/

Les travaux de la Commission "AGRI" du Parlement européen sur une possible régulation généralisée du marché laitier en cas de crise

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 229 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 30/01/2017
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La Commission de l’Agriculture du Parlement européen s’est penchée sur une étude consacrée à l’avenir du secteur du lait et des produits laitiers après la fin des quotas d’avril 2015. Cette étude préconise une régulation des volumes généralisée à l’échelle européenne en cas de crise.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de cette étude et de ses conclusions ? Quel regard porte-t-il sur celle(s)-ci ?

    Les travaux de la Commission AGRI du Parlement européen peuvent-ils amener l’UE à se prononcer plus ouvertement en faveur d’une régulation généralisée en cas de crise ?

    Malgré un certain regain des prix pour nos producteurs, pouvons-nous encore qualifier la situation actuelle de « crise » ? Les conclusions de l’étude en question s’appliquent-elles à la situation très dure que connaissent aujourd’hui nos producteurs ?

    Quelles suites devraient-elles être données à cette étude ainsi qu’aux travaux de la Commission AGRI du Parlement européen?
  • Réponse du 16/02/2017
    • de COLLIN René

    J’ai effectivement pris connaissance de l’étude qui fait le point sur les mesures permettant de lutter contre les déséquilibres de marché, dans le secteur laitier.

    Même si on assiste, depuis fin 2016, à une reprise timide des prix payés aux producteurs, je rejoins les auteurs de l’étude sur le fait que nous pouvons qualifier la situation actuelle de « crise » structurelle. En effet, la baisse des prix des produits laitiers observée depuis 2014 résulte d’une surproduction chronique (hausse de la production, notamment dans les pays d’Europe du Nord) et d’une réduction des débouchés (contraction de la demande chinoise en 2015, répercussions de l’embargo russe depuis l’été 2014, …).

    Les conclusions de l’étude relative à la volatilité des prix et des revenus des producteurs laitiers correspondent parfaitement à la situation de nos producteurs. J’ai toujours soutenu de manière systématique les mesures proposées, à savoir : réguler les volumes de production au niveau européen, en combinaison avec d’autres mesures (une hausse des prix à l’intervention, mise en place de fonds de mutualisation, renforcement de la réserve de crise européenne), complétées par des mesures régionales de soutien, comme la qualité et la promotion des produits locaux, sans oublier l’attention à porter à la politique de commerce extérieur, tel que le niveau substantiel des droits de douane appliqués aux produits laitiers, ou encore le crédit export pour favoriser les exportations. Par contre, les conclusions relatives à l’équilibre des relations contractuelles, là où les Organisations de Producteurs existent, concernent peu la Wallonie, dans la mesure où la grande majorité de la collecte se fait par des coopératives. Toutefois, je suis d’avis qu’il faut aider ces coopératives à réfléchir à leur gouvernance, afin d’impliquer davantage les producteurs dans leur gestion et faire en sorte que le conseil d’administration reste vraiment en phase avec leurs attentes.

    Selon moi, il serait également opportun de réétudier les mesures disponibles dans le cadre du deuxième pilier, notamment la boîte à outils de gestion des risques, pour complémenter le revenu des agriculteurs, en cas de crise.

    En conclusion, on peut être d’accord avec un bon nombre d’experts quant au fait de mettre en place des mesures de régulation plus structurelles. En effet, le paquet lait ne suffit pas à relever tous les défis et doit être complété avec des outils visant à protéger les revenus des agriculteurs contre les risques.

    Je pense donc que l’étude à laquelle l'honorable membre fait référence constitue une des bases intéressantes à utiliser pour concevoir la PAC de l’après 2020.