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La stratégie de développement et de soutien du commerce en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 164 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/02/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La Wallonie conseille aux petits commerçants de créer des groupements d’employeurs, afin de pouvoir faire face aux grands centres commerciaux ou à l’e-commerce.

    Le Gouvernement wallon a présenté son plan pour « sauvegarder » les petits commerces des centres-ville qui se font de plus en plus rares, à cause des nouvelles formes de consommation que sont les grands centres commerciaux extra-urbains et l’e-commerce. Les petits commerces des centres-ville sont également victimes du manque de mobilité des centres-ville.

    La taille des commerces de détail est souvent le souci principal. Ils sont en effet confrontés à un déséquilibre entre investissement nécessaire et le retour sur investissement.

    Une étude de faisabilité va voir le jour, pour que le modèle soit en accord avec les attentes et les besoins du secteur, entre autres dans l’e-commerce. Cette étude devrait être suivie de toute une série d’actions.

    Le but est d’amener à des projets pouvant mutualiser des expertises, des services et compétences permettant de professionnaliser les commerces, de mettre en place des innovations en matière d’attractivité, de mutualiser des lieux d’animation et de développer des stratégies d’e-commerce et d’e-marketing. Il faut toucher les zones de chalandise ou les centres de 50.000 habitants.

    Pourquoi limiter la question aux centres et zones d’au moins 50.000 habitants ? Selon quels critères les 10 projets seront-ils choisis ?
    Si je pose ces questions, c’est que le plan développé peut aussi intéresser d’autres centres urbains ou d’autres zones de chalandise. Est-il, le cas échéant, envisageable de mettre sur pied un « programme-junior » pour ces centres et ces zones  ou un « programme-bis » pour l’année prochaine ?
  • Réponse du 15/02/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les commerçants sont de petits indépendants. Ils ont l’habitude de travailler seuls et souvent, ils disposent de peu de temps pour réfléchir aux synergies qu’il serait possible de développer dans le cadre de l’exercice de leur activité.

    Pourtant, collaborer, se regrouper, développer des projets en commun peut aussi être intéressant pour eux. Mettre en commun des ressources et des besoins permet aussi de dégager des avantages pour chacun. Pensons aux Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) : elles permettent aux agriculteurs d’acheter et de gérer des machines qu’individuellement ils ne pourraient acquérir. Cette utilisation commune provoquant également d’ailleurs des systèmes d’entraide lors des récoltes par exemple.

    C’est pour réfléchir à un modèle similaire que le projet dont fait mention l'honorable membre a été proposé. Il s’agira, d’une part, d’analyser ce sur quoi des commerçants peuvent développer des projets communs, en s’inspirant notamment d’initiatives similaires développées dans d’autres pays européens. Il s’agira également d’en étudier la faisabilité, économique évidemment, mais aussi administrative et juridique. Ainsi, on sait que les groupements d’employeurs, pour ne citer que cet exemple, donnent des résultats intéressants en France, mais qu’ils sont pratiquement inexistants chez nous. Il faut s’interroger sur ces différences, pouvoir les expliquer et mettre en place des solutions adaptées.

    Ce travail d’étude est actuellement initié. Il s’agit de rapidement travailler sur ces aspects pour que, au cours du deuxième trimestre 2017, un appel à projets puisse être lancé.

    Les critères établis pour sélectionner les initiatives sont, à ce stade, les suivants :
    - être portées par une Cellule de Gestion Centre-Ville ou une Agence de Développement Locale, qui seront les structures juridiques responsables des projets ;
    - être issues de centres urbains ou couvrir des zones de chalandise de 50.000 habitants au minimum ;
    - poursuivre un objectif de mise en place d’un modèle structuré de mutualisation sous forme d’une Coopérative, d’un Groupement d’intérêt économique, d’un Groupement d’employeurs, ou d’une ASBL ;
    - concerner un groupement de commerçants ou un quartier qui peut présenter des gages de développement ou qui est dans une dynamique claire de restructuration ;
    - démontrer sa viabilité et sa structuration pour permettre un véritable déploiement autonome après la phase de financement publique ;
    - le nombre de commerces impliqués devra être suffisamment pertinent pour que la mutualisation soit durable.

    L’AEI, qui est chargée de la mise en l’œuvre de cette mesure, sera particulièrement attentive à ce que l’ensemble des parties prenantes soient impliquées concrètement dans les projets sélectionnés.

    Il est souhaitable que cet appel à projets concerne aussi les zones rurales ou les centres de plus petites villes. Mais il est nécessaire, pour que les logiques collectives aient du sens et aient des chances de réussir, qu’une taille minimale puisse être atteinte. Ce dispositif s’appuyant sur des structures ayant un ancrage communal, les associations de Gestion de Centre Villes ou les Agences de Développement Locales, les projets devront démontrer qu’ils couvrent une zone d’au moins 50.000 habitants. Cela signifie clairement que les entités les plus petites, pour autant qu’elles se regroupent, pourront bien émarger à cette mesure.

    Il est trop tôt pour identifier les actions qui seront proposées et aucune restriction n’a été mise en la matière. Si on veut que cela fonctionne, les initiatives doivent être issues du terrain, elles doivent répondre à des besoins avérés et exprimés par les commerçants qui s’y impliqueront. L’important, c’est de susciter les collaborations et que ces collaborations soient profitables à l’ensemble des parties prenantes.