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Le miel wallon

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 249 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/02/2017
    • de LENZINI Mauro
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Une récente étude du magazine Test-Achat faisait le point sur la production de miel.

    L'étude est accablante pour le secteur puisque sur un total de 28 échantillons, seulement 12 satisfont aux normes légales et/ou ont un contenu correspondant aux indications de l'étiquette. Par exemple, la forte présence d'hydroxyméthylfurfural et le faible taux d'enzymes actives caractérisent un miel qui n'est pas frais.

    L'ajout de mélasse bon marché extraite du maïs ou de la betterave sucrière permet d'allonger la durée de vie du miel et de le conserver plus longtemps. De la même manière, il n'est pas rare de trouver des traces de pollens d'autres régions (Afrique centrale, continent américain) dans des produits ne mentionnant pourtant qu'une seule origine géographique.

    Quel est l'état du marché wallon du miel ainsi que la proportion entre la production industrielle et la production artisanale ? Au niveau wallon, existe-t-il des normes à respecter pour les producteurs de miel ? Si oui, ces normes sont-elles les mêmes pour la production industrielle et pour la production artisanale ? Quels sont les moyens de contrôle mis en oeuvre ?

    Concernant la présence des pesticides dans le miel, un contrôle visant à mesurer la teneur en résidus de pesticides est-il réalisé chez les différents producteurs ? Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la législation européenne et régionale entourant cet or jaune ?
  • Réponse du 23/02/2017
    • de COLLIN René

    Bien que la Belgique soit une véritable plaque tournante pour la commercialisation du miel, le travail de conditionnement est exclusivement réalisé en Flandre. La Wallonie présente un cheptel d’environ 50-55 000 ruches détenues par plus de 5 000 apiculteurs et produit annuellement environ 1 250 tonnes de miel. Seuls 9 apiculteurs possèdent plus de 150 ruches et sont considérés à ce titre comme professionnels.

    Les normes de commercialisation à respecter en Wallonie figurent dans la Directive européenne 2001/110 relative au miel et dans l’Arrêté Royal du 19 mars 2004 relatif au miel. La Wallonie ne possède pas de règles spécifiques, les normes sanitaires et de commercialisation relevant du niveau fédéral.

    Deux types de contrôles sont menés : un contrôle relatif aux normes de commercialisation proprement dites, qui est mené par le SPF Économie et un contrôle visant à garantir la sécurité alimentaire mené par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA). Les molécules recherchées sont des contaminants provenant essentiellement de l’activité de l’apiculteur, dont des résidus d’acaricides et des antibiotiques. Les résultats concernant ce second type d’analyses sont très bons : des résidus sont rarement détectés.

    En marge de ces analyses à vocation de contrôle, le CARI réalise chaque année, à la demande des apiculteurs soucieux de connaître la qualité de leur miel, environ 1 500 analyses. Les apiculteurs wallons sont donc très attentifs à proposer un miel de qualité.

    Des analyses de résidus de pesticides ne sont pas réalisées en routine, de par leur coût élevé. Des analyses réalisées dans le cadre d’une étude sur le dépérissement des abeilles en Wallonie ont montré que les résidus dans le miel sont peu nombreux et quantitativement faibles ; la plupart des molécules phytosanitaires auraient plutôt tendance à s’accumuler dans la cire en migrant peu dans le miel.

    Pour en revenir à l’adultération du miel, il est à noter que le grand laboratoire d’analyses allemand auquel Test-Achat a eu recours dans le cadre de son étude plaçait la limite de détection du taux de sucre exogène dans le miel à 0,1 %, ce qui est loin d’un taux à partir duquel on peut véritablement parler de fraude.

    Pour terminer sur la base légale relative au miel, la législation allemande n’est pas différente de la législation belge. Les contraintes supplémentaires auxquelles s’astreignent les apiculteurs allemands résultent de conventions élaborées au niveau sectoriel. Ces exigences ne sont pas inscrites dans la base légale. Le secteur wallon estime quant à lui que les exigences nationales prises en application de la directive européenne sont suffisamment contraignantes que pour garantir un miel de qualité.

    Pour conclure, je souhaite préciser que le signe de qualité privé « Perle du Terroir » porté par l’ASBL PROMIEL garantit également un très haut niveau de qualité du miel. Le cahier des charges « Perle du Terroir », renforcé, est à la base du dossier de demande d’enregistrement du « Miel wallon » en qualité d’indication géographique protégée (IGP). Ce dossier sera d’ailleurs très prochainement introduit auprès de la Commission européenne.