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La répartition géographique du taux d’emploi des jeunes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 126 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/01/2017
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La répartition géographique du taux d’emploi des jeunes est différente de celle du taux d’emploi total.

    Nous observons que dans certains cantons, tel que Saint-Vith, des taux d’emploi élevés s’observent à la fois pour l’ensemble de la population en âge de travailler et pour les jeunes.

    Par contre, certaines communes, comme celles du Brabant wallon, affichent les taux d’emploi des jeunes les plus faibles alors que les taux d’emploi totaux y sont relativement élevés.

    Quelle pourrait être l’explication d’une telle disparité d’une zone géographique à l’autre  ?

    Quelle est la répartition du taux d’emploi des jeunes pour chacune des grandes métropoles wallonnes  ?

    Dans le cadre du programme «  Garantie jeunesse  », ne pourrait-on pas renforcer les efforts en termes d’emploi des jeunes dans les métropoles qui rencontrent des difficultés plus importantes, et ce, afin de stimuler la création d’emplois  pour les jeunes ?
  • Réponse du 13/02/2017 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    En ce qui concerne le taux d’emploi, il existe effectivement des disparités entre les différentes communes de Wallonie au niveau du taux d’emploi des jeunes. Celui-ci est plus élevé à l’est et au sud de la Wallonie qu’au nord, en particulier dans le Brabant Wallon. C’est également le cas au niveau de l’écart entre le taux d’emploi des jeunes et celui de la population totale de la commune.

    En ce qui concerne plus spécifiquement le bassin du Brabant wallon, les facteurs suivants peuvent expliquer pourquoi le taux d’emploi des jeunes y est inférieur à la moyenne régionale alors que le taux d’emploi global y est supérieur :

    1. Le Brabant wallon est une province dynamique au niveau de l’emploi. De nombreux résidents travaillent à Bruxelles qui représente ainsi un pôle d’emploi particulièrement attractif tant pour la Wallonie que pour la Flandre en raison, notamment, de la présence de nombreux sièges administratifs et de grandes entreprises. À l’inverse, le Brabant wallon accueille également de nombreux travailleurs d’autres bassins de Wallonie ou d’autres régions (Flandre ou Bruxelles). Le Brabant wallon est par ailleurs à la pointe dans certains secteurs comme le secteur pharmaceutique par exemple. Le taux d’emploi y est ainsi en moyenne supérieur à la moyenne régionale : 61,3 % en Brabant wallon contre 56,8 % en Wallonie.

    2. Par ailleurs, les personnes qui y résident sont qualifiées. Selon les chiffres d’Eurostat, le Brabant wallon, avec un taux de 54,1 % d’universitaires, pour une moyenne nationale de 37,7 % se positionne à la 4e place du classement général des zones caractérisées par le plus haut taux d'éducation universitaire de la population (entre 25 et 64 ans). Le Brabant wallon devance notamment les régions d'Oslo, d'Helsinki, de Stockholm ou encore de Zurich. Une population qualifiée « tire » le taux d’emploi vers le haut, le marché recherchant de plus en plus de travailleurs qualifiés.

    3. Il s’agit également d’un bassin qui accueille une ville universitaire, Louvain-la-Neuve. Proportionnellement à d’autres régions de Wallonie, la part de jeunes de moins 25 ans encore aux études, et particulièrement dans les études supérieures y est plus importante. Or, les jeunes qui sont aux études rentrent en compte dans le calcul du taux d’emploi et sont considérés comme inactifs sur le marché du travail. Ceci est un facteur explicatif de la faible part de jeunes au travail dans ce bassin.

    Le bassin du Luxembourg, quant à lui, présente un taux d’emploi supérieur à la moyenne régionale tant pour les jeunes que globalement. Il est pour les jeunes de 25,8 % contre 22 % en moyenne en Wallonie et de 62 % tous âges confondus contre 56,8 % en Wallonie.

    Le bassin du Luxembourg est un territoire assez étendu, présentant des écarts importants au niveau du taux d’emploi entre les communes. Ainsi parmi les jeunes, le taux d’emploi varie de 16,4 % à Attert à 32,1 % à Libin. Le taux d’emploi global varie de 55,8 % à Virton à 71,1 % à Bertogne. Certaines communes plus « éloignées », moins bien desservies par les transports en commun et plus rurales ou encore « vieillissantes démographiquement » présentent des taux d’emploi plus faibles. D’autres, plus proches de la frontière avec le Grand-Duché ou de grands axes routiers, ont des taux d’emploi plus élevés. Dans le bassin du Luxembourg, près de trois travailleurs sur dix sont occupés au Grand-Duché.
    Par ailleurs, l’emploi frontalier est relativement jeune et se concentre principalement dans les secteurs du commerce et des activités financières. Enfin, pointons également la commune de Paliseul où le taux d’emploi (tant total que des jeunes) est élevé. Cette situation serait due à la présence de l’entreprise « Thomas et Piron », et ce, dans un secteur qui occupe beaucoup de jeunes.

    Enfin, en Communauté germanophone, la formation en alternance mise en place soutient le taux d'emploi des jeunes. Le rapport entre le nombre d'apprentis et la population globale en Communauté germanophone est dix fois supérieur à celui de la Wallonie et de la Flandre. Or ce type de formation connaît des taux d’insertion à l’emploi supérieurs à la moyenne. Ainsi, en 2015, le taux d’insertion à l’emploi des jeunes demandeurs d’emploi wallons issus de l’apprentissage était de 61 % contre 56,9 % tous types d’études confondues. C’est la raison pour laquelle je fais du développement de l’alternance, en tant que filière d’excellence, une priorité en matière de formation, depuis le début de cette législature, et dans le cadre du Plan Marshall 4.0 en particulier.

    En annexe, le tableau illustrant la répartition du taux d’emploi des jeunes pour chacune des grandes métropoles wallonnes :

    Dans le cadre de la Garantie Jeunesse Européenne, le Gouvernement a déposé auprès de la Commission un plan d’action visant à répondre aux difficultés d’insertion socioprofessionnelle des jeunes quel que soit leur domicile.

    De 2014 à 2018, pour les régions fortement touchées par la problématique de l’insertion des jeunes NEETs, la Commission européenne a libéré un fonds d’urgence, l’Initiative Emploi Jeunes (IEJ).

    Dans le cadre du portefeuille IEJ et suite à une analyse réalisée par une task force indépendante, le Gouvernement a approuvé et financé différents projets. Tout en s’adressant au public des provinces éligibles, certains projets sont portés sur toute la Wallonie, d’autres sont des initiatives plus locales menées pour la plupart dans 9 des 11 métropoles indiquées supra. On peut citer, à titre d’exemple, les initiatives suivantes :

    Wallonie :
    * IFAPME : « Garantie pour une insertion durable » ;
    * EPS : « Formation des NEETS » ;
    * CCGPE DGEO : « ACCROJUMP RW » ;
    * FOREm : L’accompagnement des jeunes ;
    * FOREm : Le parrainage ;
    * FOREm : La formation alternée ;
    * FOREm : « Mes compétences clés » ;

    Charleroi :
    * Ville de Charleroi : « Popul'ArtCité : Street art et rénovation urbaine au rendez-vous de l'insertion des jeunes ».
    * Cité des métiers de Charleroi : « Découverte des métiers par la pratique » ;
    * MIREC : « ROBIN - Renforcement des Objectifs d'Insertion des Neets » ;

    Châtelet :
    * Trempoline : « QUAI JEUNES : prise en charge globale des mineurs d'âge et jeunes adultes consommateurs de drogues » ;

    Couvin :
    * MIRESEM : « ROBIN - Renforcement des Objectifs d'Insertion des Neets » ;

    Liège :
    * MIREL : « ROBIN - Renforcement des Objectifs d'Insertion des Neets » ;

    Huy :
    * MIRHW : « ROBIN - Renforcement des Objectifs d'Insertion des Neets » ;

    Mons :
    * Accesport : « Le sport au service de tous » ;
    * MRMB : « ROBIN - Renforcement des Objectifs d'Insertion des Neets » ;
    * CPAS DE Mons : « Action jeunes pour l'emploi » ;
    * CPAS de Frameries : « Action jeunes pour l'emploi » ;

    La Louvière :
    * CPAS de La Louvière : « Action jeunes pour l'emploi » ;
    * MRC : « ROBIN - Renforcement des Objectifs d'Insertion des Neets » ;

    Binche :
    * C.P.A.S. de Binche : « Binche - Action jeune pour l'emploi ».