Les viticulteurs wallons

• Session : 2016-2017
• Année : 2016
• N° : 117 (2016-2017) 1

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• Question écrite du 05/12/2016

  • de STOFFELS Edmund
  • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
  
  En 2015, un record a été battu pour la viticulture belge, en effet un million de litres de vin a été produit en Belgique (570.878 litres en Wallonie et 454.621 litres en Flandre). Cela représente une hausse de 46 % due principalement à une augmentation des surfaces et une météo favorable.
  
  Le vin mousseux représente 474.826 litres, soit 46 % de la production de 2015 (+ 25 % par rapport à 2014).
  
  Pour Pierre Rion, président de l’Association des vignerons wallons, 2016 sera quant à elle une mauvaise année, particulièrement pour les producteurs wallons.
  Il a déclaré : « Cette année, la production baissera d'environ 50 %, à cause de différents éléments. Une gelée tardive au printemps a brûlé beaucoup de coursons, il a plu beaucoup pendant la floraison ce qui a été néfaste à la fécondation et, enfin, l’été humide a provoqué des attaques d’une des trois maladies typiques, le mildiou ».
  
  La production de vin étant une filière nouvelle, comment le Gouvernement wallon se positionne-t-il pour éviter que cette filière s’expose aux variations excessives de rentabilité liées à des facteurs sur lesquels les vignerons n’ont pas de prise ?
  
  La variation de + 25 % (2014-2015) et de – 50 % (2015-2016) ne constitue-t-elle pas un facteur à risque tel que cela pourrait trop freiner l’éclosion d’une jeune filière agricole/horticole génératrice de perspectives économiques et d’emplois ?

• Réponse du 19/12/2016

  • de COLLIN René
  
  On recense une trentaine de producteurs de vin en Wallonie dont vingt présentent une production significative d’un point de vue économique. La production en 2015 représente un chiffre d’affaires d’environ 5,1 millions euros. L’importance économique du secteur wallon en Belgique est donc actuellement peu significative. Les exportations sont anecdotiques, la quasi-totalité de la production étant écoulée sur le territoire national. L’avenir du secteur vinicole wallon est dégagé : la possibilité de produire des vins blancs de qualité, et surtout des vins pétillants, est avérée.
  
  Le secteur émarge aux aides à l’investissement et la Wallonie apporte aussi son support aux viticulteurs, pour bénéficier des quatre appellations wallonnes reconnues en qualité d’appellation d’origine protégée ou d’indication géographique protégée, notamment par le biais de la mesure d’aide à la certification destinée aux agriculteurs.
  
  Une viniculture professionnelle est tout à fait concevable en Région wallonne et quelques exemples le démontrent. Il n’en reste pas moins que les conditions météorologiques restent un facteur déterminant pour la productivité des vignobles et qu’en effet, entre 2015 et 2016, la production a diminué. Les chiffres exacts ne sont pas connus actuellement pour l’année de récolte 2015-2016, puisque les déclarations de récolte 2016 n’ont pas encore été reçues. Dès lors, l’estimation de – 50 % est à prendre avec précaution même si la tendance à la baisse est constatée.
  
  Les éléments climatiques représentent donc bien un facteur à risque qui fait varier la production. Néanmoins, ce risque est inhérent à toute activité agricole/horticole. Une solution qui permettrait aux vignerons d’être moins économiquement sensibles serait, au même titre que les producteurs des autres domaines, la diversification de leurs activités.
  
  En termes de soutien, l'honorable membre sait également qu’en date du 31 août 2016, j’ai octroyé une subvention de 100 000 euros à l’Association des Vignerons de Wallonie, sur base d’un programme de travail prévoyant une série d’actions de promotion et de communication. À côté de cela, en matière de tourisme, toute une série d’actions seront amplifiées dans le cadre de l’année à thème : Wallonie gourmande. Une Route des vins verra notamment le jour.