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La pollution du Ry de Rome

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 258 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 30/11/2016
    • de HAZEE Stéphane
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Il me semble nécessaire de revenir sur la pollution du Ry de Rome intervenue mi-août et sur ses conséquences.

    Pour rappel, durant la nuit du 16 au 17 août 2016, l'ouverture des vannes des bassins stockant les résidus de chlorure de fer issus du barrage du Ry de Rome à Couvin a provoqué une pollution. Concrètement, des boues ferrugineuses provenant des bassins de décantation de la Société wallonne de distribution des eaux (SWDE) ont été déversées en grande quantité provoquant la contamination du cours du Ry de Rome (cours d’eau cadastré de 2ème catégorie situé dans une zone Natura 2000) ainsi que des étangs et bassins d’alevinage de truites en aval.

    En août, j'interrogeais une première fois Monsieur le Ministre concernant cette pollution.

    Dans sa réponse du 8 septembre, il précisait que « la quantité de boue déversée dans le cours d’eau [était] estimée à 100 m◊ ». Il indiquait également quelles démarches avaient été effectuées : rédaction par le service « SOS Environnement Nature » d'un procès-verbal à charge de la SWDE, envoi d'une lettre de mise en demeure, contrôle complet de la station. On pouvait également lire que « la SWDE « avait entrepris » d’évacuer les boues se trouvant dans les bassins par des camions-citernes ».

    Il me revient que, suite à la mise en demeure du DPC, des bassins de décantation ont effectivement été vidés par un sous-traitant de la SWDE. Près de 1.000 tonnes auraient ainsi été évacuées. Par contre, l'aval et notamment les bassins d'élevage n'auraient pas fait l'objet d'un traitement à ce jour.

    Quelle quantité a-t-elle effectivement été évacuée des bassins de décantation ? De quelles informations Monsieur le Ministre dispose-t-il quant à la composition de ces boues ? Comment ces boues sont-elles ensuite traitées ?

    Monsieur le Ministre a cité un chiffre de 100 tonnes de polluants dégazés dans le ruisseau. Peut-il préciser quels sont les éléments matériels et objectifs qui permettent d'établir l’ampleur de cette pollution ?

    Peut-il indiquer quelles sont les conclusions de ses services quant à la pollution des étangs et bassins d’alevinage de truites situés en aval du Ry de Rome ? Quelles analyses ont-elles été effectuées ? Quelles mesures ont-elles été demandées à la SWDE pour remédier à la pollution ?

    À ce stade, il semble que le procès verbal et le dossier constitué par le DPC, ainsi que les analyses des polluants effectuées par les services régionaux ne soient pas accessibles au public, même aux parties impliquées. Monsieur le Ministre peut-il indiquer à qui (autorités et/ou parties) et selon quelles conditions ces documents sont-elles consultables ?

    Enfin, il évoquait dans sa réponse un débriefing réalisé par les parties prenantes. Quelles étaient ces parties prenantes ? Quelles ont été les conclusions du débriefing ? Quelles actions seront-elles entreprises pour éviter de tels événements à l'avenir ?
  • Réponse du 14/12/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Comme mentionnée dans la réponse du 8 septembre, au cours de la nuit du 15 au 16 août, la vanne d’entrée d’eau de l’étang numéro 1 a laissé passer à contresens vers le Ry de Rome un volume d’eau chargée. Ce volume qualifié de surnageant des boues issues du traitement de potabilisation de l’eau contient le chlorure ferrique nécessaire au traitement de l’eau brute dans les décanteurs. C’est en cas de dysfonctionnement de la station que ces eaux chargées issues du traitement ne sont plus recyclées en tête de station, mais sont stockées en attente dans les étangs. Un marché d’évacuation des eaux chargées, prévu à cet effet, est activé selon le besoin afin d’évacuer et de traiter ces produits en décharge agréée.

    Lors de travaux réalisés du 2 au 6 septembre 2016, l’adjudicataire du marché, la société SEDE, a évacué à la demande de la SWDE 1085 tonnes d’eau boueuse contenant du chlorure ferrique de l’étang de stockage. Cette opération, en cours de planification au moment de la survenue de l’incident, n’a pas été commanditée en réponse au problème de déversement dans le ruisseau du Ry de Rome, mais devait avoir lieu dans le cadre de la maintenance de la station de traitement. En raison de l’incident et de l’injonction du DPC, le planning d’intervention a été avancé.

    L’analyse des boues, relevée contradictoirement à la demande du DPC ce 16 août 2016, révèle des teneurs en fer, calcium et manganèse dans l’échantillon prélevé. Ces boues sont traitées habituellement par le filtre-presse et valorisées en agriculture.

    Le traitement des boues extraites de l’étang a été réalisé selon une filière appropriée par la société DEC de Puurs, sous-traitant de SEDE, qui produira un certificat de destruction à la fin du processus.
    En ce qui concerne le volume écoulé accidentellement, sur base d’un volume de stockage de l’étang de 1100 m³, la diminution constatée du niveau permet une estimation de la fuite d’environ 100 m³ d’eau ferrugineuse.

    Suite aux visites du DPC sur le site de la station de traitement du Ry de Rome le 16/08/16 et le 24/08/16, et aux avertissements dressés, la SWDE a rencontré l’ensemble des parties citées dans le dossier à plusieurs reprises (DNF, DPC), et a déterminé avec elles les actions et mesures à prendre pour éviter un nouvel incident.

    Plus spécifiquement les actions, les analyses et les mesures demandées à la SWDE sont reprises dans les deux PV adressés par le DPC à la SWDE.

    Pour ce qui concerne plus spécifiquement les étangs et bassins d’alevinage de truites, contact a été pris. La SWDE a déclaré le sinistre à son assureur qui a mandaté un expert chargé d’estimer les dégâts survenus suite à l’incident, et les éventuelles mesures de dépollution à envisager. Une rencontre a eu lieu sur site à ce sujet le 14 octobre 2016. Le dossier est actuellement en cours de traitement.