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L'état de l'industrie sidérurgique wallonne

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 169 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/02/2017
    • de TROTTA Graziana
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Il y a un an, j'interrogeai Monsieur le Ministre au sujet de l'industrie sidérurgique wallonne, ce à quoi il a répondu de manière exhaustive en abordant aussi bien le rôle historique de l'acier pour l'économie de notre région que le développement de nouveaux produits prometteurs pour la pérennisation d'une partie de l'activité, et ce avec le soutien des autorités régionales.

    Le secteur dans son ensemble a grandement souffert d'un contexte global qui ne lui était pas favorable et a engendré la perte de trop nombreux emplois. Mais dans ce contexte, certains ont pu mieux résister que d'autres, notamment par le biais du développement de produits de niches à haute valeur ajoutée.

    Le recyclage de différents métaux fait aussi partie des activités en pleine croissance, grâce à des programmes de recherche et d'innovation permettant d'inscrire la sidérurgie dans la logique d'une économie circulaire. C'est le cas du projet Reverse Metallurgy, dans lequel le CRM (Centre de recherches métallurgiques) joue un rôle important.

    Aujourd'hui, Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur le contexte régional, européen et mondial du secteur de l'acier ? Comment évolue le secteur dans notre région et quelles sont ses perspectives ?

    Peut-il également m'indiquer quels ont été les financements publics octroyés à ce dernier depuis le début de la législature ?

    Enfin, quels sont les produits ou les procédés qui sont actuellement développés par le secteur et qui présentent le meilleur potentiel de création d'activités et d'emplois ?
  • Réponse du 01/06/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Pour rappel, l’accord signé en février 2014 entre les organisations syndicales, la Région et la direction d’ArcelorMittal Belgique prévoit des investissements sur le site de Liège pour un montant de 138 millions d’euros. La quasi-totalité de ces investissements a été engagée.

    La production commerciale d’un nouvel acier, appelé Fortiform, a été lancée sur la ligne de Kessales, à Flémalle. Il s’agit d’une première mondiale dans le domaine de la sidérurgie à froid.

    Il faut souligner qu’ArcelorMittal Liège maintient sa rentabilité en affichant un résultat positif pour 2016. Globalement, les volumes d’expédition excèdent les volumes qui avaient été prévus dans l’accord de 2014.

    Pour ce qui concerne NLMK, la Wallonie garantit le financement bancaire de 130 millions d’euros de l’une des divisions (BU Strips, dont le site de La Louvière fait partie). Cette dernière montre un résultat meilleur que ce qui avait été anticipé pour 2016, avec un résultat positif après des années de difficultés, tout cela grâce aux mesures prises, aux coûts correctement maîtrisés et à l’augmentation des volumes grâce aux services offerts aux clients.

    Les résultats de l’autre division (BU Plates) n’atteignent par contre pas les prévisions. De plus, les mesures antidumping décidées par les États-Unis récemment risquent d’impacter négativement le site de Clabecq.

    Quant à la situation sur le marché mondial de l’acier, la demande reste forte, les prix de vente continuent à augmenter, mais de façon moins rapide que ceux des matières premières. La situation reste donc globalement difficile à ce stade.

    Les aides à l’innovation octroyées aux entreprises actives dans le secteur de l’acier depuis 5 ans se chiffrent à 72 millions d’euros. Celles-ci peuvent être réparties selon les thématiques suivantes :
    Les dépôts fonctionnels incluant la mise en œuvre de technologies spécifiques (dépôts organique, galvanisation, sous vide, sol gel, microtexturation, laser, etc.). Montant total d’aide : 19.678.488 d’euros ;
    Le design et la modélisation de solutions constructives innovantes à base d’acier (infrastructure routière, bâtiment, etc.). Montant total d’aide : 5.319.193 d’euros ;

    Les technologies liées au processus d’élaboration de l’acier (laminage, four, refroidissement, maintenance intelligente). Montant total d’aide : 11.031.596 d’euros ;
    L’économie circulaire liée à la production sidérurgique (scories, fines, aciers, etc.). Montant total d’aide : 36.211.696 d’euros.

    La part respective des différents bénéficiaires de ces montants est la suivante : 28 % pour les Universités, 23 % pour les centres de recherche, le solde pour les entreprises. Les chiffres avancés comprennent le projet Reverse Metallurgy. Les grands projets d’additive manufacturing n’ont pas été intégrés, malgré le fait que leur objet peut indirectement toucher la thématique.

    Il difficile d’aborder tous les procédés ou produits qui sont actuellement développés par le secteur et qui présentent un réel potentiel en termes de création d’activités et d’emplois en Wallonie. Le Ministre de l’Économie et de la Recherche souhaite néanmoins en aborder un : le projet JVD (Jet Vapour Deposition). Celui-ci est le fruit d’une collaboration de 15 ans entre le CRM et ArcelorMittal. La technique de revêtement de l’acier par du zinc, tout cela sous vide, est unique au monde. Les installations du JVD sont localisées dans l’usine de Kessales à Seraing et sont opérationnelles depuis plus d’un an. C’est Arceo, un joint-venture entre la SOGEPA (Région wallonne) et ArcelorMittal, qui a financé le JVD à hauteur de 63 millions d’euros. En contrepartie de ses avances financières, le Ministre de l’Économie a exigé d’ArcelorMittal que cette technologie reste à Liège. Promesse tenue : Kessales gardera la priorité pour l’approvisionnement du marché européen, ce qui n’exclut pas une implantation du JVD dans une autre usine du groupe si le succès est au rendez-vous.