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La privatisation des forêts wallonnes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 222 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 25/01/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le texte permettant de faciliter la vente de bois publics a été suspendu.

    La députée écolo Hélène Ryckmans et les associations environnementales avaient fait entendre haut et fort leurs désaccords, ce texte aurait pu permettre selon eux, de vendre des morceaux de forêt wallonne au privé, sans un débat préalable au Parlement wallon.

    Monsieur le Ministre a donc suspendu le texte, texte qui était par ailleurs une initiative parlementaire.

    Avant de poursuivre, plusieurs avis vont être sollicités (Conseil supérieur wallon de la Conservation de la Nature, Conseil d’État, conseil supérieur wallon de la Forêt et de la filière bois).

    Après tout le brouhaha que la question a soulevé, légitime pour l’aspect vente de forêts, à mes yeux, mais moins légitime pour l’aspect vente de bois de gré à gré, je souhaite revenir aux informations objectivement traçables.

    Puis-je donc demander à Monsieur le Ministre de nous dresser le bilan en matière de vente d’épicéas et de feuillus et de nous indiquer d’où viennent les acheteurs de cette matière première ?

    Dans le même ordre d’idée et plus particulièrement, est-il vrai que la vente aux enchères handicape les acheteurs autochtones au point tel que l’activité de bon nombre de scieries de feuillus risque souvent d’être à l’arrêt ? Dans quelle mesure la vente de gré à gré peut-elle y remédier ?

    Rappelons que pour les mêmes raisons, les services forestiers allemands ont opté pour la vente d’un contingent en gré à gré et un autre contingent par la mise aux enchères. Est-ce une formule à copier ?
  • Réponse du 16/02/2017
    • de COLLIN René

    La capacité en résineux des scieries wallonnes est actuellement supérieure à la production de la forêt, d’où une pression sur les prix malgré un marché plutôt en demi-teinte et un volume important d’importations de bois scié.

    Au niveau des feuillus, la transformation locale est actuellement insignifiante pour le hêtre et l’exportation reste la piste principale de valorisation des qualités supérieures. Pour le chêne, les scieries wallonnes souffrent fortement du manque de bois malgré un marché qui retrouve des couleurs.

    En effet, les volumes vendus sont suffisants pour les alimenter, mais ils leur échappent, car les scieries ne peuvent payer les prix offerts par les exportateurs. Les ventes publiques (rabais, soumissions ou enchères) étant par essence ouvertes à tous, c’est le prix le plus compétitif qui l’emporte, et ce, effectivement, souvent au détriment de nos scieries.

    Les ventes de gré à gré ou plutôt, dans notre cas, des appels d’offres restreints (limités au tiers des approvisionnements de ces scieries) sont susceptibles d’apporter un peu d’air et d’espoir à ces scieries. Mais c’est loin d’être suffisant, d’autant plus qu’ils n’atteignent, à l’heure actuelle, que 20 % des volumes autorisés par le Gouvernement wallon, c’est-à-dire 6 à 7 % des besoins affichés des scieries.

    À côté des ventes publiques classiques, l’Allemagne, mais aussi la France pratiquent une politique de contrats d’approvisionnement qui peuvent être considérés comme de vraies ventes de gré à gré. Nous pourrions en effet nous inspirer de ce système, mais n’oublions pas que nous disposons actuellement d’une formule plus souple, que les Français eux-mêmes ont vantée. Mon objectif est donc de tout mettre en œuvre pour exploiter notre système au maximum de ses possibilités, ce qui est très loin d’être le cas actuellement.