Le potentiel économique de Cuba

• Session : 2016-2017
• Année : 2016
• N° : 101 (2016-2017) 1

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• Question écrite du 05/12/2016

  • de STOFFELS Edmund
  • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique
  
  Cuba est en plein développement, en effet des centres de recherche, entre autres en matière de biotechnologie, sont à la pointe au niveau mondial.
  
  Depuis peu Cuba commercialise un médicament pour lutter contre le diabète aux États-Unis.
  
  Cuba a aussi développé divers vaccins, des médicaments et des plantes génétiquement modifiées afin de lutter contre le fléau de santé publique que représentent diverses maladies.
  
  Cuba possède des brevets, des marchés potentiels, a différents projets, mais, faute de moyens, est à la recherche des producteurs et donc à la recherche de différentes sources de financement afin de fabriquer et de commercialiser les produits.
  
  Cuba souhaite pour ce faire continuer sa collaboration avec le Québec tout en y incluant la Wallonie.
  
  Quel est le potentiel économique que cela représente pour la Région wallonne, notamment pour le secteur pharmaceutique ? Y a-t-il aussi d’autres filières qui peuvent trouver un intérêt à une collaboration renforcée avec Cuba et le Québec ?

• Réponse du 21/12/2016

  • de MARCOURT Jean-Claude
  
  La récente mission à Cuba a en effet permis de vérifier le développement remarquable de ce pays dans le domaine de la santé humaine. Ce fut d’ailleurs l’une des priorités thématiques de cette mission, avec en point d’orgue une signature d’un très important accord au bénéfice de la société néo-louvainiste IBA pour la fourniture d’un cyclotron et l’équipement complet d’un centre radiopharmaceutique à La Havane pour un montant global de plus de 6 millions d’euros.
  
  Comme le signale l'honorable membre, les besoins de cofinancement et de collaboration internationale de la R&D cubaine sont loin d’être rencontrés.
  
  La possibilité d’une collaboration triangulaire entre Cuba, le Québec et la Wallonie a été effectivement évoquée à l’occasion de plusieurs entretiens qui ont été menés avec les autorités locales, notamment dans le domaine de la santé. Il a été demandé à Wallonie-Bruxelles-International (WBI), qui pilote le suivi de l’accord de partenariat avec le Québec dans le cadre d’une Commission mixte permanente, d’investiguer les possibilités en la matière.
  
  Par ailleurs, la délégation de l’ULg qui accompagnait la mission à La Havane, conduite par le Recteur Albert Corhay, a marqué son intérêt de poursuivre les contacts dans ce sens par une mission d’experts de son Centre de Génoprotéomique Appliquée (GIGA) dans les prochaines semaines.
  
  D’autres domaines de recherche pourraient s’avérer d’un intérêt particulier dans la perspective d’un développement des relations scientifiques et académiques avec Cuba : l’agronomie et les énergies renouvelables entre autres.
  
  Lors de la mission dont question ici, il y avait des représentants du Centre wallon de recherches agronomiques de Gembloux (CRA-W) et de l’ASBL « Valorisation de la biomasse » (ValBiom). Des pistes concrètes de projets dans les domaines concernés ont été lancées avec nos interlocuteurs cubains. La société DeSmet Engineers & Contractors, basée à Waterloo, figurait également parmi les participants de notre mission. Son représentant a eu l’occasion d’exposer le savoir-faire de son entreprise en matière de construction d’usines clés en main pour la production de bioéthanol à partir de la biomasse de canne à sucre.
  
  Parmi les pistes de collaboration relevées en matières agronomiques, on peut retenir les intérêts cubains pour l’amélioration de la qualité et de la quantité de lait, l’augmentation de la production animale, la protection de la filière pomme de terre, la production de biogaz à partir de la méthanisation, etc. L’intérêt d’associer ici des organismes tels que le CRA-W et Valbiom doit être considéré dans une logique d’innovation ouverte où de possibles transferts de connaissances et de technologies pourraient initialement être soutenus par des bourses de mobilité couvrant l’accueil de chercheurs cubains dans nos centres de recherche et qui, dans un second temps, peuvent également offrir de nouvelles opportunités commerciales pour nos spin-offs et PME innovantes activent dans les secteurs concernés.
  
  À ce stade, il est impossible d’évaluer le potentiel des retombées économiques en Région wallonne de l’ensemble de ces projets, mais il est certain que nous avons marqué des points lors de cette mission et figurons désormais parmi les interlocuteurs privilégiés des Cubains pour le codéveloppement futur de produits issus de leurs centres de recherche.