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L'assainissement de l'air dans les villes

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 455 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 06/02/2017
    • de KILIC Serdar
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Un tout nouveau concept, qui a déjà séduit Paris et Berlin, pourrait bien arriver chez nous. Il s'agit du CityTree ; un mur végétal sous forme de mobilier urbain qui capte la pollution avec une capacité d'absorption de gaz polluants équivalant à celles d'environ 270 arbres pour la somme de 25.000 euros.

    À l'heure actuelle, nous avons reçu peu d'éléments quant à l'efficacité réelle de ce type d'installations nouvelles.

    Monsieur le Ministre est-il informé de ce procédé ? Peut-il m'en dire davantage quant à l'efficacité d'un tel dispositif ?
  • Réponse du 22/02/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    La végétation est effectivement connue pour réduire les concentrations en polluants gazeux de l’atmosphère. Les mousses, qui entrent notamment dans la composition du CityTree, sont utilisées de longue date en biomonitoring de la qualité de l’air et de nombreuses études scientifiques ont été publiées sur leur utilisation et leur performance d’accumulation des polluants. C’est justement la complexité de la structure foliaire des mousses qui leur permet de piéger temporairement de grandes quantités de particules. Le rapport surface/volume élevé des mousses, leur faculté à maintenir une certaine activité photosynthétique même en hiver (contrairement à la végétation caducifoliée), l’absence de système racinaire sont autant d’éléments qui incitent les chercheurs à utiliser ces organismes dans le domaine du biomonitoring de la qualité de l’air.

    La démarche employée par Green City Solutions pour évaluer l’efficacité de son dispositif repose sur des analyses réalisées en souffleries, c'est-à-dire, en conditions expérimentales contrôlées. L’efficacité épuratoire des végétaux a été testée dans un cylindre horizontal de 60 centimètres de diamètre. Même en faisant fluctuer la vitesse du vent, le temps de résidence de l’air au voisinage des végétaux est alors probablement plus important qu’en conditions réelles. La configuration de ce dispositif expérimental diffère grandement de celle des CityTrees. Ceux-ci sont verticaux et ont une hauteur de 4 mètres, une largeur de 3 mètres et une profondeur de 2.2 mètres. L’efficacité des CityTrees a néanmoins été déduite mathématiquement à partir de ces tests de laboratoire. Aucune évaluation de l’efficacité des CityTrees n’a été conduite à l’extérieur en conditions réelles. Par ailleurs, aucune information n’est communiquée sur l’éventuelle autoépuration des plants composant le CityTree mais l’on peut imaginer que celui-ci arrive à saturation après un certain laps de temps. Le traitement de la végétation potentiellement contaminée par les polluants, son renouvellement, et l’évolution de l’efficacité épuratoire au cours du temps posent donc questions.

    Pour l’heure, une étude de cas visant à déterminer le nombre optimal de CityTrees pour réduire de 30 % les concentrations en NOx et PM10 est proposée pour une rue de Leipzig.

    Manifestement, il manque encore d’études de terrain pour évaluer l’efficacité des CityTrees.