Le programme "Digital cities"

• Session : 2016-2017
• Année : 2016
• N° : 129 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 29/12/2016

  • de TROTTA Graziana
  • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique
  
  Sous la précédente législature, le Gouvernement a lancé, à l'initiative de Monsieur le Ministre, le programme « Digital cities » destiné à équiper huit villes pilotes (Mons, Liège, Bastogne, Tournai, Namur, Spa-Francorchamps, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Charleroi) d'une infrastructure Wi-Fi afin que tout un chacun puisse gratuitement accéder à certains services et informations via internet.
  
  Dans un premier temps, Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l'état de déploiement du projet pour chacune des huit villes pilotes ? Est-il finalisé dans certaines d'entre elles ?
  
  Quelles sont les difficultés qui se posent encore ?
  
  Quelles sont les perspectives de déploiement à court et moyen termes et donc les prochaines étapes dans le développement du programme ?
  
  Pour ce qui concerne plus particulièrement la mise en œuvre du projet au sein de la ville de Charleroi, il me revient qu'un marché public pour la réalisation d'une étude technique devrait être lancé prochainement.
  
  Monsieur le Ministre peut-il me communiquer des précisions en la matière ?
  
  Enfin, un groupe de travail baptisé « Core Team Smartcities » se réunit mensuellement depuis plusieurs mois pour examiner l'intégration de la question de la connectivité sans fil dans les différentes dynamiques urbaines. Monsieur le Ministre peut-il également faire le point sur la réflexion, les avancées et les perspectives de ce groupe ?

• Réponse du 24/02/2017

  • de MARCOURT Jean-Claude
  
  Le programme Digital Cities fait aujourd’hui l’objet de réunions de coordination régulières sur une base semestrielle. Dans cette perspective, une réunion avec les villes Digital Cities a été organisée à l’Agence du Numérique à l’automne 2016. Ce groupe de suivi est distinct du groupe « CoreTeam Smart Cities », qui est une composante ouverte du dispositif de gouvernance de la Smart Région et qui a pour objet de préparer la mise en œuvre des projets Smart prioritaires dans le cadre de l’exécution des mesures contenues dans la Stratégie numérique régionale, Digital Wallonia. Le Core-Team SmartCities rassemble cinq grandes villes Wallonnes que sont respectivement, Tournai, Mons, Charleroi, Namur et Liège. Ce groupe est également ouvert à toutes les autres villes wallonnes disposant déjà d’une roadmap SmartCity. Son objet est de favoriser le partage d’expériences afin de nourrir le partage et la mutualisation des projets Smart. Ses travaux contribuent ainsi de façon significative à la montée en compétence des villes et à une meilleure définition des besoins exprimés par celles-ci dans le cadre de la préparation et la mise en œuvre de leurs projets SmartCities. Le groupe se réunit mensuellement depuis décembre 2015. À ce jour, le Core Team SmartCities a permis d’identifier les thématiques prioritaires pour les villes dans une perspective Bottom-up en vue du lancement de projets structurants à l’échelle de la Région en 2017. Les trois thématiques jugées prioritaires dans ce cadre par les villes sont respectivement : énergie, mobilité et participation citoyenne.
  
  Concernant le projet Digital Cities , la dernière réunion semestrielle a notamment permis d’établir que dans le cadre du projet, on compte 123 points d’accès WiFi Digital Cities sur 3 villes wallonnes actuellement :
  * 43 points d’accès installés sur Liège (en mode finalisation) ;
  * 72 points sur Mons (en mode finalisation) ;
  * 8 points sur Namur (en mode démarrage).
  
  Selon les chiffres communiqués par la société WIN S.A., qui a déployé et exploite le WiFi urbain à Mons et Liège, on comptabilisait environ 15.000 sessions Internet par mois (soit 500 à 600 par jour), ce qui était une forte progression sur l’année écoulée (8.000 sessions l’année dernière à la même époque). Enfin, on sait que 95 % des connexions se font via un smartphone.
  
  
  Lors de cette réunion, différentes difficultés rencontrées pour le déploiement ont été évoquées par WIN S.A., donnant des éléments de justification aux délais nécessaires à l’installation des points d’accès. Parmi celles-ci, on retiendra notamment :
  - Des autorisations difficiles à obtenir de propriétaires privés/Rétributions demandées par les propriétaires ou locataires. Les installations dans les bâtiments des villes doivent être complétées par des installations dans des bâtiments privés ou de tiers (SNCB, universités…) ;
  - Des bâtiments classés rendant impossible l’installation de points d’accès dans de nombreux bâtiments des villes ;
  - Des réticences liées à la pollution électromagnétique (relayées par des groupes de pression) ;
  
  - Des délais de raccordements électriques incompressibles.
  
  Les villes concernées ont fait part de leur déception en termes de qualité d’expérience utilisateur à la baisse et ont mis en exergue les difficultés rencontrées avec les solutions de portail captif. Ces difficultés prennent la forme suivante :
  - Complexité de l’inscription et de l’identification par rapport aux autres accès WiFi proposés (dont ceux des centres commerciaux),
  - Perte des comptes d’accès lors du passage d’un portail à une autre version,
  - Manque d’ergonomie,
  - Difficultés de trouver la connexion, d’accrocher le réseau.
  
  En réponse à ces critiques, la société WIN S.A. a annoncé lancer un nouveau portail qui devrait permettre d’obtenir une meilleure qualité de l’expérience utilisateur, ainsi qu’une nouvelle application évolutive, « Wallonie Digital Cities Free Wifi », permettant notamment l’autoconnexion.
  
  Les villes mettent en place de leur côté diverses actions pour valoriser ces réseaux :
  - La mise en place d’une signalétique pour augmenter le taux d’utilisation ;
  - L’extension du réseau WiFi pour améliorer les services vers les citoyens et exploiter des statistiques de mouvement par la donnée (valorisation des quartiers les plus fréquentés) ;
  - L’exploitation du réseau pour développer de nouveaux services, par exemple :
  + L’utilisation de celui-ci par le personnel de la ville ;
  + La disponibilité de jeux-concours citoyens ;
  + La mise en place de projets pilotes Smart.
  
  Un des objectifs du projet Digital Cities était de déployer une plateforme réutilisable par les autres villes afin de minimiser les impacts financiers. L’exploitant WIN S.A. s’est inscrit dans cette approche. Cependant, chaque ville est autonome pour rédiger son cahier des charges et pour choisir l’exploitant en charge du déploiement de son réseau de WiFi urbain.
  
  Certaines villes n’ont pas encore choisi leur prestataire de WiFi urbain ou souhaitent parfois le déployer elles-mêmes. Les villes concernées s’interrogent donc désormais sur la possible mutualisation ou non avec le réseau Digital Cities déployé par WIN S.A. Pour permettre cette mutualisation (partage de ressources matérielles, mais aussi de données), il y a lieu de clairement définir le rôle, la responsabilité, et le champ de la mutualisation. Différents scénarios sont examinés et ont fait l’objet d’une note par l’intercommunale IMIO. Un schéma d’interopérabilité doit encore être défini afin de permettre la mutualisation de l’infrastructure centrale de WIN et de néanmoins permettre l’autonomie d’autres prestataires. Il est essentiel que ce cadre d’ouverture soit défini afin qu’il puisse être intégré dans les clauses techniques des cahiers des charges des villes concernées. Il a été demandé à WIN S.A. de clarifier les conditions potentielles de cette mutualisation. Un travail préparatoire au bénéfice des villes concernées est actuellement en cours entre les différents acteurs impliqués dans le projet sur ces questions. Ces discussions ont pour objet de formaliser une position commune à l’intention des villes en vue de la prochaine réunion du groupe de travail Digital Cities au printemps 2017.
  
  Informations complémentaires et suivi en ligne : https://www.digitalwallonia.be