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La potentielle "uberisation" des animaux de compagnie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 348 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 29/12/2016
    • de DOCK Magali
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    A Singapour, UberPuppies s’est associé avec Purina Pro Plan et Dog Shelter Volunteer, respectivement une entreprise de nourritures pour animaux de compagnie et une organisation s’occupant du bien-être des chiens à Singapour.

    Le principe est le suivant  : depuis l’application Uber on peut postuler pour recevoir un chien pendant une journée à l’occasion de Noël. Comme l’indique la communication on n'aura simplement qu’à le rendre heureux en jouant avec lui et en lui faisant des câlins.

    Le service est entièrement gratuit (les contributions à l’association sont évidemment les bienvenues) et l’animal de compagnie temporaire vient directement à la maison de « l’utilisateur » où il sera récupéré quelques heures plus tard. La tendresse est essentielle dans la vie de tout un chacun mais «  utiliser  », car c’est là le point, un animal comme un jouet afin de satisfaire les envies de certaines personnes est particulièrement choquant. De plus, ces pauvres chiens ayant aperçu une fenêtre d’amour, de tendresse sont renvoyés dans leurs cages le soir-même, ce qui peut être particulièrement perturbant.

    L’uberisation non contrôlée ne se limite donc plus aux biens et services, mais atteint les animaux.

    Quelles armes Monsieur le Ministre a-t-il pour contrer ce phénomène si ce type de pratiques arrive un jour à toucher la Wallonie  ? Des initiatives de ce type sont-elles en préparation en Wallonie ?
  • Réponse du 16/01/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Je n’ai pas connaissance de telle initiative en Wallonie et je ne pourrais cautionner celles-ci puisqu’elles vont très clairement à l’encontre de la politique développée jusqu’à présent.

    En effet, proposer des animaux en « self-service » pour Noël encourage le public à percevoir l’animal comme un objet futile, dont on fait un usage fugace. De plus, ce genre d’initiative risque de conduire à des adoptions irresponsables et impulsives en période de fête, ce que je fustige à travers les différentes campagnes de sensibilisation menées ces dernières années.

    Le cadre règlementaire actuel prévoit au titre des conditions d’exploitation d’un refuge agréé que celui-ci tente de replacer les animaux après une série de précautions pour s’assurer que le candidat adoptant a pris connaissance des particularités et besoins de l’animal.

    Si ce type d’actions venait à se développer en Wallonie, je ne manquerai pas de me pencher davantage sur la question pour prendre les mesures qui s’imposeront. Toutefois, je suis enclin à croire que les associations de protection animale de Wallonie sont suffisamment respectueuses de l’être sensible qui habite chaque animal de compagnie que pour ne pas se lancer dans de telles propositions.