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La malvoyance

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 361 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/12/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Bureau du Parlement de Wallonie a organisé, en octobre dernier, une matinée de sensibilisation à la malvoyance, afin de se rendre compte des difficultés que rencontrent les personnes malvoyantes dans leur vie de tous les jours, et ainsi adapter le processus législatif.

    C’est en 2009 que la Belgique a ratifié la Convention de l’ONU, relative aux droits des personnes en situation de handicap. Et en 2014, le Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées a dit que la Belgique avait encore du travail afin de garantir leurs droits.

    Plusieurs problèmes ont été soulevés : les problèmes structurels liés à l’accessibilité, l’accès aux services de soutien, les efforts à maintenir en matière d’enseignement inclusif et la sous-représentation des personnes en situation de handicap sur le marché du travail.

    Les choses ont recommencé en 2016, le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe épingle la Belgique sur le non-respect des droits des personnes handicapées à l’autonomie de vie et à l’inclusion dans la société.

    Quelle est votre réponse à l’égard de ceci ?
    Risque-t-on d’être à nouveau épinglé dans quelque temps ?

    Plusieurs associations représentatives de la personne déficiente visuelle ont cosigné un mémorandum, qui synthétise les recommandations en matière :
    - d’accessibilité universelle pour l’exercice de la citoyenneté ;
    - de scolarité;
    - d’aide aux personnes de plus de 65 ans;
    - de surdicécité


    On a tous entendu les demandes du secteur. Quelles réponses le Gouvernement wallon compte-t-il leur donner ? Et notamment aux malvoyants ?
  • Réponse du 10/01/2017
    • de PREVOT Maxime

    Les dispositifs de soutien à l’inclusion et l’autonomie des personnes en situation de handicap agissent à différents niveaux et pour différents types de déficiences dans lesquels se retrouvent, bien entendu, les questions liées à la malvoyance et à la cécité.

    L'enseignement est un premier pas pour permettre l'intégration des enfants en situation de handicap dans notre société. Le décret du 5 février 2009 portant sur les dispositions en matière d'enseignement spécialisé et d'accueil de l'enfant et de l'adolescent à besoins spécifiques dans l'enseignement obligatoire prévoit, au travers de ses différentes mesures, de reconnaître, d'aider, de soutenir et d'organiser l'intégration scolaire. Les établissements scolaires qui intégreront des enfants handicapés se verront aidés et soutenus tout au long de ce processus d'intégration. La réussite de ce projet d'intégration repose sur une collaboration certaine entre l'enseignement spécialisé et l'enseignement ordinaire.

    Pour les enfants de 0 à 8 ans, l'Agence subventionne 19 services d'aide précoce répartis sur le territoire wallon. Ces services sont à la disposition des parents pour les conseiller sur tout sujet en rapport avec le bien-être et le développement de leur enfant. Si nécessaire, ils informent et conseillent la crèche et l'école où les parents souhaitent intégrer leur enfant, en collaboration avec le centre psycho-médico-social, et ils veillent à la réussite de cette intégration. Ils ont également une mission de sensibilisation aux besoins spécifiques des enfants porteurs de handicaps, ils peuvent informer et conseiller les écoles et les aider à activer le réseau pour trouver les ressources nécessaires à la prise en compte de ces besoins spécifiques, notamment en matière de soins médicaux. Ils assurent un accompagnement scolaire, en jouant un rôle de coordinateur et en rencontrant les enseignants, en soutenant la famille, en assurant l’aide aux devoirs, etc. Parmi ces 19 services qui interviennent pour des enfants dès l’annonce du handicap et jusqu’à l’âge de huit ans, il existe un service spécifique pour les enfants malvoyants.

    Je rappelle cependant que l’accompagnement scolaire apporté par les services d’aide précoce et par les services d’aide à l’intégration pour les jeunes de 6 à 20 ans est ponctuel et résiduaire par rapport aux services généraux. Les services d’aide précoce n’ont pas pour mission d’assurer un encadrement quotidien et intensif au sein de la classe. Afin de favoriser l’inclusion la plus optimale, les interventions sont limitées, en durée et en nombre, pour assurer l’épanouissement maximal des interactions sociales.

    L’accompagnement scolaire au sein de l’école s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération du 10 octobre 2008 entre la Région wallonne et la Communauté française en matière de soutien à la scolarité pour les jeunes présentant un handicap.

    En matière d’aide matérielle, l’arrêté du Gouvernement wallon du 11 juin 2015 comprend en son annexe un point relatif aux produits d’assistance à la communication et à l’information (ISO 22). Ainsi les activités comme lire, écrire, converser et utiliser des appareils et des techniques de communication y sont renseignées. Si le demandeur déficient visuel présente des difficultés graves dans la réalisation de l’une de ces activités, une série d’aides sont prévues pour pallier auxdites difficultés par exemple :
    - les ordinateurs portables, scanners pour les moins de 25 ans ;
    - les vidéoloupes ;
    - les Téléphones pour réseaux mobiles avec relecteur d’écran ;
    - les Produits d’assistance à la communication à écran tactile fonctionnant avec ou sans logiciel ;
    - les Logiciels de communication ;
    - les Écrans de taille supérieure ;
    - les Scanners ;
    - les Barrettes braille ;
    - les Synthèses vocales ;
    - les Dispositifs d’entrée adaptés ;
    - les Smartphones, …

    À ces différentes aides répertoriées dans l’annexe de l’arrêté, d’autres demandes d’aides à la communication non prévues par ladite annexe peuvent néanmoins être analysées par les services de l’AViQ (tablettes, …). Pour ces technologies plus récentes, la logique d’intervention est alors liée aux différentes fonctionnalités qu’elles offrent.

    Toujours dans le cadre de l’Aide matérielle, une intervention dans le remboursement de transcriptions en braille et autres adaptations d’ouvrages dans le cadre de toute la scolarité est également prévue.

    Pour les étudiants déficients visuels qui suivent des études de niveau universitaire ou supérieur non universitaire ou encore une formation pour adulte, la législation prévoit une intervention financière pouvant couvrir jusqu’à 450 heures d’accompagnement par année académique ou année de formation.

    En ce qui concerne la politique de promotion et de soutien à l’accessibilité, elle intègre des outils prenant en compte les besoins des personnes avec déficiences sensorielles. Je citerai par exemple le soutien au développement de la méthodologie et de l’outil Access-I. Pour rappel, cet outil reprend 7 catégories de publics à mobilité réduite comprenant les personnes aveugles et malvoyantes. Il est donc possible pour une personne d’obtenir les informations qui correspondent de manière plus ciblée à ses besoins en matière d’accessibilité.

    Enfin, et plus spécifiquement, un programme de formation à la surdicécité à destination prioritaire des professionnels du secteur du handicap et des services de première ligne est en cours. L’objectif est de sensibiliser et d’outiller les professionnels face aux besoins des personnes en situation de surdicécité. EN 2017, un budget de 15 000 euros sera consacré aux modules de formation des professionnels confrontés aux besoins des personnes sourdes-aveugles.

    Ces objectifs sont en accord avec la convention ONU et permettent de diversifier les trajets de vie, de faciliter l’accès ou le maintien à l’emploi et d’améliorer la qualité de vie des personnes.