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La reconnaissance des inondations de juin 2016 à Beloeil au titre de calamité publique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 41 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 05/01/2017
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Les inondations de juin dernier ont été terribles au point d'être reconnues comme calamité publique par le Gouvernement wallon dans certaines communes et sections.

    Cependant, certaines communes touchées par ces inondations n'entraient pas dans les critères de reconnaissance. La commune de Beloeil, qui n'a pas été reconnue, a introduit une réclamation auprès du Gouvernement, car elle estime avoir été fortement impactée par ces inondations.

    Selon l'Institut royal météorologique (IRM), Beloeil n'aurait reçu pas l'équivalent de 30 litres au mètre carré sur une heure ou 60 litres au mètre carré sur une journée, c'est-à-dire les seuils à atteindre pour obtenir une reconnaissance au Fonds des calamités. Beloeil n'ayant pas de pluviomètre sur son territoire, ce sont ceux de Wasmuel, Vaudignies, Chièvres, Péruwelz et Bernissart qui ont servi de référence à l'IRM. Or, selon l'Administration communale, certains riverains auraient relevé près de 54 litres par mètre carré en une heure sur leur terrain.

    Le bourgmestre de Beloeil s'est exprimé lors du dernier conseil communal en décembre et a précisé que le recours introduit n'avait pas encore reçu de retour. Il semblerait également que les mesures relevées autour de la commune concerneraient la journée du 6 juin alors que Beloeil a été touchée le 7 juin.

    De plus, le radar météorologique qui aurait servi de référence se situerait dans le Luxembourg, à 140 kilomètres de distance de Beloeil alors qu'il n'est censé mesurer les pluies au sol qu'à un maximum 100 kilomètres de distance.

    De nombreuses informations circulent, parfois contradictoires, au point que les riverains sont parfois perdus devant les différents arguments mis en avant.

    Monsieur le Ministre-Président pourrait-il clarifier la situation en faisant le point sur la situation ?

    Peut-il également faire le point sur le dossier de reconnaissance au Fonds des calamités de Beloeil ?
  • Réponse du 30/01/2017
    • de MAGNETTE Paul

    Le dossier initial de demande de reconnaissance de la commune de Beloeil a transité par les services du Gouverneur de la province du Hainaut et portait sur l’événement du 6 juin 2016. Elle est parvenue au service régional des calamités le 8 juillet.

    Dès ce moment, le Centre régional de crise a sollicité l’Institut royal de météorologie afin de procéder à l’analyse des caractéristiques de ces phénomènes orageux à cette date et à la vérification des critères pour les qualifier éventuellement d’exceptionnels.

    Comme aucun pluviomètre n’est installé sur le territoire de la commune de Beloeil, ce sont les pluviomètres limitrophes les plus proches qui sont pris en compte par l’IRM à savoir ceux de Vaudignies (situé à moins de 5 km du centre de Beloeil), Chièvres, Péruwelz et, dans une moindre mesure Bernissart.

    Aucun de ces appareils n’a enregistré des précipitations dépassant les critères à la date du 6 juin : les maxima observés sont respectivement de 16,6 mm en une heure à Chièvres et de 23.2 mm en 24 heures à Vaudignies, largement inférieurs aux seuils respectifs de 30 mm et 60 mm.

    L’appareil de Wasmuel n’a pas été pris en considération par l’IRM car trop éloigné de Beloeil.
    Suite aux précisions communiquées par la commune de Beloeil par lesquelles les services du gouverneur du Hainaut ont étendu officiellement la demande de reconnaissance au 7 juin, l'IRM a procédé à la collecte des données pour cette date, complétée par une analyse des données du radar de Wideumont qui est étalonné pour estimer les précipitations jusqu’à 240 km à la ronde, en particulier en présence de masses nuageuses à développement vertical (cumulonimbus), ce qui est le cas lors d’orages. En outre, le Centre régional de crise a vérifié la période de retour du débit de pointe de la Hunelle à la station de Maffle ; celle-ci est de 10 ans.

    Sur l’insistance des autorités communales de Beloeil, des agents du Centre régional de crise et du Service Calamités de la DGO5 se sont rendus sur place pour une visite de terrain. Lors de la rencontre avec le Bourgmestre, des éléments complémentaires leur ont été communiqués : un riverain aurait observé 54 mm en une heure, un autre à Ellignies Sainte-Anne aurait observé plus de 30 mm. Les principaux endroits ayant été inondés ont été parcourus ainsi que les axes de ruissellement à la base de la genèse de l’inondation.

    Par ailleurs, le Centre régional de crise a profité de cette rencontre pour rappeler la méthodologie utilisée par l’IRM. Plusieurs questions à caractère techniques ont été posées que les agents de l’administration wallonne ont promis de relayer à l’IRM.

    Suite à cette visite, les différents éléments ont été transmis à l’IRM. L’institut procède actuellement à une vérification scientifique ; il interroge également son réseau d’observateurs et se renseigne sur le type d’appareils utilisés par les riverains.

    Actuellement, le Centre régional de crise est en attente du résultat des travaux diligentés par l’IRM ; il a insisté auprès de ce dernier sur la nécessité d’en disposer pour la fin janvier.
    Dès réception du rapport de l’IRM, le dossier de la commune de Beloeil pourra être finalisé. Et je pourrai bien entendu communiquer un nouvel état du dossier.