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L’insertion des "Not in Education, Employment or Training" (NEET) sur le marché de l’emploi

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 125 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/01/2017
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La part des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en enseignement (NEET), s’élève à 19% des jeunes de la tranche 18-24 ans. Parmi ces NEET, environ la moitié détient au moins un diplôme du secondaire supérieur.

    Nous savons qu’une part de ces jeunes est probablement récemment sortie des études et est au début du processus de recherche d’emploi. Nous savons, par ailleurs, que 8 % des NEET n’en recherchent pas.

    Qu’est-il mis en place pour tenter d’insérer ces jeunes qui gravitent en dehors du circuit scolaire ou professionnel  ? Existe-t-il des actions de sensibilisation pour tenter de les avertir des difficultés d’accès au marché de l’emploi avec une faible qualification  ? Si oui, quelles sont-elles  ? Sont-elles prises à l’initiative du Forem  ? Des ASBL spécialisées dans l’insertion des NEET existent-elles  ?

    De quelle manière est-il possible de les atteindre, étant donné qu’ils vivent hors de tout circuit scolaire ou professionnel  ?

    Madame la Ministre a-t-elle des chiffres concernant les insertions réussies des NEET dans le circuit professionnel ?
  • Réponse du 13/02/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Un certain nombre d’études universitaires et institutionnelles permettent de démontrer que les causes du phénomène relatif aux « Neets » se situent essentiellement en amont et en aval de la démarche de formation. Un ensemble de mesures sont dès lors mises en place pour tenter de « ré-accrocher » cette population et améliorer la question des transitions, entre l’école et la formation ou le marché du travail d’une part, et entre la formation et le marché du travail d’autre part.

    Pour rencontrer ces objectifs, les Centres d’Insertion socioprofessionnelle interviennent en amont, sur les problématiques sociales et professionnelles, auprès des publics les plus fragilisés, notamment les jeunes en difficulté, qui connaissent des parcours difficiles ou ponctués d’échecs. Ils travaillent en outre sur la remédiation au manque de qualifications et d’expériences professionnelles, tout en accompagnant leurs publics dans la recherche de solutions à leurs difficultés financières, de logement ou de santé.

    Les opérateurs d’acculturation numérique et d’alphabétisation jouent également ce rôle.

    Les Missions régionales pour l’emploi (MIRE), quant à elles, interviennent en aval de ces acteurs de la préqualification et jouent un rôle d’intermédiation entre ces publics fragilisés et le monde du travail.

    En ce qui concerne les bénéficiaires du revenu d’intégration ou de l’aide sociale et les collaborations structurelles entre opérateurs d’insertion socioprofessionnelle, d’emploi et de formation, j’ai proposé au Gouvernement, le 30 juin dernier, d’approuver la nouvelle convention-cadre entre la Fédération des CPAS, le FOREm et la Wallonie. Cette convention, qui actualise celle conclue en 2005, tient compte des évolutions des publics fragilisés et, notamment, des jeunes NEETs.

    Par ailleurs, pour prévenir le décrochage scolaire et les parcours « culs-de-sac » et agir en amont, j’ai souhaité que soit lancé, dans le cadre du plan Marshall4.0, le dispositif multipartenarial unique d’orientation tout au long de la vie, articulé autour des 3 Cités des métiers wallonnes, intégrant les Carrefours Emploi Formation Orientation. Ce dispositif permettra, notamment, aux jeunes de poser des choix positifs en matière de cursus scolaire et professionnel, et d’orienter les publics fragilisés vers des niches identifiées ou anticipées en matière d’emploi.

    La concertation avec ma Collègue de la Fédération Wallonie-Bruxelles a permis que des « chargés de mission » viennent compléter l’offre d’orientation au sein des Cités des métiers pour l’enseignement obligatoire. Cette dynamique, comme celle portée par l’association WorldSkillsBelgium et visant à promouvoir les métiers techniques, technologiques et scientifiques ainsi que les filières qui y conduisent, contribue à rendre plus visibles les métiers porteurs en termes d’emploi et les filières de formation et d’enseignement qui y mènent, en ce compris pour les publics plus fragilisés ou moins qualifiés.

    Toujours en concertation avec mes Collègues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’ai également souhaité soutenir la certification des qualifications ainsi que la validation des compétences, qui permettent de prendre en considération les compétences et capacités acquises sur le terrain, ou de manière non formelle et informelle.

    Enfin, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan wallon « Garantie Jeuness », j’ai chargé le FOREm de coordonner, au niveau wallon, le plan visant l’amélioration de la capacité d’insertion socioprofessionnelle et la suppression d’obstacles concrets à l’emploi des jeunes, notamment des jeunes fragilisés. La trentaine de projets initiés dans ce cadre intègrent différents porteurs de projet, ainsi que de très nombreux opérateurs et partenaires, pour un total de 86,1 millions d’euros (soit 28,7 millions d’euros en part IEJ, 28,7 millions d’euros en part FSE et 28,7 millions d’euros en part publique). Parmi les porteurs de projet figurent, notamment, le FOREm et l’IFAPME, mais aussi de nombreux CPAS, des MIRE, des Centres de Compétence, des CISP, …

    À partir de cette dynamique, de nombreux partenariats et synergies ont été développés entre différents opérateurs visant, d’une part, le soutien des jeunes plus fragilisés, davantage exposés au risque de décrochage et d’exclusion et, d’autre part, le « raccrochage » des jeunes « NEETS ».