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Les centrales hydroélectriques sur la Basse-Sambre et ailleurs en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 268 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 25/11/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La construction d'une deuxième unité de production hydroélectrique est en voie d'achèvement sur la Basse-Sambre, à Monceau plus précisément, alors qu'une première centrale (un prototype) a déjà été développée à Marcinelle.

    Sachant que quatre autres centrales sont en projet en Basse-Sambre sur des structures de barrages existants, Monsieur le Ministre peut-il me fournir des précisions sur la localisation de ces projets, leur calendrier de mise en œuvre, ainsi qu'à l'énergie cumulée des six centrales qui serait produite ? L'électricité produite est-elle injectée dans le réseau ou alimente-t-elle directement des infrastructures ?

    Outre ces projets sur la Sambre, la SOFICO avait lancé deux autres marchés de concession en vue de l'installation et de l'exploitation d'unités de production d'hydroélectricité sur plusieurs autres barrages de la Haute-Meuse et de l'Ourthe. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l'ensemble des autres projets (réalisations, retards éventuels, énergie produite, etc.) ?

    Par ailleurs, la SOFICO avait été chargée de faire réaliser une évaluation des incidences sur l'environnement (EIE) du programme d'équipement hydroélectrique des 24 barrages concernés. Quelles sont donc les incidences environnementales du programme ?
  • Réponse du 07/12/2016
    • de PREVOT Maxime

    Il est en effet exact que la centrale de Marcinelle est opérationnelle et que celle de Monceau est en voie de finalisation. Cette dernière, ayant subi des modifications techniques, devra faire l’objet d’une période de validation de douze mois.
    Les quatre autres centrales en projet se situent aux barrages de Salzinnes, Auvelais, Roselies et Montignies-sur-Sambre. La poursuite de ces projets ne pourra être observée qu’à l’issue de la période de validation de la centrale de Monceau.

    L’énergie produite par ces six centrales de la Basse-Sambre avoisinera les 11.000.000 de kWh/an.
    L’affectation du productible de cette énergie renouvelable relève de la responsabilité du concessionnaire qui a l’opportunité de fonctionner selon le régime de ligne directe moyennant accord ou de réinjecter cette énergie sur le réseau au travers d’un contrat de vente avec un fournisseur d’électricité titulaire d’une licence.

    Sur la Haute-Meuse, trois des neuf centrales prévues par le marché de concession sont déjà installées à Hun, Waulsort et Hastière. Elles ont d’ailleurs été inaugurées le 30 novembre dernier. Ensuite, les barrages de Tailfer et Rivière seront équipés d’une centrale après le chômage de la Meuse en septembre 2017, celui-ci étant l’occasion de travaux préparatoires à l’installation des centrales. Les sites suivants de la Plante, Houx, Dinant et Anseremme seront planifiés en concertation avec le concessionnaire Energie-Fleuve et en fonction des travaux préparatoires à prévoir, dont la modification des échelles à poissons.
    Le productible attendu des neuf centrales de la Haute-Meuse est de 61.800.000 kWh/an.

    Sur l’Ourthe, la concession a été attribuée cette année pour les sites des Grosses-Battes (Angleur), Fêchereux-Hony et Chanxhe. Le concessionnaire doit produire des études techniques dont la programmation des centrales dépend. Le productible attendu est de 4.400.000 kWh/an.

    Par ailleurs, l’étude environnementale stratégique du programme d’équipement de barrages de la Haute-Meuse, de la Sambre et de l’Ourthe a mis en évidence les impacts environnementaux principaux suivants :

    1. Impact sur la continuité écologique du cours d’eau
    Cet impact est néanmoins très relatif, car il n’y a pas construction de nouveaux obstacles à la montaison du poisson et le programme prévoit que l’équipement ne peut avoir d’impact négatif sur le fonctionnement des passes à poissons là où elles existent et à imposer l’emplacement des centrales en fonction de futurs aménagements. Il est à noter que, en parallèle à l’installation des centrales, les passes à poissons de la haute Meuse vont être modernisées.


    2. Impact sur la mortalité des poissons.
    Les études menées dans le cadre de ces projets ont montré que, pour la Meuse, l’impact n’était pas atteint moyennant bridage de certaines machines en période de dévalaison de l’anguille et des saumons. Il en est de même pour la Sambre et l’Ourthe grâce à l’installation de turbines ichtyocompatible (fish-friendly). Par ailleurs, il convient de signaler que les permis délivrés prévoient pour la mortalité résiduaire, une compensation.


    3. Gestion des déchets.
    Le programme a prévu :
    l’obligation de collecter régulièrement et d’évacuer vers un centre de traitement agréé les déchets retenus par les centrales ;
    le respect de conditions particulières pour le stockage provisoire des déchets retirés de la rivière avant leur évacuation vers un centre de traitement


    4. Inondations.
    Cet aspect a été pris en compte en imposant que les centrales hydroélectriques :
    ne nuisent pas à la capacité d’évacuer les crues du cours d’eau et, à cet effet, soient dégagées d’office du cours d’eau dès que certaines valeurs de débit sont atteintes si elles sont installées dans un pertuis du barrage ;
    n’altèrent pas les fonctionnalités du barrage où elles sont installées, notamment la manœuvre des vannes.

    De plus, à la demande du Gouvernement wallon, pour chaque site, pouvant être équipé, une étude de risque est menée afin d’évaluer l’impact d’un problème en cas de défectuosité technique. Une décision serait alors prise en conséquence.

    Il convient aussi de signaler un impact positif plus général sur les gaz à effet de serre. En comptabilisant l’ensemble des projets d’énergie verte actuellement réalisés ou encore à lancer, la production d’énergie verte au départ du domaine de la SOFICO atteindra près de 391.000.000 kWh/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de près de 115.000 ménages (plus de 2 fois le nombre de ménages que compte la Ville de Namur) et de réaliser une économie de gaz à effet de serre de l’ordre de 33.500 tonnes en moyenne par an.