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Le développement du secteur aquacole

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 200 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 12/01/2017
    • de STOMMEN Isabelle
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La Wallonie développe depuis des années des politiques de soutien au secteur aquacole au sens global du terme. Les ressources  hydrographiques, la qualité de la production et le succès des circuits courts offrent des opportunités économiques non négligeables.

    Rien que dans l'arrondissement de Verviers, plus d’une dizaine de piscicultures sont actives.

    Toutefois, la concurrence forte des pays voisins ne facilite pas l'amélioration de la situation économique de ce secteur en Wallonie. Les coûts de production wallons freinent en effet la compétitivité.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres concernant la production, la transformation et la commercialisation aquacole ? Dispose-t-il de chiffres concernant l'importance du secteur en termes d'emplois ?

    Quelle est l’importance de l'élevage d’organismes aquatiques destinés à l’alimentation humaine ?

    Des informations dont je dispose, les aquaculteurs présentent une moyenne d'âge assez élevée. Dès lors, la Wallonie accueille-t-elle de nouveaux aquaculteurs ? Les aides wallonnes ont-elles pu permettre la reprise d'exploitations ?

    Monsieur le Ministre pourrait-il détailler les investissements accordés aux acteurs économiques du secteur ?

    Par ailleurs, existe-t-il des aides destinées à faire la promotion de la consommation d’organismes aquatiques élevés en Wallonie afin de soutenir l’élevage artisanal des salmonidés, des cyprinidés et d'autres types de cultures ?
  • Réponse du 30/01/2017
    • de COLLIN René

    La pisciculture commerciale wallonne a fait l’objet d’un recensement en 2013 avec l’aide du Collège des Producteurs wallons et du Centre d’Économie Rurale (CER) de Marloie. On estime sa production à 332 tonnes/an (majoritairement de truites et autres salmonidés et, dans une moindre mesure, de cyprinidés). La profession, le plus souvent pratiquée à temps partiel, occuperait 40 équivalents temps plein. On évoquera le cas particulier de la société BQF (à Mouscron) élevant des esturgeons en vue de produire 3 tonnes/an de caviar. En 2000, la production piscicole était estimée à 1.900 tonnes/an et occupait plus d’une centaine d’équivalents temps plein. Le secteur a fort souffert depuis lors de la compétition par les grandes productions internationales bon marché, de différents coûts de production nettement plus élevés (immobilier, main d’œuvre et énergie notamment) et des règles sanitaires nationales trop strictes pour des petits volumes de production. Les conditions physiques (y compris hydrographiques) sont nettement moins favorables que celles des pays voisins.

    Écoulant moins de 10 % de la production sur les marchés alimentaires, le secteur a subi de plein fouet les aléas du marché de repeuplement et, notamment, une part croissante des besoins assurés directement par les associations de pêcheurs (via des exploitations de faible taille).

    Ces chiffres de production aquacole wallonne n’intègrent pas les 1.500 tonnes de truites importées annuellement, des pays voisins voire de Turquie, séjournant quelques semaines dans des bassins d’élevage pour être le plus souvent transformées.

    Le transport des truites vivantes occupe d’ailleurs une quinzaine de personnes. Le programme 2007-2013, cofinancé par le Fonds européen pour la Pêche, a soutenu onze dossiers d’investissements (7 en pisciculture et 4 en transformation) portant sur 2.069.620.36 euros HTVA de dépenses et 401.641.42 euros d’aides publiques (à parité égale entre la Wallonie et l’Europe). Ces chiffres sont à la mesure du nombre actuel de piscicultures commerciales. Les aides proposées par le programme 2014-2020 ont été fortement étoffées, afin de mieux répondre aux besoins du secteur :
    - Création de nouvelles mesures d’aides, pour la première installation de nouveaux aquaculteurs et pour la conversion à la production biologique ;
    - Augmentation des taux européens d’aides et des plafonds d’aides, également pour appuyer des outils plus modernes de production ;
    - Traitement à part des investissements en moyens de protection contre les espèces protégées, en vue de faciliter ceux-ci ;
    - Elargissement des types d’entités éligibles aux mesures d’aides visant la promotion des produits aquacoles.

    L’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) nous a témoigné de son intérêt d’utiliser cette aide européenne pour intensifier la promotion des produits aquacoles wallons.