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L'étude relative à la formation en alternance

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 105 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 19/01/2017
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La formation en alternance, qui consiste à mélanger travail en entreprise et cours théorique dans un centre de formation constitue l’un des chevaux de guerre de Madame la Ministre, nous le savons tous.

    Malgré l’augmentation du nombre d’inscriptions, force est de constater que du côté des entreprises qui accueillent les apprenants, nous devons faire face à un rythme effréné. En effet, à l’heure d’aujourd’hui, 1.828 jeunes inscrits en apprentissage en alternance à l’IFAPME n’ont toujours pas trouvé de place de formation au sein d’une entreprise.

    Sous l'impulsion de Madame la Ministre, une étude en collaboration avec le syndicat neutre des indépendants (SNI) vient d’être menée. Cette enquête révèle que 31 % des entreprises ayant eu recours à la formation en alternance ont une mauvaise opinion de leurs expériences. A-t-elle connaissance des éléments qui influencent négativement ce jugement ?

    Autre observation, l’étude révèle que 11 % des entreprises ignorent le principe.

    Le bureau réalisateur de l’étude recommande fortement de travailler activement vers les entreprises afin de leur faire connaitre la Formation en alternance, mais aussi pour sensibiliser les sociétés à l’intérêt de ce type de formation. Quels seront les moyens mis en œuvre pour la mise en place de ce travail ?

    Une réforme et une simplification de la formation en alternance en Wallonie sont prévues. Quel est le planning pour la mise en place de cette réforme ? Madame la Ministre peut-elle déjà nous en dire un peu plus sur les pistes qui seront abordées ?
  • Réponse du 13/02/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Les résultats de l’enquête SNI ont montré, d’une part, qu’il existe un véritable potentiel d’entreprises qui seraient intéressées à s’investir dans l’alternance moyennant, notamment, une meilleure information et une simplification du paysage et, d’autre part, que le facteur essentiel et incontournable pour la réussite de la formation en alternance, c’est la motivation du jeune avant même son niveau de compétences.

    En réponse au 1er constat et pour augmenter le nombre d’entreprises partenaires de la formation en alternance, plusieurs mesures ont été prises. Tout d’abord, l’IFAPME met actuellement en place des actions de relance des entreprises qui ont demandé des informations complémentaires sur le dispositif d’alternance dans le cadre de cette enquête SNI.

    Par ailleurs, afin de renforcer le partenariat avec les secteurs professionnels, en particulier les fonds sectoriels, et augmenter encore la qualité de l’encadrement du jeune en entreprise, l’engagement, par les secteurs professionnels, de coaches sectoriels a été prévu dans le décret alternance, voté le 20 juillet dernier.

    Ainsi, les coaches sectoriels, qui travaillent désormais en étroite collaboration avec les référents IFAPME et ceux des CEFA, se voient affecter les 3 missions principales suivantes :
    Instruire les dossiers de demande d’agréments des entreprises ;
    Conseiller et soutenir les entreprises partenaires de la formation en alternance ;
    Promouvoir l’alternance et la conclusion de nouveaux contrats auprès des entreprises du/des secteur(s) qu’ils couvrent.

    Les coaches sectoriels ont en effet parmi leurs missions, celle de « booster » l’alternance en décrochant de nouvelles places de stages pour les jeunes inscrits dans les CEFA ou à l’IFAPME et qui peinent à conclure un contrat d’alternance dans des entreprises qui, à ce jour, ne prennent pas encore ou ne prennent plus de jeunes en alternance.

    Pour inciter les entreprises à ouvrir des places de stage en alternance, le décret du 20 juillet 2016 relatif aux incitants financiers à la formation en alternance prévoit également une prime de 750euros, octroyée à tout indépendant qui conclut un 1er contrat d’alternance avec un apprenant. Cette prime vise notamment à couvrir les frais liés aux démarches administratives (affiliation à un secrétariat social, visite médicale, assurance, …).

    De plus, l’entreprise qui forme un jeune sous contrat d’alternance d’une durée supérieure à 270 jours (9 mois) bénéficiera d’une prime de 750euros. L’entreprise en bénéficie à l’issue de la première année de formation moyennant l’encadrement d’un jeune par un tuteur « agréé » (formé ou disposant d’un titre de compétence) et la réussite, par l’apprenant, de son année.

    J’ai initié toutes ces actions concertées avec les partenaires sociaux et les acteurs de l’alternance afin, notamment, d’augmenter le nombre de places d’alternance de qualité, comme annoncé dans le cadre de la mesure « I.1. Booster l'alternance comme dispositif permettant l'accès au marché du travail ou le retour à l'emploi » de l’axe I du Plan Marshall 4.0.

    L’alternance doit être identifiée comme une filière de référence pour une insertion professionnelle de qualité.


    Pour ce faire, il est nécessaire de développer, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF, une dynamique transversale afin de lever les principaux verrous au développement de cette filière. Outre ce qui a été évoqué ci-avant, les actions suivantes ont été initiées dans le cadre du Plan Marshall 4.0. :
    * Le développement d’une plate-forme permettant de visibiliser l’offre et la demande de places de formation en entreprise et d’en faciliter la gestion (plate-forme OFFA) ;
    * La formation de tuteurs dans l’objectif d’augmenter encore la qualité de l’encadrement du jeune en entreprise ;
    * Le développement d’expériences pilotes afin de généraliser la délivrance d'une certification équivalente à celle délivrée par l'enseignement ;
    * La mise en place de parcours de formation en alternance avec l’enseignement supérieur.

    Dès l’entame de cette législature, j’ai, comme on peut le constater, accordé une priorité à mettre en place les outils et les incitants visant à soutenir une alternance de qualité et à convaincre un maximum d’entreprises d’entrer dans cette dynamique Win Win.

    Par ailleurs, le Comité de gestion de l’IFAPME approuve annuellement le plan intégré de communication externe. Ce plan de communication comprend de l’E-marketing, des spots radios, des lettres envoyées aux parents, des rencontres, du flyering, des concours, des affichages, des vidéos, de la médiatisation, la diffusion d’un spot au cinéma, des dépliants toutes-boîtes, des brochures, une campagne SMS, …

    Dès cette année, l’IFAPME amplifiera encore son plan d’actions visant spécifiquement l’ouverture de places de stage dans les grandes entreprises, le secteur non marchand et le secteur public. Ce plan d’actions complétera le plan de promotion de la formation en alternance auprès des entreprises des secteurs avec lesquels l’IFAPME a conclu des conventions sectorielles spécifiques.

    De manière conjointe, pendant les vacances de printemps 2017, l’IFAPME assurera, avec d’autres partenaires dont le FOREm, l’Enseignement et les Cités des Métiers, la réédition de l’opération « Découverte métier dans les entreprises ». Cette action qui offre à tous jeunes en obligation scolaire la possibilité de découvrir, par l’observation, un ou plusieurs métiers dans une entreprise, permet aussi à de nouvelles entreprises de découvrir la plus-value de la formation en alternance. Des actions de communication spécifique sont prévues, en collaboration avec les secteurs professionnels.

    L’enjeu de l’IFAPME, en collaboration avec les centres de formation, est donc de décrocher un maximum de places d’alternance afin d’amener un maximum de jeunes à la réussite de la formation tant en centre qu’en entreprise en les mettant dans des conditions optimales pour réussir.

    Enfin, le chiffre avancé de 1.828 jeunes sans place de formation au sein d’une entreprise est le chiffre correspondant à la situation observée à la fin du mois d’octobre 2016. Au mois de décembre 2016, grâce aux actions d’accompagnement des jeunes et de prospection de places de stages, plus de la moitié de ces jeunes avaient décroché un contrat d’alternance, ramenant le nombre de jeunes en recherche d’un contrat d’alternance à 815 jeunes.