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Les perspectives offertes par les métiers des technologies de l'information

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 73 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 07/12/2016
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La réalité des métiers de l'IT est généralement assez méconnue du grand public. Ils sont, en effet, souvent considérés encore comme des emplois réservés à des informaticiens acharnés et passionnés. Pourtant, cette image de l'informaticien à lunettes et un peu fou est bel et bien révolue. Désormais, les métiers de l'informatique ont fortement évolué, et font, à présent, la part belle au travail d'équipe et à l'aspect relationnel.

    A quelques exceptions près, tous ces métiers sont extrêmement collaboratifs et fonctionnent avant tout par projets, notamment avec des méthodes appelées AGILE - ces méthodes sont des groupes de pratiques de pilotage et de réalisation de projets - dans le domaine de l'informatique qui possède toujours, bien évidemment, et ce, comme dans toute profession, son jargon spécifique.

    Les métiers de l'informatique sont extrêmement polyvalents et beaucoup moins cloisonnés qu'auparavant. Ce qui explique donc qu'ils nécessitent davantage de compétences relationnelles et communicationnelles. Mais si cette évolution notable se vérifie incontestablement dans les faits, elle ne transparaît pas encore dans l'image et la perception que le grand public s'en fait.

    Aussi, face à ce constat inhérent aux métiers de l'IT, comment Madame la Ministre pourrait-elle remédier à la situation ? D'autant que ce secteur est clairement porteur d'avenir.

    Comment encourager les jeunes et les demandeurs d'emploi à embrasser ces carrières ? Comment mettre un frein aux a priori des uns et des autres ? Comment leur montrer que ce secteur a évolué ? Comment leur faire connaître ces « nouveaux » métiers de l'informatique ?
  • Réponse du 19/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Comme le montrent le baromètre de l’Agence du Numérique ainsi que le nombre d’étudiants inscrits dans les filières informatiques, la réalité des nouveaux métiers du numérique est encore peu connue de certains publics. Pourtant, le FOREm, l’IFAPME et les Centres de compétence, au même titre qu’Agoria, l’UCM, l’Union Wallonne des entreprises et d’autres encore, sont porteurs de nombreuses initiatives pour informer, sensibiliser les jeunes, les demandeurs d’emploi et les travailleurs aux métiers, en ce compris les nouveaux, du domaine de l’IT (acronyme de « Information Technologies »).

    Pour répondre de manière la plus pertinente possible aux besoins du secteur, les O.I.P. de la formation professionnelle font la différence entre les métiers informatiques « classiques » (qui relèvent de l’exploitation, du développement, de l’analyse) et les évolutions numériques qui s’appuient sur une nouvelle organisation du travail, la nouvelle économie, l’innovation, etc.

    Ce deuxième axe nécessite d'articuler culture d’entreprise et culture numérique dans ces aspects communication, organisation, collaboration, approches projets, etc.

    Pour faciliter l’insertion dans ce monde numérique, le FOREm a créé des modules d'appropriation du jargon de l’ICT (méthode AGILE - qui sont des groupes de pratiques de pilotage et de réalisation de projets. Elles ont pour origine le manifeste Agile, rédigé en 2001, qui consacre le terme d'« agile » pour référencer de multiples méthodes existantes. Les méthodes agiles se veulent plus pragmatiques que les méthodes traditionnelles. Elles impliquent le demandeur (client) et permettent une grande réactivité à ses demandes en s’appuyant sur un cycle de développement itératif et adaptatif - ou SCRUM, la méthode BPMN - Business Process Model and Notitifcation - ou UML - Unified Modeling Langage : langage de modélisation unifié qui s’appuie sur l’utilisation de pictogrammes - ...), mais également de celui lié aux usages numériques (réalité virtuelle ou augmentée, internet des objets, robots, drones...). L’appropriation de cette vision partagée impose en effet d’évacuer les difficultés liées au vocabulaire.

    Cette acculturation aux réalités et opportunités du monde du numérique s’appuie ainsi sur une série d’actions. Outre les activités d’informations et de sensibilisation des CEFOs et, désormais, des Cités des métiers, mais aussi les Technikids et les Techniteens organisés par les Centres de compétence, dans le Plan du numérique coordonné par l’Agence du Numérique, prévoit plusieurs projets dont celui d’une « plateforme de ressources partagées », la mise à disposition des tests de « positionnement numérique » utilisés par le FOREm, pour d'autres opérateurs ciblant des publics spécifiques, des opérations comme Wallcode (projet à destination des jeunes et des enseignants et orienté sur la sensibilisation aux sciences informatiques, à la logique algorithmique et aux langages de programmation – 48 ateliers partout en Wallonie depuis juin 2016) ou encore, des modules de type « commerce connecté », etc.

    Par ailleurs, le FOREm, dans un souci d'alignement sur l'agenda numérique européen et ses déclinaisons belges et wallonnes implémente et communique largement autour de deux référentiels de validation des compétences pour permettre de valoriser toutes les expériences numériques des bénéficiaires et faciliter le dialogue entre offre et demande. Il s’agit de :
    * « ecompetences » qui permet d’identifier le niveau de maîtrise des compétences informatiques ;
    * « Digcomp » pour ce qui concerne les compétences numériques.


    Durant les mois d’octobre et novembre, le FOREm a entamé une campagne d’information auprès des conseillers (référents employeurs …). Ce sont plus de 100 conseillers qui ont été formés aux évolutions des métiers informatiques lors de 6 sessions (Arlon, Libramont, 2x Verviers, Liège, Namur). Une opération du même type et mettant l’accent sur les évolutions des profils numériques est également programmée en 2017.

    Dans le même temps, le FOREm finalise la sélection des tests de positionnement numérique et informatique pour une mise en œuvre en 2017.

    Le FOREm est aussi un partenaire actif dans différents projets orientés vers les jeunes comme :
    * Genre&Tic (réalisation de fiches métiers orientées vers les jeunes et les femmes) ;
    * Wallcode (sensibiliser les jeunes et les enseignants aux sciences informatiques, à la logique algorithmique et aux langages de programmation) ;
    * Digitalent ;
    * Hackathons IBM et Microsoft (hackathon désigne à la fois le principe, le moment et le lieu d'un événement où un groupe de développeurs volontaires se réunissent pour faire de la programmation informatique collaborative, sur plusieurs jours. C'est un processus créatif fréquemment utilisé dans le domaine de l'innovation numérique) ;
    * Startech days, les Worldskills Belgium ...

    Ces actions de sensibilisation et de premières expériences numériques sont particulièrement pertinentes et s’articulent à une offre de formation qui se structure et évolue à travers l’offre des 4 Centres de compétence TIC sur un mode académie : « Data Academy » de Technofutur TIC, « ICC Academy » (industrie culturelle et créative) de Technocité, « évolution industrie 4.0 » (les drones, l’Internet des Object...) chez Technifutur , « Huawei Academy », « game development » et « Eliot » chez Techno.Bel.

    Comme l'honorable membre l'a compris, l’offre est évolutive, j’utiliserai même le terme « itérative » (pour reprendre un terme des méthodes en application dans le numérique) et s’appuie sur le service AMEF du FOREm qui travaille en collaboration avec des experts des secteurs et de la formation. Les travaux des tables rondes organisés par Domaines d’Activités Stratégiques ont permis d’identifier les besoins prioritaires du secteur. Ce sont les priorités validées par le Comité de pilotage InterDAS qui seront traduites en offre de formations des Centres de Compétence dans les plans d’actions stratégiques pluriannuels des centres.