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Le rejet des eaux dans l'Our en cas de fortes pluies

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 397 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 24/01/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    La vallée de l’Our est reprise parmi les zones Natura 2000.

    Le long de ce ruisseau, nous trouvons des stations d’épuration (contrôlé par l’AIDE) qui rejettent les eaux épurées moyennant canalisation dans ledit ruisseau. On parle particulièrement de la station qui sert le centre pour réfugiés à Manderfeld.

    S’il s’agit d’une situation météo normale, un rejet de 15 m³/h est autorisé à condition que les normes de qualité (matières en suspension, DBO, DCO et PH) soient respectées.

    S’il s’agit d’une situation de fortes pluies, le débit peut être supérieur à 15 m³/h et les normes de qualité ne doivent pas être respectées. Cela vient du fait que les eaux de pluie passent d’abord par la station avant d’être rejetées dans l’Our.

    A-t-on constaté des dépassements des normes de qualité en cas de situation météo normale ? A-t-on contrôlé les normes de qualité en cas de fortes pluies ? Quels sont des constats ?

    Ne faut-il pas inviter les responsables de prévoir un dispositif selon lequel les eaux de pluie ne passent pas par la station avant d’être rejetées dans l’Our ?
  • Réponse du 13/02/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Tout comme la station allemande de Kronembourg, la station d’épuration publique wallonne de Manderfeld (capacité de 500 équivalents-habitants, mise en service en 1999) rejette ses eaux dans l’Our. Le traitement dont font l’objet les eaux usées est un traitement classique et fréquemment rencontré en Wallonie et performant par boues activées. Comme la plupart des réseaux d’égouttage wallons, celui de Manderfeld est unitaire ; c'est-à-dire qu’il reprend à la fois les eaux usées et les eaux de ruissellement.

    Le volume d’eaux usées généré par une population de 500 personnes est de l’ordre de 90 m³/j (à raison de 180 l par EH). De manière à prendre en compte les pics de rejets d’eaux usées et les apports d’eaux pluviales, la station d’épuration peut accepter un débit de pointe maximum de 15 m³/h. Il s’agit de critères de dimensionnement communément appliqués sur les ouvrages d’épuration qui permettent de limiter l’impact des surcharges dues aux pluies sur les eaux réceptrices. En effet, au-delà de cette valeur de débit de pointe, les eaux collectées sont fortement diluées par les eaux pluviales. Ces eaux peuvent alors être rejetées dans le cours d’eau sans entrainer de dégradation significative.

    La station présente en entrée une charge variable. Même par temps sec, elle présente un débit proche de sa limite administrative de traitement de 15 m³/h. La station est néanmoins globalement conforme aux normes de rejet, les normes de rejet en carbone de cette station étant plus strictes que celles prévues dans le Code de l’Eau.

    Au cours des deux derniers exercices, on a observé deux non-conformités significatives en novembre 2015 et en avril 2016. Conscient de devoir garder ce rejet sous surveillance rapprochée, l’AIDE fait 12 analyses par an sur cette station, au lieu des 4 requises par le Code de l’Eau. Les échantillons sont prélevés indépendamment des conditions climatiques de telle sorte que des données relatives aux performances de la station sont disponibles par temps sec et par temps de pluie. Une mesure complémentaire visant à mieux caractériser les volumes d’eaux non-traités en cas de débit supérieur à 15 m³/h est de plus assurée depuis décembre 2016.

    Si les non-conformités venaient à se reproduire et s’il s’avérait que la station d’épuration de Manderfeld a un impact négatif sur le milieu récepteur, il y aurait lieu d’analyser les raisons de celles-ci et y remédier de manière structurelle (suppression d’intrusion d’eaux claires, révision de la capacité de traitement, …).