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L’amélioration du taux d’emploi des femmes dans le cadre de la Stratégie européenne pour 2020

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 85 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 09/12/2016
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le taux d’emploi des femmes montre une tendance à la hausse, tant au niveau wallon qu’européen. Il reste cependant inférieur au taux d’emploi des hommes dans les deux cas.

    En 2015, en Wallonie, 57.2 % des femmes en âge de travailler avaient un emploi, contre 65.9 % des hommes.

    Dans le cadre du Programme national de réforme (PNR) déterminé en 2011, l’objectif de taux d’emploi des femmes a été fixé à 69,1 %.

    On est donc aujourd’hui à plus de 10 % de l’objectif à atteindre à l’horizon 2020.

    Quels mécanismes compte mettre en place Madame la Ministre pour préserver et stimuler l’emploi des femmes dans le cadre du PNR  ?

    Dans sa réforme, elle n’aborde pas la question de l’emploi des femmes. Quel est son sentiment à cet égard  ?

    Une certaine forme de discrimination existe toujours à l’égard des femmes dans certains secteurs professionnels. Des mécanismes sont-ils en place pour tenter de stimuler l’emploi des femmes en Wallonie ?
  • Réponse du 20/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Si le travail s’est féminisé ces dernières années, force est de constater que le taux d’emploi des hommes reste plus important que le taux d’emploi des femmes.

    Le Gouvernement wallon a adopté en avril 2014 un décret visant à intégrer la dimension de genre dans toutes les politiques wallonnes.
    Ce décret a notamment prévu la mise en place d’un plan wallon de « gender mainstreaming » élaboré par un groupe interdépartemental de coordination.
    Au travers de ce plan, le Gouvernement wallon et chacun de ses Ministres se sont engagés à intégrer la dimension de genre dans au moins deux politiques.

    Les mesures que j’ai proposées dans cette politique « gender mainstreaming » portent, d’une part, sur l’amélioration de la qualité des formations dispensées aux travailleurs du secteur titres-services (concrétisée via l’AGW relatif aux Titres-services et au Fonds de formation Titres-services) et, d’autre part, dans une plus large mesure, sur les aspects qui contribuent à favoriser l’insertion des hommes et des femmes dans les métiers dits « porteurs », c'est-à-dire les métiers pour lesquels les entreprises ont des difficultés à trouver de la main-d'œuvre et les métiers dits « en demande », qui recouvrent les nouveaux métiers, les métiers en évolutions, les métiers liés au développement durable et les métiers en lien avec la reprise économique.
    Ces mesures sont destinées à soutenir le taux d’emploi du public féminin notamment.

    Au niveau du FOREm et de la gestion des offres d’emploi, toutes les offres diffusées ciblent ainsi systématiquement les deux sexes.

    Ces offres déposées sur le site du FOREm font l’objet de contrôles permanents en ce qui concerne le respect des réglementations. Le FOREm se réserve le droit de ne pas diffuser une offre d’emploi ou de mettre fin à une diffusion, s’il est amené à constater le non-respect de principes légaux. Les partenaires du FOREm avec lesquels des flux automatisés d’envoi d’offres d’emploi sont mis en œuvre s’engagent, au travers des conventions signées par les parties, à respecter ces principes.

    Les agents du FOREm sont notamment sensibilisés à la thématique de l’égalité des chances et à la législation en vigueur en vue de conseiller efficacement les entreprises.

    Les demandeurs d’emploi qui contactent les entreprises suite à une offre diffusée par un des canaux du FOREm ont la faculté de saisir les services du FOREm pour mentionner les éventuels abus dont ils seraient l’objet. Les demandeurs d’emploi qui expriment être victimes d’une forme de discrimination sont conseillés et le cas échéant relayés vers les opérateurs adéquats, tel qu’UNIA ou l’Institut pour l’égalité des Femmes et des Hommes.

    En termes d’initiatives et à titre d’exemple, pour faciliter l’accès des femmes à la formation professionnelle, certaines formations sont développées en ligne. Ainsi, le Centre de compétence Technofutur TIC enregistre une participation de plus de 50 % de femmes à son offre en ligne, quand elle reste inférieure à 20 % dans son offre en présentiel.

    Sur le plan des aides à l’emploi, plus de 1.300 ETP APE sont occupés dans le secteur de l’accueil de l’enfance et financés par le Plan Marshall, partout en Wallonie.

    Cette mesure rencontre notamment un objectif d’égalité des hommes et des femmes dans l’accès à l’emploi sachant que plus d’une femme sur 4 qui travaille à temps partiel le fait faute de place d’accueil ou faute de place d’accueil accessible aux tarifs ONE.

    La réforme des aides visant entre autres la simplification permettra de stabiliser ces emplois essentiellement féminins.
    L’articulation entre la vie professionnelle et la vie familiale est un vrai atout en termes d’insertion et de maintien sur le marché du travail, mais aussi en termes de progression de carrière professionnelle et d’égalité des chances en matière d’emploi.
    Les groupes cibles visés par la réforme en cours incluent en outre les demandeurs d’emploi de longue durée, groupe composé majoritairement par des femmes.

    La lutte contre la discrimination, quant à elle, doit se mener sur tous les fronts, la formation, l’amélioration des conditions de travail, mais également par la mise en place d’une politique cohérente et intégrée d’information auprès de tous les acteurs du secteur.

    Sensibiliser, informer, éduquer doit être le credo de tous les acteurs du marché de l’emploi.
    C’est dans cette dynamique que s’inscrit le Consortium « Diversité » regroupant le FOREm, HEC-Ulg, le CRIPEL avec les deux ASBL CEPAG (Centre d’éducation populaire André Genot) et FEC (Formation Education et Culture) relevant de la FGTB et de la CSC dont une des missions est de sensibiliser les entreprises et organisations à la gestion de la diversité des ressources humaines comme source de croissance.

    Enfin, un budget annuel est consacré au financement des Coordinations provinciales « égalité des chances », dans le cadre du volet « promotion de l’égalité des femmes et des hommes sur le plan socioéconomique, dans la vie sociale et dans l’accès aux lieux de décision ».
    Les coordinatrices encadrent des projets destinés à favoriser l’insertion socioéconomique de femmes en difficulté, notamment en luttant contre les stéréotypes et en favorisant la conciliation vie privée-vie professionnelle.

    Les futurs plans de travail du Consortium Diversité et des Coordinations provinciales (dont la part de financement en provenance de l’autorité fédérale a été supprimée, l’accord de coopération ayant été dénoncé par la Secrétaire d’État en charge de l’Égalité des chances) sont en phase d’élaboration, tant la volonté est grande de redynamiser ces organes et de renforcer leurs synergies.

    En conclusion, je tiens à rappeler que la lutte contre les discriminations figure au plus haut rang de mes priorités en tant que Ministre de l’Emploi et de la Formation.