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La prévention face aux nouvelles drogues

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 260 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 25/11/2016
    • de KILIC Serdar
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'Europe est confrontée à l'arrivée massive de nouvelles drogues de synthèse, comme l'indique l'Observatoire européen des drogues. Entre 2013 et 2015, on ne dénombre pas moins de 300 nouvelles substances psychoactives (NSP) signalées auprès du système d'alerte précoce de l'Union européenne.

    Les cannabinoïdes rassemblent de nombreuses substances chimiques psychotropes fabriquées par l'homme (vendues par exemple sous forme liquide pour être inhalées dans les cigarettes électroniques).

    Ces drogues peuvent avoir sur le cerveau un effet plus puissant que la marijuana et ses effets peuvent être plus graves voire mortels. Il semble difficile de lutter contre la forte expansion de ces substances, notamment par une accélération du marché européen pour les NSP, mais aussi parce que, à peine une nouvelle substance psychoactive est-elle identifiée par les autorités et contrôlée, qu'un substitut la remplace déjà sur le marché.

    Au niveau de la Wallonie, Monsieur le Ministre peut-il me dire quelles mesures existent actuellement pour parer au mieux ce phénomène ?
  • Réponse du 13/12/2016
    • de PREVOT Maxime

    Comme l'honorable membre, je suis inquiet face à l'arrivée massive et constante de nouvelles substances psychoactives en Europe. À l'évidence, les effets pervers potentiels de ces nouvelles drogues doivent être pris au sérieux. Que l'honorable membre s'assure de ma ferme volonté de lutter contre ce phénomène.

    La lutte contre les problèmes d'assuétudes doit être menée sur plusieurs fronts. En effet, une politique complète et efficace en matière d'assuétudes abordera les domaines de la prévention, de la réduction des risques, du traitement et de la répression.

    Dans le cas qui nous préoccupe, il s'agit, en premier lieu, de freiner la production croissante de nouvelles drogues et le trafic international. Je ne m'attarderai pas sur ces points relatifs à la répression qui concernent mes confrères ministres fédéraux de la Justice et de l'Intérieur.

    Cela dit, l’interdiction de nouvelles molécules n’empêche pas l’arrivée de nouveaux produits. Il semble plus opportun de développer une politique de prévention et de gestion des risques avec, en fil rouge, une consommation éclairée.

    En ce qui concerne mes compétences, il me semble donc important d'agir au niveau de la prévention et de la réduction des risques. En effet, les actions dans ce domaine semblent un bon moyen de parer les pratiques contre lesquelles l'honorable membre nous met en garde.

    Même s’il est impossible de connaître toutes les nouvelles molécules qui sortent chaque jour, l'objectif majeur de nos actions doit être la dissuasion de la consommation de drogues pour les consommateurs débutants.

    Comme le sait l'honorable membre, la consommation de drogues va souvent de pair avec des problèmes individuels et sociaux.

    D'une manière générale, des mesures doivent être développées auprès des personnes. À titre d'exemples, il s'agit de mesures telles que : des actions spécifiques de réduction des risques en milieu festif, des formations de professionnels et/ou de pairs, l’information des usagers, la sensibilisation des familles, des écoles, des organisations de jeunes, la promotion de la santé, la diffusion des alertes envoyées par Eurotox,…

    D'autre part, des mesures doivent également être développées au niveau structurel. À titre d'exemples, il s'agit de mesures telles que : la lutte contre la précarité, le développement au niveau des quartiers sensibles, les politiques urbaines et sociales,…

    Au vu de la complexité politique de notre pays, la prévention et la réduction des risques impliquent nécessairement une collaboration entre différentes autorités politiques. En effet, une série d'actions sont développées par la Communauté française Wallonie-Bruxelles. De son côté, la Région wallonne développe sur son territoire (depuis plusieurs années déjà) des actions dans le secteur des assuétudes. Il serait trop fastidieux de les citer toutes.

    Néanmoins, je me permets de terminer en citant le projet « Modus fiesta » qui consiste en un point local d’accueil et d’information sur les nouvelles drogues de synthèse.
    On peut venir y parler de drogues sans discours moralisateur avec des professionnels et des jobistes (ex-)usagers de drogues.

    On y trouve :
    - Des infos fiables et récentes sur les produits et les usages ;
    - Des conseils de réduction des risques ;
    - Des brochures, des préservatifs et du matériel (kit de sniff, matériel stérile d’injection, etc.) ;
    - Un répertoire d’adresses utiles ;
    - Des infos sur les fêtes ;
    - La possibilité pour les consommateurs de venir faire tester leurs produits.

    Des événements culturels et festifs sont régulièrement organisés dans ce point local d’accueil et d’information sur les nouvelles drogues de synthèse : expositions, débats, cinéclub, Dj’set,...

    Je continuerai à soutenir ce type de structures afin de parer au mieux le phénomène sur lequel l'honorable membre a attiré notre attention.