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La volonté de l'Union wallonne des entreprises (UWE) de réformer le marché de l'emploi

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 67 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/12/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Les patrons wallons estiment qu’il y a trop d’outils destinés à la mise à l’emploi en Wallonie. Pour eux, le temps est venu de rationaliser. Lorsqu’ils s’avancent sur ce thème, ils ont bien sûr plus leurs propres intérêts en tête que les intérêts des travailleurs recherchant un emploi. À l’inverse, à quoi bon une aide à l’emploi si les patrons n’y recourent pas ?

    Il convient d'analyser dans le contexte d’une conjoncture de 1.3 % par an pour les prochains mois. Il convient de ne pas oublier tout de même pas qu’un instrument de mise à l’emploi ne se change, pas tous les quelques mois et qu’il doit poursuivre un objectif au-delà de l’instantané.

    Faut-il vraiment tout cela, s’interroge l’UWE en pointant du doigt non seulement le FOREm et son efficacité de permettre aux entreprises de trouver la perle qui les intéresse, mais aussi ce qu’ils appellent tous les satellites tels que les bassins d’emploi, les Agences locales pour l'emploi (ALE), les maisons d’emplois, etc.

    Si l’UWE reconnaît la nécessité d’une certaine décentralisation, ils appellent à un grand effort de rationalisation du secteur de mise à l’emploi. On pourrait se demander si le banc patronal n’a jamais assisté à une des réunions ou concertations que Madame la Ministre a organisées avec les partenaires sociaux en guise de réformer justement l’ensemble des dispositifs en matière de mise à l’emploi ? Qu’en est-il ?

    Dans l’hypothèse où on opte pour une telle rationalisation, comment éviter qu’elle n’aboutit pas par laisser toute une franche de la population qui n’intéresse pas le banc patronal parce que non préparé aux changements lié à l’économie numérique, parce que ne disposant pas d’un diplôme d’ingénieur ou de docteur en biologie, parce que non qualifiés ou disposant d’une qualification qui n’est plus recherchée sur le marché de l’emploi, parce que trop vieux pour intéresser encore un patron à la recherche de rajeunir son effectif, parce qu’usé et malade suite à de nombreuses années de travail dur et pénible.

    Comment éviter que toutes ces personnes soient laissées au bord du chemin si l'on rationalise le secteur, ce qui veut dire que si l'on supprime purement et simplement une série de services – car c’est cela qui est derrière la demande ? À l’inverse, je ne peux qu’accepter qu’on fasse tous les efforts pour que les demandes des entreprises soient rapidement rencontrées et que l’efficacité ne soit pas sacrifiée sur l’autel des intérêts partisans qu’elles soient d’ordre politique ou économique ?
  • Réponse du 05/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    L’analyse livrée par Monsieur Vincent Reuter, Administrateur délégué de l’UWE, dans la presse porte essentiellement sur la rationalisation des structures de proximité qui touchent à l’emploi : ALE, Maisons de l’emploi, ADL, …

    En juin 2016, nous avons conclu le Pacte pour l’emploi et la formation avec les partenaires sociaux wallons, dont l’Union wallonne des entreprises. À travers ce Pacte, le Gouvernement et les partenaires sociaux ont défini leurs priorités en matière d’emploi et de formation ainsi que les grands principes de réformes à mener pour la législature. Dans ce cadre, nous avons notamment entrepris de rationaliser le paysage des aides à l’emploi en Wallonie, mais également de réorganiser des incitants financiers à la formation continuée des travailleurs. Alors que les partenaires sociaux ont été invités, dès le début de la discussion sur le Pacte, à préciser les thématiques qu’ils souhaitaient voir aborder dans ce cadre, la demande de se pencher sur la rationalisation des structures locales d’emploi n’a été formulée par aucun interlocuteur, pas même l’UWE.

    Néanmoins, les projets et perspectives pour ce secteur ne manquent pas.
    En effet, les Agences Locales pour l’Emploi sous statut ASBL ont été créées par le service public fédéral. En plus de répondre à des besoins sociétaux insuffisamment rencontrés, elles offrent l’avantage à des demandeurs d’emploi et/ou bénéficiaires du CPAS, souvent peu qualifiés, d’exercer une activité tremplin ouvrant l’accès à des droits sociaux et facilitant leur (ré)insertion sur le marché du travail.
    Actuellement, ce sont près de 250 agences ALE qui sont recensées sur le territoire wallon.

    La Déclaration de politique régionale prévoit que les dispositifs et structures d’aide à la formation et à l’emploi, dont font partie les ALE, les Maisons de l’Emploi et autre structure comme les IDESS, sont appelés à être réformés en vue d’accroître leur lisibilité et leur efficacité pour les utilisateurs. C’est pourquoi, j’ai demandé au FOREm de procéder à un examen minutieux et objectivé de l’ensemble du dispositif ALE afin d’apporter des pistes concrètes et réfléchies de réforme du dispositif.
    Cette analyse qui a démarré avec le transfert effectif de la compétence au FOREm au 1er janvier 2016 est en cours.

    Sachant, toutefois, qu’actuellement, 30 ALE sont déjà logées dans les mêmes bâtiments que les Maisons de l’Emploi de leur commune et que cette cohabitation est très profitable tant aux demandeurs d’emploi qu’aux professionnels chargés de les soutenir.

    Par ailleurs, regrouper, dans la mesure de la disponibilité des bâtiments, les structures de proximité, dans un lieu unique permettent une réponse plus intégrée aux besoins liés à l’insertion socioprofessionnelle des demandeurs d’emploi.

    Sur le plan de la bonne gouvernance, le Gouvernement wallon appelle, au travers de mon action, à développer les synergies, des partenariats, la coopération, en se centrant sur les besoins des usagers et des bénéficiaires.

    J’en veux pour preuve les excellents exemples de création de « Pôles emploi » au sein de nos communes wallonnes. Ces structures, qui se veulent au service du citoyen avant tout, me confortent dans l’idée que le regroupement en un lieu unique est de nature à faciliter les démarches des personnes en recherche d’emploi qui ne sont pas toujours en mesure de faire face simultanément à plusieurs interlocuteurs.
    J’ajouterai également que, du point de vue des professionnels de l’accompagnement, ces synergies sont évidemment les bienvenues et sont à l’origine de nombreuses remises à l’emploi durable.

    Je reste évidemment sensible aux missions des Agences Locales pour l’Emploi ainsi qu’à celles des Maisons pour l’emploi et je serai particulièrement réceptive aux propositions concrètes argumentées d’éventuelle articulation et mise en cohérence entre le dispositif des ALE et l’accompagnement individualisé des demandeurs d’emploi, au travers des Maisons de l’emploi notamment.