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Les néonicotinoïdes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 213 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 24/01/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Les insecticides (néonicotinoïdes) qui sont accusés de causer la perte des abeilles continuent de diviser et d’alimenter le débat.

    Dans un rapport, les producteurs d’insecticides et l’Association européenne de protection des cultures disent que l’interdiction des 3 principaux néonicotinoïdes aurait coûté quelque 900 millions/an euros au secteur du colza, autrement dit une perte de récolte de 4 %.

    Une étude de l’université du Sussex confirme les risques identifiés par l’Efsa.

    Cette étude affirme que c’est non seulement les plantes cultivées qui sont touchées par ces insecticides, mais également la végétation sauvage.

    Elle dit aussi que le clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame, les 3 principaux accusés, restent dans les sols plusieurs années et que cela entraine bien évidemment une contamination chronique et même une accumulation biologique et dans sa suite l’affectation de plusieurs espèces d’insectes aquatiques, d’oiseaux insectivores et de papillons.

    Ayant pris contact avec des chercheurs impliqués dans le domaine de la fertilité des sols (en lien étroit avec la teneur des sols en matières organiques, minéraux ... ), la question qui se pose, est celle de savoir s’il n’y a pas un impact des néonicotinoïdes sur la fertilité des sols et donc sur leur capacité de produire des denrées alimentaires de qualité.

    En effet, ne doit-on pas craindre que les néonicotinoïdes n’aillent pas seulement tuer ce qui est considéré comme nocif, mais aussi le monde des micro organismes indispensables au renouvellement de ladite fertilité des sols ?
  • Réponse du 13/02/2017
    • de COLLIN René

    En Belgique, le thiamethoxam a été utilisé durant seulement quelques années pour le traitement de semences de colza, mais n’a jamais été généralisé pour lutter contre la grosse altise du colza. Les éventuels dommages constatés en Belgique sont sans commune mesure avec ce qui se passe dans les régions à climat plus continental.

    Selon le Centre wallon de Recherches Agronomiques (CRA-W), il est possible qu’il y ait eu 4 % de perte de rendement, sur l’ensemble de l’Europe, mais certainement pas en Belgique.

    Depuis le retrait du thiamethoxam, les altises sont combattues, lorsque la pression le justifie, par des pulvérisations d’insecticides pyréthrinoïdes. La Belgique n’est donc guère impactée par l’absence de néonicotinoïdes sur les semences de colza.

    Les néonicotinoïdes tuent des insectes, et c’est même leur raison d’être. Et c’est justement leur impact probable sur les insectes non ciblés (abeilles, papillons, etc.) qui a déjà conduit à limiter leur champ d’utilisation.

    De manière générale, la plupart des risques associés à l’usage des néonicotinoïdes sont très peu documentés sur le plan scientifique et/ou sont encore à l'étude.

    La persistance de certains néonicotinoïdes dans les sols, les cours d'eau et les plantes non ciblés est variable. Leur demi-vie dans les sols peut dépasser 1.000 jours, et leur utilisation répétée pourrait donc induire une accumulation.

    Cependant, la dégradation de ces composés dépend de facteurs liés au type de sol, à sa texture, sa teneur en matière organique, son humidité, son potentiel hydrogène (pH), sa température, et est susceptible de varier d’un endroit à l’autre. Par ailleurs, il faut souligner que les lacunes dans les connaissances actuelles, au niveau de la toxicité à long terme sur la plupart des micro-organismes sensibles, ne permettent pas d’évaluer correctement l’ampleur des risques associés à l’utilisation continue de ces insecticides systémiques.

    J'invite par ailleurs l'honorable membre à se référer au compte-rendu des auditions organisées par la Commission conjointe environnement/agriculture du 2 février 2017 au sujet des néonicotinoïdes.