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La destruction des surplus de pommes et de poires et la lutte contre la pauvreté

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 215 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 18/11/2016
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    En raison de l'embargo russe toujours d'application sur les produits agricoles de l'Union européenne, des cultivateurs de pommes et de poires sont contraints de détruire une partie de leurs récoltes.

    La Belgique est ainsi autorisée à détruire 25.700 tonnes de pommes et de poires ce qui représente 4 % de la production belge. Cette mesure entre en vigueur lorsque le prix des pommes passe sous la barre des 10 cents le kilo et le prix des poires sous la barre des 12 cents le kilo.

    À l'heure actuelle, la moitié des stocks a été détruite.

    Une récente enquête de Solidaris interpelle. 40 % des travailleurs sont incapables d'épargner. Le salaire est loin d'être garant d'un niveau de vie aisé et sans problème. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté n'est que trop important.

    Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté a, entre autres, pour objectif de pouvoir approvisionner au mieux et davantage les banques alimentaires à partir d'invendus des grandes surfaces.

    Outre les contacts pris avec les grandes surfaces, qu'en est-il des contacts avec les producteurs ? Ces 25.700 tonnes de pommes et de poires ne peuvent-elles pas entrer dans le circuit des banques alimentaires et des épiceries sociales ?

    Cette destruction de nourriture est un scandale, il est nécessaire qu'à l'avenir des solutions soient possibles pour que ces aliments soient consommés par des personnes dans le besoin.
  • Réponse du 29/11/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le Programme wallon de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires comporte 17 actions prioritaires réparties en 5 axes. Il s’agit entre autres de soutenir les initiatives facilitant le don des invendus alimentaires en Wallonie. Ce qui correspond en tous points aux objectifs « Alimentation » de Plan de Lutte contre la Pauvreté.

    Le Gouvernement wallon a ainsi décidé d’apporter un appui logistique aux agriculteurs pour la récupération des produits non calibrés, les écarts de tri et les invendus. La gestion des surplus de pommes et de poires peut être intégrée dans cette démarche. Pour en savoir plus, j'invite l'honorable membre à prendre contact avec mon collègue le Ministre de l’Agriculture M. Collin.

    Par ailleurs, le Plan de Lutte contre la Pauvreté prévoit bien un cadastre des invendus alimentaires et la mise en réseaux des acteurs de la chaîne alimentaire avec les associations et banques alimentaires. Sur internet, deux plateformes ont été créées : Foodwe et la bourse aux dons. Elles facilitent le don d’invendus alimentaires. Enfin, des campagnes de sensibilisation tout public ont été menées, que ce soit à la Foire de Libramont ou lors des Regal Days. La sensibilisation reste donc bel et bien au cœur du Programme wallon de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires.

    Par ailleurs, j’ai lancé, fin septembre, un appel à projets intitulé Wallonie#Demain. Il a permis à des communes, des associations et des collectifs de citoyens de déposer un projet en lien avec la Stratégie Wallonne de Développement Durable. Sur 68 candidatures, 57 ont été retenues. Et parmi elles, deux initiatives concernent précisément les surplus de pommes et de poires.

    L’un des projets touchera le public précarisé puisqu’il s’agit bien de ramasser les pommes et les poires non utilisées dans les vergers pour les transformer en sirop ou en jus à distribuer ou à vendre au profit des banques alimentaires ou d’associations telles que les Restos du Cœur.

    Je reste attentif aux initiatives de ce type qui pourraient être proposées à l’Administration Wallonne. Tout-à-fait conscient qu’elles apportent une réelle plus-value tant aux producteurs qu’aux personnes précarisées.