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La nouvelle génération de mammographie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 257 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 25/11/2016
    • de KILIC Serdar
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La mammographie 2.0 débarque. C'est une première mondiale qui permet à la patiente de moduler la pression exercée par l'appareil sur sa poitrine. Si c'est un confort certain pour la patiente, il s'avère que l'autocontrôle diminue la douleur et l'abandon du dépistage.

    Ce nouvel appareil tout récemment installé à l'hôpital universitaire "Institut Gustave Roussy "au sud de Paris a littéralement été pensé pour diminuer l'inconfort inhérent à ce type d'examen. Lorsqu'on sait qu'une femme sur deux abandonne ce type d'examen à cause de la douleur, que le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme et qu'une femme sur huit en Europe développera un cancer avant l'âge de 85 ans, il semble que ce projet ne soit pas à négliger.

    Ce type d'appareil pourrait-il faire partie du matériel quotidien dans les hôpitaux belges ? Est-il envisageable de remplacer une majeure partie de l'ancien équipement par celui-ci ?
  • Réponse du 13/12/2016
    • de PREVOT Maxime

    Lors d’une mammographie, la compression est indispensable pour:
    - réduire l’épaisseur du sein ;
    - étaler le tissus mammaire afin que de petites anomalies soient moins susceptibles d'être masquées par la superposition de structures mammaires ;
    - permettre d’utiliser la dose de rayons X la plus faible ;
    - réduire le rayonnement diffusé afin d’obtenir une image nette ;
    - maintenir le sein immobile pour éviter que l’image ne soit floue.

    La compression du sein optimalise la qualité de l’image et est donc un élément essentiel pour permettre un diagnostic adéquat et la détection de petits cancers.

    Beaucoup de femmes considèrent la mammographie comme douloureuse. Une stratégie efficace pour augmenter la tolérance à cette douleur momentanée est de permettre aux femmes de demander au technologue/radiologue d’arrêter la compression lorsqu’elles considèrent avoir atteint la limite de tolérance.

    Dans une étude menée en 1993 par le Duke University Medical Center, Durham (USA) avec 109 femmes participantes, la compression était appliquée sur un sein par une technologue et sur l’autre sein par la femme elle-même. La compression contrôlée par la patiente elle-même était significativement (P = .003) moins douloureuse que celle réalisée par la technologue. La satisfaction générale (96 % [105/109]) et la volonté de répéter l’expérience étaient très élevées. La majorité des clichés (93,5 % [202/2016]) avaient une compression considérée de bons à excellents.
    Les auteurs conclurent qu’avec un minimum d’information donnée à la femme, la compression appliquée par celle-ci produit une image radiologique au moins aussi bonne que la compression appliquée par un technologue.

    Le Senographe PristinaTM de GE Healthcare a été installé en août 2016 en première mondiale à l’Institut Gustave-Roussy. Outre le design, conçu pour réduire l’anxiété des patientes, une technique d’autocompression permet à la femme d’être actrice de son examen et améliore la tolérance à la compression. La patiente peut en effet augmenter elle-même la compression à l’aide d’une télécommande sans fil.

    La douleur de l’examen n’est qu’une cause parmi d’autres de la mauvaise participation des femmes au dépistage organisé (ex. manque de temps, crainte du résultat, ne pas se sentir concerné, fatalisme, etc.). Une approche prenant en compte ces freins et leur importance relative est donc nécessaire avant d’envisager une action aussi radicale que le remplacement des appareils de mammographie. Il faut en outre étudier d’autres aspects tels ceux relatifs à la sécurité et aux normes de qualité en vigueur tout en examinant, bien sûr, le coût/bénéfice d’un tel remplacement.

    Par conséquent, si ce type de matériel peut intégrer certains hôpitaux belges à l’avenir, il n’est pas concevable ni justifiable à ce stade de remplacer la majeure partie de l’ancien équipement à court terme.

    De plus, tout ceci sera à valider.