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La pénurie de travailleurs dans le secteur de la mobilité électrique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 132 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 27/01/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Plusieurs entreprises recherchent des collaborateurs. Ces collaborateurs doivent avoir des connaissances dans le domaine de la mobilité électrique. Ce n’est pas moins de 600 collaborateurs qui sont recherchés pour des emplois dans de grandes entreprises, mais également chez des sous-traitants.

    Ces collaborateurs peuvent être des travailleurs ayant suivi une formation, un recyclage ou de nouveaux collaborateurs sachant utiliser les applications électroniques et les technologies liées aux batteries. Les candidats titulaires d'une formation en électronique ont toutes leurs chances. Des spécialistes des TIC et des analystes sont également recherchés.

    Le Gouvernement wallon a-t-il mis sur pied un dispositif permettant d’aider le secteur lorsqu’il s’engage à organiser des formations permettant aux travailleurs de s’adapter aux nouveaux défis ? Y a-t-il moyen de trouver sur le marché de l’emploi wallon le nombre requis de collaborateurs ? De quelle façon l’offre et la demande s’articulent-elles sur le marché de l’emploi ?
  • Réponse du 07/03/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Depuis l’année 2012, les métiers du secteur de l’automobile et, en particulier, les mécaniciens et techniciens de maintenance, sont suivis par le FOREm, en partenariat avec le secteur, via le fonds sectoriel Educam, dans le cadre du projet Job Focus, dont l’objectif est d’analyser les métiers en demande de main-d’œuvre.

    Ces métiers ont ainsi été identifiés, en 2015, comme métiers en pénurie en Wallonie, par le Service « Veille, Analyse et Prospective du marché de l’emploi » du FOREm et ce, sur la base d’une série d’indicateurs dont, par exemple, le taux de satisfaction des offres d’emploi qui est inférieur à la moyenne de tous les métiers confondus. En effet, le taux de satisfaction des offres des métiers de mécaniciens automobiles ou poids lourds ainsi que des techniciens en maintenance et diagnostic automobile (MDA) est de 85 %, soit inférieur à la moyenne de 91 %. En outre, il faut, en moyenne, 39 jours aux employeurs pour trouver le candidat qui pourra satisfaire leur offre d’emploi alors qu’en moyenne, les employeurs, tous secteurs confondus, mettent 29 jours pour satisfaire leur offre.

    Par ailleurs, pour les métiers de mécaniciens polyvalents et de techniciens en maintenance et diagnostic automobile, le FOREm a enregistré, en 2016, 502 offres pour la Wallonie alors que la réserve de main-d’œuvre disponible pour ces métiers était d’un peu moins de 400 personnes au 31 décembre 2016.
    D’un point de vue strictement quantitatif, il n’y a donc pas suffisamment de demandeurs d’emploi inscrits au FOREm pour répondre à la demande de main-d’œuvre des entreprises.

    Depuis quelques années, l'omniprésence de l'électronique et de l’informatique dans tous les systèmes, même simples ou classiquement mécaniques, a conduit à une évolution du métier traditionnel de mécanicien d’entretien automobile vers un profil de technicien nécessitant des prérequis et un niveau de compétences plus élevés. Ces métiers requièrent en effet des connaissances de plus en plus poussées en électricité, en électronique, en diagnostic … Les mécaniciens polyvalents et les techniciens MDA sont d’ailleurs de plus en plus demandés. Or, si près de 3.600 demandeurs d’emploi sont inscrits sur les métiers de la maintenance de véhicules au FOREm, seuls 6 % d’entre eux disposent de compétences en diagnostic automobile et 4 % sont identifiés comme des mécaniciens polyvalents.

    En outre, seuls 10 à 15 % de cette réserve de main-d’œuvre dispose d’une expérience récente (dans les 5 dernières années) dans le métier alors que bon nombre d’employeurs recherchent des travailleurs qualifiés et expérimentés à même d’être directement opérationnels.

    Pour diminuer ces tensions, le FOREm organise plusieurs prestations essentiellement à l’attention des demandeurs d’emploi.

    Par exemple, des séances d’informations sur les métiers de ce secteur sont organisées dans les Carrefours emploi formation orientation pour sensibiliser le public à ces métiers et aux formations y afférentes, ce afin de rencontrer les besoins du marché.

    Un outil de screening a aussi été créé pour évaluer le niveau de qualification des demandeurs d’emploi et les orienter vers la formation, s’il est insuffisant.

    Les plus qualifiés se voient adresser les offres d’emploi de manière proactive, c’est-à-dire en plus de la diffusion habituelle pratiquée pour l’ensemble des offres.
    Pour répondre à l’écart entre la qualification des demandeurs d’emploi et les besoins des employeurs, et susciter des vocations, le FOREm, en partenariat avec le secteur de l’automobile, organise aussi des « découvertes métiers », en ce compris pour les jeunes, dès l’école primaire.

    Dans le domaine de la mobilité électrique, les acteurs de la formation (FOREm – IFAPME - Autoform – Campus automobile) proposent déjà depuis longtemps des spécialisations pour travailler sur les véhicules électriques. La collaboration avec le secteur automobile (Educam) permet, dès à présent, d’organiser des formations certifiées Hybrid Electric Vehicules (HEV). Ainsi, des travailleurs viennent régulièrement se former dans les centres de formation où des véhicules de toutes technologies (électriques, hybrides et moteurs à hydrogène) et toutes marques, représentant la typologie du marché de la mobilité électrique, sont mis à la disposition des formateurs et des apprenants. La collaboration entre les centres permet également de se partager ces véhicules en fonction des besoins.

    Les formations sont aussi adressées à d’autres publics, tels que les services d’intervention, afin de leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires pour intervenir, en sécurité, sur des tels véhicules.