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Les chômeurs et inactifs hautement qualifiés

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 75 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/12/2016
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    En Wallonie, en 2015, parmi les personnes âgées de 25 à 49 ans ayant un emploi, 45% ont un diplôme de l’enseignement supérieur, alors que les personnes n’ayant au plus qu’un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur sont sur-représentées parmi les personnes au chômage et inactives (respectivement 36 % et 45 %).

    Si le lien entre le niveau de diplôme et la structure d’activité paraît logique, on note également une part non négligeable de chômeurs et inactifs avec un diplôme élevé. Les diplômés de l’enseignement supérieur représentent en effet 19 % des chômeurs et 16 % des inactifs âgés de 25 à 49 ans.

    Quelle est l'analyse de Madame la Ministre de ces chiffres, publiés par l’IWEPS  ?

    Le pourcentage de chômeurs et d’inactifs hautement qualifiés varie-t-il ces dernières années  ? Si oui, selon quelle tendance  ?

    Quelle est la durée moyenne de la période de chômage ou d’inactivité pour les Wallons hautement qualifiés  ?

    Qu’est-il mis en place par l'administration de Monsieur le Ministre pour faciliter la transition des Wallons hautement qualifiés vers le marché de l’emploi ?
  • Réponse du 19/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Rappelons que différentes sources permettent de mesurer le chômage, l’enquête sur les forces de travail (EFT) en est une parmi d’autres. Si elle présente l’avantage de permettre des comparaisons entre pays (car les mêmes questions sont posées dans les différents endroits), elle reste néanmoins une enquête qui se base sur un échantillon de ménages. Comme toute enquête, elle est donc soumise à des effets d’échantillonnage et les résultats sont soumis à une marge d’erreur statistique.

    Sur la base des enquêtes sur les forces de travail, on constate effectivement qu’un peu plus de 19 % des demandeurs d’emploi wallons âgés de 25 à 49 ans sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (niveau haut). Si la Wallonie est la région de Belgique avec la part la moins importante de demandeurs d’emploi avec un diplôme du supérieur, à Bruxelles et en Flandre, plus d’un demandeur d’emploi sur 4 possède ce niveau de diplôme.

    Les données administratives, quant à elles, reprennent l’ensemble des demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) inscrits au FOREm et permettent de calculer un taux jusqu’à un niveau de détail fin (commune, genre, tranche d’âge, etc.). Par ailleurs, les données utilisées pour calculer le taux de chômage sont exhaustives et ne présentent donc pas de biais de sélection comme dans le cas d’un sondage.

    Ainsi, sur la base de ces données administratives observées sur la période allant de 2001 à 2015, l’évolution de la part de DEI âgés de 25 à 49 ans et diplômés de l’enseignement supérieur présente également une tendance à la hausse au fil des ans. Ainsi, en 2015, la Wallonie compte en moyenne 21.193 DEI diplômés du supérieur soit environ 16 % de la demande d’emploi. L’analyse de ces données sur cette période montre, par ailleurs, que :
    - le nombre total de DEI baisse (- 18 %) et que le nombre de DEI faiblement diplômés (n’ayant pas le CESS) baisse davantage (- 42 %) ;
    - le nombre de DEI diplômés avec un niveau moyen (équivalent au CESS) progresse de 14 % ;
    - le nombre de DEI diplômés de l’enseignement supérieur croît le plus fortement (hausse de 44 %).

    Ces constats doivent néanmoins être mis en parallèle avec l’allongement de la durée des études et un accès plus large aux études supérieures.

    Concernant la durée d’inoccupation des demandeurs d’emploi, diplômés de l’enseignement supérieur, on constate sur la base des chiffres arrêtés à la fin 2015 que 56 % d’entre eux sont inoccupés depuis moins d’un an. En comparaison, cette part est de 47 % pour les DEI avec un niveau d’études moyen (équivalent au CESS) et de 44 % pour les DEI avec un niveau d’études faible (inférieur au CESS). On peut donc supposer que c’est cette catégorie de DEI qui est la plus mobile sur le marché d l’emploi.

    L’analyse de la dynamique de la demande d’emploi (observation des entrées et des sorties enregistrées au FOREm) vient confirmer cette hypothèse. En effet, on constate que 43,7 % des DEI, âgés de 25 à 49 ans et diplômés de l’enseignement supérieur, connaissent une sortie à l’emploi en 2015. C’est plus du double des DEI disposant d’un diplôme inférieur au CESS (20,0 %) et 10,4 points de pour cent en plus que les DEI ayant obtenu leur CESS.

    En outre, dans le cadre de l’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi, tel que proposé par le FOREm, le niveau de diplôme du demandeur d’emploi influence le contenu du plan d’action que le conseiller élaborera avec lui en vue de son insertion professionnelle. Ainsi, l’accompagnement spécifique pour les personnes les plus diplômées comporte davantage de suivis à distance, un éclairage sur les opportunités d’emploi liées à leurs études, les aires de mobilité professionnelle possibles, les opportunités de stages en Belgique ou à l’étranger, les possibilités de formation complémentaire (langues, technologies de l’information…).

    Enfin, dans le cadre de la mise en œuvre de la Garantie Jeunesse, le FOREm a lancé en septembre dernier une action visant à une offre d’accompagnement à distance en faveur du public le plus qualifié (diplômé de l’enseignement supérieur et universitaire). Cet accompagnement leur est proposé dès l’inscription et privilégie la communication par téléphone et par mails.