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Le développement du "self-garage"

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 178 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 10/02/2017
    • de ONKELINX Alain
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    En janvier 2015, le premier self-garage de la région montoise ouvrait ses portes à Jurbise. Il s'agit d'un concept où le client loue le garage et le matériel qu'il contient afin d'effectuer lui-même, encadré par les conseils des garagistes présents sur le site, des réparations courantes telles qu'une vidange, un petit entretien, un changement de plaquettes ou de filtres, etc.

    Ce concept n'est pas nouveau, mais avait nettement disparu. En effet, alors qu'en octobre 2014, la Belgique ne comptait encore qu'un seul garage de ce type, situé à Bièvre dans la Province de Namur, la France en comptait déjà plus de 200.

    On peut constater que le self-garage répond à une demande principale du client – à savoir - obtenir des prix moins chers. En effet, dans ce type de garage, les clients ne devront débourser que le prix de la location du matériel et des pièces, en économisant sur le prix de la main d'oeuvre, ce qui revient nettement moins cher que de se rendre dans une concession ou un garage ordinaire.

    Par conséquent, il est fort probable que le self-garage se développe considérablement en Belgique et dans ce cas, qu'adviendra-t-il des garagistes indépendants et des concessionnaires ?

    À l'heure actuelle où la crise se fait toujours sentir, surtout pour les petits indépendants, comment gérer l'arrivée de ce nouveau concurrent ?

    Quelles pourraient être les incidences économiques de type de concept ? Quelles incidences ces nouveaux garages self-service auront-ils pour la Wallonie ? Une réflexion est-elle en cours sur d'autres initiatives de ce type dans d'autres secteurs ?
  • Réponse du 16/02/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les métiers, les activités économiques, les services,… évoluent en permanence. C’est le propre de la vie. Les inventions technologiques, mais aussi la diffusion des connaissances, provoquent ce mouvement inéluctable. Les exemples sont légion : les trains et les voitures ont remplacé les véhicules à traction animale ; les ordinateurs individuels ont supprimé nombre de postes administratifs ; internet bouleverse et remplace les métiers habituels de la poste, etc…

    À moins de renoncer à tout progrès et de confier au politique la maîtrise complète des activités économiques et même de la vie de nos concitoyens, et donc d’adopter un système qu’on qualifierait de « nord-coréen », nous ne pouvons empêcher l’émergence de nouveaux services du type de celui que signale l'honorable membre.

    Sur le cas concret du « self garage », relativisons l’engouement qu'il redoute. Une rapide recherche a permis de confirmer ceci : à part l’initiative à Jurbise, aucune autre structure n’offre ce type de service actuellement. De plus, cette entreprise offre aussi les services d’un garage classique : entretien, réparation, vente de voitures d’occasion, etc… Bien que lors de son ouverture, voilà deux ans, elle a pu bénéficier d’une certaine couverture médiatique locale, force est de constater qu’elle ne s’est pas propagée. En clair, s’il y avait une réelle demande de ce type de service, d’autres « selfs garages » auraient déjà fleuri un peu partout en Wallonie. À l’évidence, nous en sommes loin.

    Et, sans avoir pu investiguer de manière approfondie le sujet, la situation en France de ces initiatives ne semble pas être extrêmement positive. On y trouverait aujourd’hui moins de 100 structures de ce type.

    Cependant, et l'honorable membre a raison d’attirer mon attention sur ce sujet, il faut rappeler que le rôle premier des pouvoirs publics, en tout cas en matière économique, est de pouvoir anticiper les mutations technologiques afin d’aider nos entreprises à s’adapter afin de pouvoir préserver leurs activités et d’en développer de nouvelles. C’est tout le sens de la mise en œuvre du plan Marshall 4.0, du SBA et du plan numérique.