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L'impact du faible niveau de précipitations sur l'approvisionnement en eau potable

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 335 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 23/12/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Depuis le mois de juillet dernier, les niveaux de précipitations enregistrés en Région wallonne se situent nettement en dessous des niveaux moyens enregistrés à la même période au cours des années précédentes.

    Selon des responsables de la Société wallonne des eaux (SWDE), la situation est même assez exceptionnelle, dans la mesure où cette sécheresse dure depuis plusieurs mois.

    Comme première conséquence directe, ces faibles niveaux de précipitations affectent le bon renouvellement des nappes phréatiques. Et dans certaines localités, l'approvisionnement en eau potable s'en trouve perturbé, par exemple dans les communes de Libramont, Libin, Vielsam, Houffalize, Stavelot, où des réservoirs ont visiblement dû être alimentés par camion-citerne.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point précis sur l'impact des faibles niveaux de précipitations enregistrés depuis le mois de juillet sur les ressources en eau potable de notre région ?

    Quelles sont les conséquences problématiques pour l'approvisionnement de la population en eau potable et quelles sont les solutions mises en œuvre pour garantir que celui-ci demeure optimal ?

    Si cette situation de sécheresse devait perdurer, quelles seraient les mesures mises en œuvre sous l'impulsion de Monsieur le Ministre ?

    Enfin, la SWDE travaille à l'élaboration d'un « schéma directeur » qui permettrait, à partir de 2023-2024, d'interconnecter les réseaux de distribution et de transport afin de sécuriser l'approvisionnement en Wallonie.

    Monsieur le Ministre peut-il fournir des précisions sur ce projet ?

    Ce projet couvre-t-il l'ensemble du territoire wallon et, dans la négative, quelles seraient les zones de distribution non concernées ?

    Quel est le coût prévu lié à l'implémentation du projet ?

    Aurait-il un impact sur la facture d'eau des consommateurs wallons et si oui, a-t-il déjà été évalué ?
  • Réponse du 10/01/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les données de l’IRM montrent effectivement un déficit de précipitations important sur les six derniers mois de 2016. Il atteint 35 % pour les données d’Uccle et a surtout été marqué par des mois de septembre et de décembre anormalement secs. Les statistiques disponibles montrent que, mois par mois, les précipitations n’ont pas été exceptionnelles, mais le cumul du déficit de pluie est inédit. L’analyse du niveau des principales masses d’eau souterraine en Wallonie au 15 décembre 2016 indique une baisse par rapport à la situation estivale, mais un niveau moyen normal. En effet, la plupart des grands aquifères wallons bénéficient d’une infiltration de l’eau pluviale différée de plusieurs mois ce qui assure une stabilité des niveaux vis-à-vis d’une période peu pluvieuse comme celle que nous avons connue.

    Malheureusement, certaines communes ardennaises sont alimentées par des masses d’eau contenues dans des formations géologiques schisto-gréseuses de faible taille. La réduction du volume de précipitations provoque un abaissement des niveaux d’eau qui, combinée à la faible profondeur des ouvrages de captation, diminue le débit disponible pour la distribution publique d’eau. En l’absence de ressources en eau alternatives provenant, soit des eaux de surface, soit d’un puits, la seule solution consiste en une restriction de l’utilisation de l’eau potable.

    Un schéma régional des ressources en eau a été approuvé par le Gouvernement wallon en vue d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement en eau de l’ensemble de la Wallonie, sans impacter le prix de l’eau. Il prévoit l’interconnexion des grands ouvrages de production d’eau aussi bien souterraine que de surface et la mise à disposition d’une fourniture alternative d’eau à l’ensemble des opérateurs. La première phase de ce schéma est en cours de réalisation et vise à sécuriser plus de 600 000 raccordements en Wallonie.