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Les recommandations du Conseil de la politique scientifique (CPS)

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 131 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 29/12/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le Conseil wallon de la politique scientifique (CPS), organe consultatif régional spécialisé dans les questions de recherche et d’innovation établi au sein du Conseil économique et social de Wallonie (CESW), a publié son sixième rapport d’évaluation bisannuel 2014-2015 de la politique scientifique de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    En raison de la politique de transversalité souhaitée, le CPS analyse les politiques menées en matière de Recherche & Développement tant par la Wallonie que par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Dans ce rapport, on retrouve un état des lieux du Système RDI (Recherche-Développement-Innovation), les forces et faiblesses de celui-ci, le suivi des recommandations précédentes et, en conclusion, les recommandations finales visant l’amélioration et le renforcement du pôle scientifique wallon.

    De manière générale, le rapport s’avère satisfaisant grâce surtout aux investissements en recherche et développement qui permettent d’atteindre les 3% du PIB par l’Europe, investissements provenant principalement du privé et non d’un financement public direct, un des points faibles soulevé par le CPS.

    Outre la poursuite du processus d’évaluation (par la mise en place d’un dispositif d’intelligence stratégique), les 5 autres recommandations sont les suivantes  : le renforcement de la participation aux programmes de recherche européens, l'amélioration de la visibilité des aides PME, la mise en place d’une stratégie intégrée «Etudes et métiers scientifiques et techniques», la facilitation de la valorisation des résultats de la recherche et enfin, le maintien du soutien de la Wallonie au financement de la recherche fondamentale.

    Alors que Monsieur le Ministre est compétent en cette matière tant en Wallonie qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, que compte-t-il mettre en œuvre pour répondre efficacement à ces recommandations  ?

    On le voit, bien que déjà formulés dans le précédent rapport, certains points d’amélioration suggérés n’ont pas atteint leur objectif. C’est le cas notamment du renforcement de la participation aux programmes de recherche européens, de l’attractivité des études scientifiques et technologiques (S&T) et de la simplification des aides. Des axes qui, personnellement, me semblent primordiaux dans l’avenir et le développement de la politique scientifique. Quels sont les efforts à réaliser pour être à ce niveau considéré comme «  bon élève  »  ? Quels sont les objectifs de Monsieur le Ministre pour les deux ans à venir ?
  • Réponse du 30/01/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le Ministre de la Recherche a pris bonne note du rapport d’évaluation de la politique scientifique de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2014-2015. Il considère ce rapport favorablement, et ce, malgré ce que le CPS considère comme des faiblesses.

    Il est toujours ravi de voir que le secteur de la chimie et de la pharmacie sont toujours aussi présents en Wallonie. Ce sont deux secteurs sur lesquels il appuie tout son projet de relance industrielle et il ne comprendrait pas que la part des financements octroyés à ces deux secteurs vienne à diminuer. Cela voudrait dire que les entreprises de ces secteurs sont moins actives dans les pôles de compétitivité ou dans les aides directes. Ce ne serait alors pas une bonne nouvelle pour la Région.

    Il ne faut pas oublier les autres secteurs, le génie mécanique, l’aérospatial et l’agro-industrie. Le poids des grandes entreprises y est aussi important, mais moins concentré que pour le secteur de la chimie et du pharma. Néanmoins, leur présence et leur effet d’entrainement sont tout aussi importants. Il s’est récemment rendu au Texas. Une petite entreprise « VESALE PHARMA », membre du pôle Wagralim, a reçu un soutien marqué par la signature d’un protocole d’accord avec l’Université de Texas A&M. C’est peut-être moins visible, mais sur le long terme, tous ces petits dossiers auront un impact favorable sur la création d’emplois en Wallonie.

    Les financements octroyés aux petites et moyennes entreprises dépassent maintenant ceux octroyés aux grandes entreprises. Sur la période 2009-2014, les grandes entreprises ont bénéficié de 247,9 millions de moyens – des crédits de liquidation – tous types de budget et financement confondus, alors que les petites et moyennes entreprises ont reçu plus de 388 millions d’euros. C’est la même tendance en 2015 et 2016 avec 72 millions d’euros pour les grandes entreprises, contre 104 pour les petites et moyennes entreprises. Tout cela hors fonds structurels.

    Il partage la remarque du CPS sur les filières scientifiques et techniques de l’enseignement supérieur. Alors que les possibilités sont nombreuses pour accéder à un emploi scientifique, l’orientation vers ces filières dans le secondaire ne semble pas optimale. Il espère que cela s’améliorera avec le pacte d’excellence.

    Quant aux recommandations, il pense avoir fourni les éléments de réponse sur les 2 premières faiblesses que l’honorable membre mentionne, les aides à la recherche au profit des PME et le renforcement des filières scientifiques.

    En ce qui concerne la participation des entreprises et des universités aux programmes européens, les nombreux outils qui existent et qui ont été mis en place par les Ministres de la Recherche successifs suscitent toujours la même interrogation.

    Il n’a pas attendu le rapport du CPS pour travailler avec les opérateurs. Il a ainsi suggéré d’avoir une approche plus pragmatique avec les universités. Il leur a proposé de se mobiliser dans 3 thématiques, les sciences du vivant, le génie mécanique et les TIC pour monter 3 consortiums de projets avec l’objectif d’aller décrocher des financements importants avant la fin de la législature.

    Le modèle collaboratif donne régulièrement de bons résultats. Il entend que chacun, les universités, les entreprises et l’administration, jouent un rôle actif, chacun dans ses compétences, dans l’objectif de la réussite de ces futurs projets.

    Enfin, en ce qui concerne la valorisation des résultats de la recherche, les universités ont fait part au Ministre de la Recherche de leur accord sur le projet « d’innovation store ».

    La valorisation est en effet l’élément le plus important de la politique de la Recherche. Il a donc souhaité que les universités partagent, ensemble, avec les pôles de compétitivité et les centres de recherche voire les hautes écoles, les résultats de la recherche des projets qui ne sont pas valorisés directement.

    En pratiquant de cette manière, et en décloisonnant, il espère que les Interfaces universitaires, dont le financement dépend en grande partie des fonds européens, seront sensibles à ce mode de fonctionnement plus ouvert et plus collaboratif.

    Il pense ainsi, avec cette réforme de la valorisation, avoir quasiment mis en œuvre la stratégie de spécialisation intelligente qu’il a présentée en septembre et décembre 2015 au conseil des Ministres.