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Les risques de pénurie d'eau en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 370 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 17/01/2017
    • de FOURNY Dimitri
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Cela fait plusieurs mois que les précipitations sont assez faibles dans notre pays. Ce temps a des conséquences inédites dans plusieurs communes en Province de Luxembourg qui doivent faire face à une pénurie d’eau. Des arrêtés communaux ont dû être pris afin de restreindre la consommation d’eau de distribution.

    Les précipitations n’ayant pas été assez abondantes que pour alimenter en suffisance les nappes phréatiques et la sécheresse ayant contribué à l’assèchement des captages de surfaces, ces communes se retrouvent donc dans une situation inédite en plein hiver.

    Certaines de ces communes disposent de leur propre captage et sources. Ce n’est pas le cas de la SWDE qui prélève dans des aquifères profonds et dans des barrages. La Société a alors proposé de dépanner les communes assoiffées, lorsqu’elles possèdent dans leur territoire une de ses conduites.

    Monsieur le Ministre peut-il nous faire le point sur la situation exacte de ces communes ? A-t-il des données quant au territoire wallon d’une manière plus générale sur les risques de pénurie que pourraient connaître d’autres provinces ? A-t-il l’intention de prendre des mesures en termes notamment d’informations aux communes et consommateurs ? Que se passera-t-il si la situation s’aggrave encore ?

    Enfin, et plus globalement, comment sécuriser l’approvisionnement en eau en Wallonie ? Comment assurer un débit suffisant en tout temps et lieu via un réseau efficace ? Où en est le schéma directeur à l’étude à la SWDE et quels seront ses principaux objectifs ?
  • Réponse du 02/02/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les communes de Chimay, Libramont, Rochefort, Tellin, Tintigny et Vresse-Sur-Semois connaissent actuellement des problèmes d’approvisionnement en eau.

    Pour faire face à cette pénurie, ces communes ont pris différentes dispositions comme :
    - l’achat d’eau via des connexions existantes avec d’autres distributeurs (la SWDE et la commune de Libin), ainsi que
    - l’information à la population afin de limiter l’usage de l’eau aux usages domestiques et alimentaires.

    En l’absence de connexion à d’autres réseaux, le ravitaillement des châteaux d’eau est assuré par la protection civile ou les pompiers.

    Sur le long terme, les communes de Libramont et de Tellin envisagent de réaliser de nouveaux captages afin de sécuriser leur approvisionnement tandis que la commune de Tintigny va construire un nouveau réservoir.

    Au niveau du cadre législatif, le Code de l’Eau (article D. 205) stipule que l'usager veille à une utilisation parcimonieuse de l'eau et doit se conformer aux décisions et instructions du distributeur limitant l'usage de l'eau en cas de sécheresse, d'incidents techniques ou relatifs à la qualité de l'eau, sans préjudice des pouvoirs dont disposent les autorités compétentes.

    L’article R. 270 bis-6 impose quant à lui qu’en cas d'interruption du service excédant huit heures consécutives, en ne comptabilisant pas les heures comprises entre 22 heures et 6 heures du matin, des moyens alternatifs d'alimentation sont mis en œuvre par le distributeur.
    Le schéma régional des ressources en eau élaboré par la SWDE a été approuvé par le Gouvernement wallon en vue d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement en eau de l’ensemble de la Wallonie, sans impacter le prix de l’eau.

    Il prévoit notamment :
    - l’interconnexion des grands ouvrages de production d’eau aussi bien souterraine que de surface et
    - la mise à disposition d’une fourniture alternative d’eau à l’ensemble des opérateurs.

    La première phase de ce schéma est en cours de réalisation et vise à sécuriser plus de 600.000 raccordements en Wallonie.

    Un subside de 40 millions d’euros a été octroyé en novembre 2016 à la SWDE afin de réaliser cette première phase de sécurisation dont le montant total des investissements est estimé à 200.000 millions.

    Cette première phase de sécurisation ne permettra pas de répondre aux problèmes rencontrés par toutes les communes en ce mois de décembre. Des solutions plus locales doivent pouvoir également être préconisées pour une sécurisation, tant qualitative que quantitative d’approvisionnement d’eau de certaines de nos communes rurales, en particulier au sud du Sillon Sambre et Meuse.

    À court terme, la neige tombée abondamment et la fonte de celle-ci contribueront à solutionner les problèmes momentanés, dus à une situation assez exceptionnelle en cette période de l’année.