreux qu’un revêtement classique, mais se suffisant à lui-même en termes de lutte contre les nuisances sonores  ? Ce revêtement ne serait-il pas la solution à la fois pérenne, écologique et à l’impact nul en matière de pollution visuelle ?
  • Réponse du 13/12/2016
    • de PREVOT Maxime

    L’utilisation de revêtement diminuant les nuisances sonores est effectivement une des solutions parmi d’autres afin de réduire l’exposition au bruit.

    Le projet « Persuade » a d’ailleurs déjà été abordé lors de différentes questions parlementaires.

    De nombreuses études réalisées par le Mobiliteit en Openbare Werken (MOW) et le Centre de Recherches routières (CRR) ont montré que ces nouveaux revêtements silencieux, certes efficaces dans les premiers mois de leur vie, voyaient leurs propriétés acoustiques décliner de manière importante, et ce, très rapidement.

    Il est vrai que les premiers résultats obtenus avec ce type de revêtement « Persuade », en termes de diminution acoustique, semblent encourageants.

    Toutefois, les premiers tests en cours, dans différents pays européens, pour ce type de revêtement viennent de se terminer il y a peu. À cet égard, le rapport final de ce projet de recherche européen sera publié dans les prochains mois.

    En outre, le suivi de nouvelles sections expérimentales est nécessaire, afin de notamment permettre aux entrepreneurs routiers d’acquérir une expérience suffisante avec ce matériau poroélastique et d’affiner les techniques de mise en œuvre.

    Dès lors, les résultats, quant à sa durabilité, à ses propriétés et à sa mise en œuvre, sont encore incertains et son coût, même s’il devrait diminuer avec une éventuelle plus grande utilisation, restera élevé par rapport aux produits classiques.

    Quoi qu’il en soit, il me semble que les résultats de cette étude sont très encourageants et méritent qu’un intérêt y soit porté.

    Par ailleurs, ce type d’enrobé bitumineux conviendrait davantage pour une utilisation au sein d’agglomérations que pour des autoroutes subissant des charges beaucoup plus importantes que les routes urbaines.

    Un retour significatif est donc nécessaire avant d’envisager une utilisation effective à grande échelle sur les routes en Wallonie. Une recherche plus approfondie est donc encore nécessaire.

    J’ai chargé mon Administration de prendre les contacts nécessaires à ce sujet afin que les collaborations soient effectives et que celles-ci débouchent sur des actions concrètes en et pour la Wallonie. De là, un recul suffisant sera acquis avant une utilisation effective pour réduire le bruit sur les voiries en Wallonie.

    Enfin, pour rappel, les nouveaux revêtements actuellement posés sur les chantiers wallons apportent déjà un gain très significatif sur le plan acoustique non seulement parce qu’ils apportent une meilleure surface de roulement, mais aussi parce que leur propriétés acoustiques sont meilleures que les revêtements qu’ils remplacent.