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Les initiatives tendant à rapprocher les citoyens du monde agricole.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 110 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 06/07/2005
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    L'UNESCO a bien inscrit au patrimoine mondial le Carnaval de Binche. Deux autres manifestations tout aussi populaires et bien ancrées dans l'histoire devraient bientôt rejoindre nos amis binchois : le « Doudou » de Mons et le « Cortège des géants » à Ath.

    Peut-être, Monsieur le Ministre pense-t-il que je suis bien éloigné de ses préoccupations du moment : « la ferme dans Bruxelles ». Pas vraiment …

    Ce qui fait l'originalité et l'intérêt des manifestations citées, c'est leur ancrage dans leur milieu. Mais quel serait l'intérêt d'une « ferme à Bruxelles » et en d'autres lieux d'ailleurs … (cfr. la volonté de Monsieur le Ministre de « faire du porte à porte » pour favoriser le dialogue entre les agriculteurs et les consommateurs) ?

    Très sincèrement, j'ai quelques difficultés à percevoir l'intérêt de ce « cirque itinérant » pas plus que celui de la dédicace de rues bruxelloises à des communes wallonnes … (cfr. le nouveau projet qualifié d'ambitieux par la presse par lequel les 262 communes de Wallonie enverraient à Bruxelles un ou plusieurs représentants répartis sur les dix-neuf communes de la Région où une rue serait dédiée à une commune wallonne).

    La Belgique est un territoire relativement réduit. A moins de 20 kilomètres, on découvre des fermes et la vraie vie rurale. Des agriculteurs organisent déjà des journées portes ouvertes (cfr. la traditionnelle édition des « journées fermes ouvertes » dans soixante-six exploitations agricoles de Wallonie, auxquelles participent déjà nombre de citadins. Cela se réalise dans le milieu de vie et de production. L'image donnée est alors vraie et authentique.

    Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas que le budget qu'il compte consacrer à son cirque fermier et autres « jumelages » tout aussi artificiels, serait tellement mieux utilisé en renforçant son soutien à des initiatives déjà existantes telles que la promotion des « journées portes ouvertes » dans nos fermes ? C'est dans ce cadre que se créent des liens entre les producteurs et les consommateurs basés sur une véritable connaissance tant du travail que dans le cadre des produits. J'ai certains doutes quant à l'efficacité d'un « cirque sous chapiteau » posé sur le tarmac des villes.

    Si Monsieur le Ministre persiste dans ce projet, pourrait-il nous donner une estimation du budget qui y sera consacré ?
  • Réponse du 14/07/2005
    • de LUTGEN Benoît

    Ce sont les Jeunes alliances paysannes (JAP) et le Service professionnel des jeunes agriculteurs (SPJA) devenus depuis lors la Fédération des jeunes agriculteurs(FJA) qui, il y a quelques années, ont organisé les premières fermes en ville.

    Suite aux différents accidents sanitaires dont l'agriculture fut victime, les jeunes souhaitaient alors faire redécouvrir leur travail et améliorer ainsi l'image de marque de l'agriculture dans le monde citadin, en venant à sa rencontre.

    Je partage le même souci, raison pour laquelle j'ai soutenu leurs initiatives et reproduit dans plusieurs villes (Liège, Bruxelles,...) cette expérience.

    Il est utile et nécessaire de rapprocher le monde agricole, qui constitue moins de 1 % de la population belge, du reste de la société.

    Il est important de faire comprendre et de montrer au plus grand nombre d'où vient leur alimentation, comment elle est produite et comment l'agriculteur veille à la qualité et à la sécurité sanitaire de notre alimentation.

    Il est important de montrer que l'agriculteur est un acteur actif, participant au bon fonctionnement de notre société et qu'il mérite d'être reconnu comme tel, avec toutes les conséquences de cette reconnaissance.

    Les fermes en ville et les journées fermes ouvertes sont deux méthodes pour atteindre un même objectif. Elles sont complémentaires car les publics qui fréquentent les fermes en ville et les fermes ouvertes sont différents. Tout le monde ne dispose pas d'une voiture pour aller se promener dans les campagnes le week-end. Tout le monde ne va pas faire la démarche volontaire de se déplacer et de consacrer un après-midi pour découvrir la réalité des exploitations agricoles.

    Les fermes en villes touchent plus de monde en un seul lieu et suscitent un intérêt qui conduira peut-être ces personnes à se déplacer lors des fermes ouvertes.

    Cela n'a rien d'un « cirque fermier » mais bien d'une rencontre entre des hommes et des femmes. L'affluence lors de cette manifestation à Bruxelles ou encore à la «ferme en ville » de Liège qui existe depuis bien plus longtemps indique clairement que beaucoup de nos concitoyens l'apprécient.
    A Liège, par exemple, la ferme en ville qui fonctionne durant 4 jours (du jeudi 19 mai au dimanche 22 mai), est l'occasion, pour de nombreuses écoles, d'avoir un contact avec le monde agricole. Pour beaucoup d'enfants, c'est la première rencontre avec des réalités du monde agricole.

    Pour Bruxelles, je veux privilégier encore plus la rencontre entre les agriculteurs et les citadins pour permettre à chacun de mieux se connaître et reconnaître.

    Ainsi, les premières démarches ont été prises pour permettre des rencontres plus étroites entre le monde agricole et rural wallon et les citoyens bruxellois en organisant une présence, le même jour à Bruxelles, de producteurs de plusieurs communes rurales de Wallonie, chaque commune étant représentée dans une rue particulière de Bruxelles, y organisant une sorte de jumelage.