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Les "casiers solidaires" pour les sans-abri

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 411 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 10/01/2017
    • de COLLIGNON Christophe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Récemment la Ville de Lisbonne a fait la une de plusieurs journaux, car elle s'est engagée dans une démarche originale pour aider les sans-abris à se réinsérer.

    Elle a dès 2013 installé des casiers à plusieurs endroits clés de la ville. Ces casiers sont accessibles 24 heures sur 24 heures et permettent évidemment de stocker des vêtements et autres objets, mais sert aussi de boite aux lettres.

    Ce casier peut être un premier pas vers une prise de contact avec les services sociaux et donc vers la réinsertion. Un outil de plus que l'on pourrait intégrer dans les dispositifs wallons et pourquoi pas dans le fonctionnement des centres d'accueil.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ce dispositif ?

    Cet outil de réinsertion pourrait-il être intégré dans le dispositif wallon de lutte contre la précarisation ?
  • Réponse du 26/01/2017
    • de PREVOT Maxime

    Je connais ce dispositif, il a été installé par la Ville de Lisbonne et c’est une association caritative, l’ACA – « Conversa con Amiga » originaire de l’initiative, qui est chargée de la gestion du projet, financé en partie par la Ville, le reste par des dons.

    C’est en novembre 2013 qu’ont été créés les « cacifos solidàrios », 12 casiers attribués à des SDF rencontrés dans le cadre de l’opération « Um Sem Abrigo Um Amigo » mise sur pied par l’association ACA.

    Cette « consigne solidaire », accessible 24 heures sur 24, met ces casiers à disposition des sans-abri, pour leur éviter de sillonner les rues pavées des collines de la capitale portugaise chargés de sacs encombrants ou en poussant de vieux charriots de supermarché.

    Ce casier, qui fait 1,80 m de haut et 50 cm de large, lui a été attribué pour une durée d’un an. En échange, il doit assurer la propreté de l’espace environnant et rester en lien avec le personnel de la petite association caritative ACA, qui est à l’origine de cette initiative.

    Grâce à ce contact régulier, les équipes de rue de l’association parviennent à aider les utilisateurs des casiers, qui font également office de boîte à lettres, à obtenir des papiers, des soins de santé, des aides publiques ou même un logement.

    Chaque douzaine de casiers coûte 11 700 euros, pris en charge par la mairie à hauteur de 60 %. Le reste est financé grâce aux dons versés à l’association.

    Ce type de solution existe ailleurs en Europe, notamment en France, ou en Amérique du Nord, mais, souvent, les usagers n'ont accès aux casiers qu'à certaines heures.

    Contrairement à ce qui se passe au Portugal, en Wallonie, les dispositifs d’accompagnement social des sans-abri sont gérés par les services d’aide aux sans-abri et les Relais sociaux.

    En Wallonie, le lavoir social d’Ougrée a lancé un projet de consigne à vêtements pour les personnes à la rue. D’après les premiers résultats, la consigne semble un peu sous-exploitée, car le lavoir n’est pas situé à proximité directe du centre de Seraing, mais elle a le mérite d’enrichir l’offre de service dans un domaine. Le lavoir social et le Relais social de Liège réfléchissent aux modalités de rentabilisation accrue. Si le modèle fonctionne, il pourra éventuellement être étendu aux autres relais sociaux.

    In fine, je tiens à faire remarquer qu’en termes de réinsertion et de contacts, les éducateurs de rue et travailleurs sociaux poursuivent le même objectif et bénéficient de financements dans le cadre des Relais sociaux. En outre, le lien avec les sans-abri est direct et permet un suivi régulier. Il existe également d’autres services offerts comme notamment les accueils de jour, les restaurants sociaux et les relais santé qui contribuent à maintenir le contact entre les SDF et l’aide sociale au sens large.