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Le frelon asiatique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 123 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/12/2016
    • de MOINNET Isabelle
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Pour la première fois, un nid de frelons asiatiques a été repéré, courant novembre, dans l’entité de Brunehaut. La vespa velutina, de son nom scientifique, est arrivée en Europe, en provenance de Chine, en 2004. L’insecte s’est très bien adapté à notre climat et a entamé sa remontée vers nos contrées.

    Le problème est qu’en l’absence de prédateurs naturels sous nos latitudes, il prolifère à grande vitesse et constitue un danger pour nos colonies locales d’abeilles. En effet, le frelon asiatique se nourrit d’abeilles et sur base des premières observations effectuées par des apiculteurs français, on lui attribue la responsabilité de l’affaiblissement d’une forte proportion de ruches.

    Les moyens de lutte semblent assez limités pour l’heure si ce n’est la destruction des nids. Cependant la détection de ceux-ci est malheureusement difficile car ils sont souvent bien cachés par les feuilles des arbres. Les informations disponibles sur le portail biodiversité de la Wallonie laissent à penser qu’il sera impossible de contrer son installation et sa prolifération dans les prochaines années.

    Suite à cette première découverte, Monsieur le Ministre envisage-t-il la mise en place d’un plan d’éradication  ?

    Envisage-t-il de financer des recherches afin de développer des méthodes naturelles de destruction des colonies  ?

    Va-t-il organiser une information à l’attention des apiculteurs, ainsi que des autres acteurs (pompiers,…), afin de les sensibiliser aux risques de cette espère invasive et aux mesures à prendre ?

  • Réponse du 20/12/2016
    • de COLLIN René

    Le nid trouvé récemment dans l’entité de Brunehaut constitue, malheureusement, la première preuve de reproduction du frelon asiatique en Wallonie. L’observation a été validée par les agents de la Cellule interdépartementale des Espèces invasives et par le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W). Ce dernier a immédiatement procédé à la destruction du nid qui contenait une centaine de fondatrices ainsi que de nombreuses larves.

    L’observation a été notifiée officiellement auprès de la Commission européenne, en vertu des obligations du nouveau Règlement sur les espèces exotiques envahissantes.

    Un appel à vigilance a été lancé, il y a quelques jours, auprès des naturalistes et des apiculteurs, mais aucun autre nid n’a été détecté à ce jour. À noter, le risque en matière de santé publique est limité, car cet insecte est très peu agressif, sauf à proximité immédiate des nids.

    Les observations françaises montrent aussi qu’un impact important sur les ruchers ne se produit que là où la densité de frelons est très importante. Le stress des abeilles et la prédation exercée par les frelons asiatiques à leur encontre, peuvent être réduits par la mise en place de mesures de protection des ruchers, par exemple la pose de réducteurs de vols à la sortie des ruches. La mise en place de pièges à frelons dans les ruchers attaqués permet également de réduire les nuisances en saison estivale. Par contre, le piégeage printanier des fondatrices doit être évité, car il est non sélectif et susceptible de provoquer des dégâts au sein des populations d’autres insectes. Une information relative aux techniques de protection des ruchers sera prochainement apportée aux apiculteurs via le CARI.

    Enfin, une formation aux bonnes pratiques à respecter pour la destruction des nids sera également organisée par le CRA-W, à l’attention des opérateurs potentiels (pompiers, désinsectiseurs, etc.), afin d’assurer que ces interventions soient réalisées efficacement et sans mettre les opérateurs en danger.

    Il sera malheureusement difficile d’empêcher l’installation d’une population de frelons asiatiques en Wallonie du fait de l’émigration de nouveaux individus en provenance de France où l’espèce est très largement établie. Il est toutefois prévu d’essayer de freiner son expansion par une campagne de destruction systématique des nids qui seront détectés par le réseau de vigilance renforcé qui a été mis en place.