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La violence sexuelle dans les rues

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 265 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 25/11/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La violence verbale quotidienne est devenue ordinaire principalement envers les femmes.

    Pour lutter contre ce phénomène, une campagne de sensibilisation est menée par la secrétaire d'Etat bruxelloise. Les agresseurs, les victimes et les témoins seront ainsi sensibilisés principalement via les transports en commun, les réseaux sociaux et dans les rues.

    Il n'est, en effet, pas logique de se faire insulter dans la rue à cause de son identité sexuelle. Cela doit être mis en lumière.

    En Belgique, une femme sur trois a déjà été victime de violence physique ou sexuelle et 60 % ont été confrontées à des intimidations sexuelles. Ces faits de violences sont interpellants.

    Ces constats étant bien tristes, Monsieur le Ministre pourrait-il informer du nombre de plaintes déposées annuellement par les citoyens wallons ? Ce fléau est-il en recrudescence ? Enfin, que met la Wallonie en place pour lutter contre ce phénomène ?
  • Réponse du 13/12/2016
    • de PREVOT Maxime

    Ces questions me donnent une nouvelle fois l’occasion d’aborder la lutte contre les violences sexistes en Wallonie.

    Tout d’abord, je tiens à rappeler que la Wallonie dispose du décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discriminations. L’organisme chargé du traitement des signalements dans le cadre de ce décret est l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes. Afin de faciliter le signalement des cas de discrimination, chaque personne qui s’estime victime de discrimination peut signaler celle-ci dans un des 11 « Espaces Wallonie ».

    De plus, il existe une loi fédérale entrée en vigueur le 3 août 2014 visant à lutter contre le sexisme dans l’espace public. Les statistiques policières sont accessibles au public sur le site http://www.stat.policefederale.be/. En 2015, 18 plaintes ont été enregistrées au niveau national pour « discrimination fondée sur le sexe (sexisme) », dont 4 en Wallonie. Pour le premier trimestre 2016, 7 plaintes ont été enregistrées au niveau national, dont 5 en Wallonie.

    Les résultats de l’enquête sur le sexisme menée par l’ASBL JUMP et pour laquelle j’avais accordé une subvention en 2015 sont disponibles depuis peu. Il ressort de cette enquête que plus de 9 Wallonnes sur 10 disent avoir été confrontées à des comportements sexistes en rue ou dans les transports en commun (96 %), dans l’espace public de façon plus générale (95 %), mais aussi au travail (92 %). Ce sexisme a un impact important sur les victimes puisque 93 % des Wallonnes interrogées ont éprouvé de la colère, 71 % se sont senties blessées et près d’un tiers déprimées. Les recommandations de JUMP portent surtout sur la mise en place d’outils de sensibilisation et de lutte contre le sexisme, réclamés par l’écrasante majorité des Wallonnes interrogées (99 %). Personnellement, je me suis déjà engagé à subventionner deux clips vidéo de sensibilisation sur la question qui pourront être diffusés largement sur des plateformes de partages de contenus sur internet de façon à toucher plus particulièrement la jeune génération. Le rapport complet de cette enquête peut être téléchargé sur le site www.jump.eu.com.

    Il n’existe pas de campagne similaire à celle lancée par la secrétaire d’État bruxelloise, mais j’ai accordé en 2016 une subvention de 20.000 euros à Vie Féminine pour soutenir la campagne « l’engrenage infernal » qu’elles mènent notamment en Wallonie pour sensibiliser aux violences envers les femmes, y compris le sexisme.