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La vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 509 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/02/2017
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La résolution (adoptée par le Parlement wallon en 2014 à mon initiative), visant à une meilleure prise en compte de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap, prévoyait de rendre compte à mi-législature des avancées du secteur, via un colloque par exemple.

    En avril 2016 a eu lieu le salon « Envie d'amour » en marge du salon Autonomies. Monsieur le Ministre peut-il me préciser si des avancées ont eu lieu suite à ce salon ?

    D'autres initiatives ont-elles ou seront-elles prises pour aller dans le sens d'une meilleure prise en compte de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap ?
  • Réponse du 17/02/2017
    • de PREVOT Maxime

    Lorsque nous nous sommes lancés dans l’aventure, il y a deux ans, nous étions loin d’imaginer l’impact positif du salon !

    L’on peut franchement affirmer que la levée du tabou est entamée et cela se remarque de plusieurs façons.

    Depuis le salon, de nombreux établissements ont contacté le référent en la matière à l’AViQ afin d’avoir des informations sur les dispositions légales, pour savoir comment formaliser en interne une charte sur cette thématique ou se former à cette fin. Cette prise de contact favorise l’ouverture des barrières avant l’arrivée des formateurs professionnels.

    Il s’ensuit donc une augmentation fulgurante du nombre de demandes de formations sur cette thématique : il s’agit de la thématique la plus demandée dans le cadre des formations au sein des services et les carnets de rendez-vous des formateurs en la matière sont bien remplis !

    Il faut aussi souligner que le salon a favorisé les échanges entre ces formateurs et professionnels du secteur handicap, mais aussi d’autres secteurs comme celui des ainés et de la santé mentale. Cela contribue donc aussi au développement du travail en réseau dans tout le secteur AViQ et la fin d’une stigmatisation du handicap.

    La transversalité est donc en route : j’en veux pour preuve la collaboration entre les centres locaux de promotion de la santé, des centres PMS et des services - secteur handicap - afin d’assurer des formations communes et de mettre en place une plateforme d’échanges d’outils de sensibilisation.

    L’AViQ reçoit aussi davantage de demandes de sensibilisation au sein des établissements de l’enseignement spécialisé, mais aussi d’écoles formant les futurs professionnels du secteur.

    Cette démarche est importante, car sensibiliser les enseignants et les futurs professionnels est agir en amont…

    Depuis le salon, nous avons aussi davantage d’interpellations de familles qui souhaitent avoir des informations et qui sont heureuses de savoir qu’ils ne sont pas seuls dans cette démarche du respect de ce besoin de leur enfant.

    Nous ne devons pas nous arrêter en si bon chemin et nous devons poursuivre notre action pour sensibiliser tout le monde au fait que les personnes en situation de handicap ont des besoins comme tout être humain. Nous allons donc poursuivre dans cette voie.

    Un film « enVIE d’amour, trois jours inoubliables » réalisé sur le salon a été présenté en avant-première le 2 décembre dernier devant un panel de 260 professionnels, il sera diffusé de façon plus large, car il représente un outil didactique à part entière. Il est déjà disponible sur le site de l’AViQ et téléchargeable.

    D’autres initiatives émergent comme celle d’Inclusion ASBL qui organise une biennale d’Art différencié le 24 mars prochain. Dans le cadre de cette exposition, il y a un espace dédié à la vie affective, l’amour, la sexualité exprimée par les artistes porteurs d’une déficience mentale. La volonté des organisateurs est que les familles et les accompagnants de personnes porteuses d’un handicap mental puissent échanger sur la manière dont leur enfant exprime ses besoins affectifs (l’art n’en est qu’une facette) et la manière dont eux, parents ou accompagnants vivent, gèrent, perçoivent … ces besoins. Le film « enVIE d’amour, trois jours inoubliables » sera présenté pour débuter la journée et lancer la réflexion.

    Un autre film est en cours de montage : il s’intitulera « Bientraitance et sexualité » et sera aussi un condensé de ce qui a été dit à ce propos au moment du salon.

    Un Groupe de travail va également plancher sur l’actualisation de la charte wallonne traitant cette thématique et qui pourrait s’appeler « plaisir de choisir », est en cours de constitution.

    Pour les formations proposées à l’avenir par l’AViQ, un montant de 15 000 euros est dédicacé pour tout ce qui tourne autour de cette thématique, dont notamment la formation massage et les groupes de paroles. Pour le public autiste, cette thématique sera abordée au sein du catalogue spécifique de formations proposées.

    L'honorable membre voit que cela bouge beaucoup depuis le salon d’avril 2016. Les retombées sont tellement importantes que j’ai chargé l’AViQ de plancher sur l’organisation d’une seconde édition qui se déroulera en avril 2018.

    Je puis déjà lui annoncer que le fil conducteur de cette seconde édition sera « Ensemble », terme rassembleur pour cette thématique qui nous concerne toutes et tous.