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L’élevage de chèvres par la société Bio-Sourcing

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 111 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/12/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Il apparaîtrait que la société liégeoise Bio-Sourcing envisage d’installer, d’ici un an, à Marloie, un élevage de chèvres génétiquement modifiées afin que leur lait produise une protéine thérapeutique particulière à destination de soins vétérinaires.

    Même si aucun accord n’aurait encore été trouvé, la Région wallonne serait prête à soutenir cette entreprise biotech en lui octroyant des aides. Est-ce exact  ? Dans l’affirmative, de quelles aides parle-t-on  ? Est-ce sous l’égide de BioWin dont Bio-Sourcing est membre  ?

    En Union européenne, la réglementation est très stricte  : un OGM ne peut être mis sur le marché que s’il a passé tout un système d’approbation dans lequel l’impact sur la sécurité des humains, des animaux et de l’environnement est soigneusement évalué. En général, les OGM concernent principalement les végétaux et autres céréales, mais qu’en est-il de la législation en matière d’animaux  ? Quelle est la position de l’AFSCA dans ce dossier  ? Par ailleurs, le Ministre Di Antonio et, par extension, ses services en charge du bien-être animal, sont-ils au courant de cette initiative et ont-ils été concertés  ? Quid de la responsabilité environnementale  ?

    Le ministre de l’Agriculture a-t-il été associé à la réflexion  ?

    Enfin, en l’état actuel, que sait-on exactement de ces recherches  ? Quelle(s) maladie(s) ou carence(s) animale(s) est (sont) sensée(s) soigner cette protéine ?
  • Réponse du 06/02/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Ce projet vise la validation d’une plateforme économiquement rentable et réglementairement approuvée permettant de produire des anticorps monoclonaux en tant que médicaments innovants pour la santé animale.

    Les installations qui abriteront les chèvres répondront aux exigences environnementales et sanitaires de l’industrie pharmaceutique. Dans la future et potentielle ferme pharmaceutique, les chèvres mèneront une vie ordinaire de productrices de lait. Bio-Sourcing est totalement engagé à déployer ses activités dans le respect des règles éthiques et des meilleures pratiques en matière de bien-être animal. On notera d’ailleurs que les principaux facteurs clés de succès du projet sont directement liés à la qualité de vie de l’animal.

    Ce projet est actuellement en phase de recherche et développement. Il est soutenu par la Wallonie par le biais des aides à la recherche depuis décembre 2015. La subvention dont bénéficie Bio-Sourcing s’élève à 2,6 millions d’euros sur un budget de 4,8 millions d’euros, dans un projet global de plus de 8 millions d’euros financés à hauteur de 3,7 millions d’euros par la Wallonie.

    Bio-sourcing s’inscrit dans une filière pharmaceutique. L’objectif du projet est de fournir du lait-biomédicament qui n’est pas, selon les réglementations européennes en vigueur, un OGM. En effet, le lait et ses constituants ne sont, en effet, pas une entité biologique capable de se reproduire ou de transférer du matériel génétique. Le lait qui sera produit par les chèvres sera purifié pour pouvoir entrer dans la production de médicaments vétérinaires.

    Les Ministres compétents, tant régionaux que fédéraux, ont été contactés et tenus informés du projet de l'entreprise et des garanties apportées par celle-ci au regard des différentes réglementations applicables en matière d'environnement, d'agriculture et de bien-être animal. La responsabilité environnementale fait partie intégrante du projet de Bio-Sourcing, qui est aussi couverte par la réglementation pharmaceutique.


    Les premiers résultats de bioproduction sont encourageants. À ce stade, Bio-Sourcing respecte des clauses de confidentialité relatives aux cibles développées. Toutefois, d’une manière générale, l’entreprise applique ses recherches principalement à la production d’anticorps monoclonaux qui devraient permettre notamment d’apporter des alternatives à l’utilisation des antibiotiques en santé animale et des problèmes de résistance qui en découlent. Le projet permet également de contribuer à lutter contre les pandémies issues du monde animal. L’entreprise souhaite ainsi répondre à un véritable enjeu de société et de santé globale en permettant l’accès à des traitements vétérinaires innovants à un prix abordable.