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L’expérimentation animale

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 300 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/12/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Il y a un peu plus d’un an, j'interrogeais Monsieur le Ministre quant aux pratiques liées à l’expérimentation animale et aux alternatives existantes.

    Selon certaines associations, ils seraient des centaines de milliers, chaque année, à servir de cobayes aux chercheurs. Or des procédés alternatifs commencent à exister et ceux-ci, outre le fait d’offrir une fiabilité élevée, éradique la souffrance animale de tout test clinique.

    Je lui demandais à l’époque si un plan pour la suppression définitive de l’expérimentation animale en Wallonie pouvait être envisagé et où en était le projet de plateforme de recherche de méthodes alternatives à l’expérimentation animale, en collaboration avec le monde universitaire .

    Pour le premier aspect Monsieur le Ministre me disait que la suppression de l’expérimentation animale n’était pas à l’ordre du jour car celle-ci «  reste pour le moment un moyen d’investigation nécessaire et son remplacement n’est pas encore réalisable dans plusieurs domaines de recherche  ».

    Quant au second, il me confirmait «  la mise sur pied, en collaboration avec le secteur et des représentants de la société civile, d’un groupe chargé de proposer une stratégie wallonne en matière de développement des méthodes alternatives à l’expérimentation animale est chose faite. Les différents acteurs vont maintenant démarrer leurs travaux  ». Il attendait les conclusions de ce groupe avant « de prendre une initiative éventuelle dans ce domaine".

    Il n’est pas question de remettre ici en cause le travail des chercheurs grâce à qui de nombreuses avancées médicales, cliniques ou scientifiques ont pu être accomplies et de ce fait, des vies humaines sauvées. Il est plus qu’essentiel. Néanmoins, comme dans tout, les mentalités évoluent et désormais, on se préoccupe également de la souffrance animale. L’investigation menée par Gaia, qu’elle soit contestable ou non, dans les laboratoires de la VUB a de quoi faire hurler les défenseurs de la cause animale. Comme l’explique la pseudo stagiaire, à force de côtoyer ces cobayes agonisants à divers stades de douleur ou de maladie, le personnel n’y prête plus attention et développe une certaine insensibilité. La charte éthique  ? Un joli papier décoratif …

    Premièrement, où en est la réflexion du groupe de travail wallon en matière de méthodes alternatives  ? Y a-t-il des avancées significatives  ? Une stratégie wallonne dans ce domaine sera-t-elle bientôt effective  ?

    Enfin, au vu des pratiques discutables relevées par l’association, on s’interroge pernicieusement sur ce qui se passe ailleurs, une fois les contrôles effectués. Quelles garanties peut-on avoir quant au respect de la cause animale dans les laboratoires situés en Wallonie  ? Quelles mesures pourraient-elles être prises, autre qu’une charte éthique  ? Globalement, de quelle manière Monsieur le Ministre compte-t-il réagir ?
  • Réponse du 28/12/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Concernant les travaux du groupe de pilotage WALCOPA pour une réflexion sur l’expérimentation animale, il est trop tôt pour tirer des conclusions qui permettraient de prendre de nouvelles initiatives. Un délai supplémentaire a été concédé au groupe de travail pour lui permettre de rédiger un rapport le plus abouti possible pour éclairer l’autorité wallonne sur le développement des méthodes alternatives, sur la création d’un Centre wallon des méthodes alternatives, et apporter des propositions de solutions concrètes à appliquer en Wallonie.

    Concernant le contrôle des pratiques quotidiennes des équipes de recherche, vous comprendrez qu’il n’est pas possible de contrôler en permanence les expérimentations en cours. Plusieurs obligations légales ont néanmoins été établies afin d’éviter que le bien-être animal ne soit mis à mal dans les laboratoires :

    1° chaque projet d’expérience qui met en œuvre de l’expérimentation animale doit faire l’objet d’une autorisation auprès d’une commission d’éthique qui comprend parmi ses membres au moins un expert en méthodes alternatives. Dans le cas où une méthode alternative reconnue existe dans le domaine concerné par le projet présenté, celle-ci doit être choisie en priorité et lorsqu’une Commission d’éthique refuse une expérience, celle-ci ne peut en aucun cas avoir lieu;
    2° le déroulement de l’expérimentation se fait obligatoirement au sein d’un laboratoire agréé disposant d’un responsable affecté à la question du bien-être animal. Un maître d’expérience disposant d’une formation certifiée supervise d’ailleurs le suivi de l’expérimentation au jour le jour;
    3° les contrôles de l’administration ont lieu tout au long du processus;
    4° le fonctionnement des commissions d’éthique est supervisé par un agent du Service du bien-être animal, et tous les dossiers lui sont accessibles;
    5° les laboratoires font l’objet d’un contrôle sur place selon une analyse des risques qui garantit au minimum un contrôle annuel d’au moins un tiers des laboratoires.

    Il ne s’agit donc pas d’une simple charte éthique, mais bien d’un contrôle de pertinence avant le déroulement de toute expérimentation.

    L’important est de responsabiliser le secteur, de sanctionner en cas d’infraction et de maximaliser la circulation des informations en ce qui concerne les méthodes alternatives existantes.