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L'optimisme de l'Union wallonne des entreprises (UWE) pour 2017

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 149 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 10/02/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    L’UWE est optimiste et espère pour 2017, entre 1,5 et 1,7% de croissance. Cette croissance permet d’entrevoir la création de 40.000 à 50.000 emplois. Mais pour cela elle a besoin de l’aide du fédéral et de la Région Wallonne afin de résorber certains handicaps.

    Le président de l’UWE dit que les dépenses publiques sont encore et toujours trop élevées et que malheureusement les grands déficits limitent les investissements. Il constate le manque de compétence des demandeurs d’emploi vis-à-vis des besoins des entreprises et déplore un climat social tendu. «On ne créera pas un futur sans cohésion», dit-il. Il constate également que 105.000 emplois ont été créés en Belgique ces 2 dernières années et que le chômage en Wallonie a baissé de 4 %.

    Madame la Ministre a-t-elle une idée des secteurs où l’emploi va davantage être créé ? À l’inverse quels sont les secteurs créant le moins d’emplois ?

    A-t-elle une idée du niveau de qualification et du profil qu’il faudra avoir pour postuler aux emplois créés ? Dans quelle proportion peut-on s’attendre à la création d’emploi pour les travailleurs faiblement ou moyennement qualifiés. Quid des jeunes de 16 ans ne disposant pas du niveau élémentaire en diverses compétences (lecture, orthographe, sciences naturelles, cf. étude Pisa) ? Comment les aider au plus vite pour éviter qu’à la fin de leur scolarité obligatoire ils ne se retrouvent dans l’impasse professionnelle ?
  • Réponse du 15/03/2017 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    En observant les évolutions statistiques de l’emploi intérieur en Wallonie sur la période s’étalant entre 2008 et 2015, il apparaît que plusieurs secteurs d’activité économiques ont connu une lente érosion des postes de travail, d’autres sont restés dans une situation plutôt stable et certains ont vu le nombre de postes croître.

    Les secteurs suivants ont été marqués par une décroissance des postes de travail en Wallonie : les industries extractives, l’habillement, l’industrie du bois et du papier, les imprimeries, la chimie, les fabrications métalliques et non métalliques, la fabrication d’équipement, de meubles et autres manufacturiers. La construction, le secteur de transport de courrier, l’édition, les télécommunications, l’administration publique et l’action sociale ont aussi présenté une tendance baissière.
    Voir graphique n°1 en annexe.

    À l’inverse, plusieurs secteurs ont connu, au cours de la même période, un accroissement du nombre de postes de travail. Il s’agit de l’agriculture (dont le maraîchage), le secteur pharmaceutique, le commerce de détail, la logistique et le transport, l’hébergement et la restauration, les TIC et secteur de l’information, l’immobilier, les services juridiques, les activités d’architecture et ingénierie, services aux bâtiments et aménagement, services de bureau, la santé et les maisons de repos, les services aux personnes (coiffure, …).
    Voir graphique n°2 en annexe.

    D’une manière générale, ces évolutions confirment, d’une part, les travaux de prospective métier et sectorielle menés par le FOREm et, d’autre part, le choix des grands domaines d’activités stratégiques (DAS) qui impliquent les centres de compétence, articulés maintenant aux pôles de compétitivité, en termes de développement stratégique, économique et de l’innovation en Wallonie.

    Pour rappel, il s’agit des domaines de la logistique et du transport, de l’agro-alimentaire, des technologies de l’information et de la communication (TIC), de l’environnement, de la construction et du bois, de la pharmacie, de la santé et des biotechnologies, des industries technologiques (y compris les équipementiers automobiles), du spatial et de l’aéronautique, du tourisme, du design et des industries culturelles et créatives ainsi que du commerce.

    Par ailleurs, concernant le niveau de qualification et le profil attendus pour ces nouveaux emplois créés, les travaux réalisés par le FOREm autour des tables rondes organisées par domaines d’activités stratégiques (DAS) et mobilisant au total plus de 250 experts, avec une participation prépondérante des secteurs professionnels, ont permis d’identifier les besoins en main-d’œuvre et en compétences dans chacun des 13 domaines visés et font désormais l’objet de développement de modules de formations spécifiques au sein des Centres de compétence et du FOREm.

    Les résultats de ces travaux montrent clairement que les nombreux experts et représentants sectoriels identifient, pour demain, la nécessité d’un niveau plus élevé de qualification de la main-d’œuvre. La liste des compétences à développer s’allonge et, à côté des compétences techniques transversales ou spécifiques à certains secteurs, s’ajoute la nécessité de développer aussi des compétences non techniques (soft-skills).

    Il s’agit en effet de faire face à davantage d’exigences des employeurs dont les principaux leviers pour s’adapter à l’environnement de demain sont la centration sur le client, le travail en réseau, le déploiement des activités de conception et de simulation, l’intégration des chaînes de valeur, l’innovation et l’excellence opérationnelle.

    Sur la base de ces constats, la création d’emplois pour les personnes sans qualification sera en effet vraisemblablement plus difficile à l’avenir. Beaucoup d’études semblent confirmer que les compétences en STIM (Science, technologie, informatique et mathématique) représenteront des clés pour faire face au défi de l’économie numérique.

    Afin d’éviter à ce public une impasse professionnelle, nos opérateurs publics de formation, tant au niveau de l’IFAPME que du FOREm mettent tout en œuvre afin de développer, chez les bénéficiaires de leurs formations, les compétences nécessaires permettant de répondre aux exigences des entreprises. Ainsi, les formations en alternance, les stages, l’accompagnement à la formation continue, mais aussi la remédiation aux carences en connaissances de base représentent autant de voies permettant de développer ces compétences.

    Enfin, le FOREm, dans le cadre de la formation alternée des demandeurs d’emploi non qualifiés (décret du 20 février 2014), qu’il organise en partenariat avec l’IFAPME, développe une offre de formation sur les compétences clés, en ce compris les compétences liées au savoir-être.

    Enfin, l’Office a revu son dispositif d’essais-métiers de façon à le rendre plus flexible et individualisé : le jeune dispose ainsi d’une offre plus étendue de formules de 1 jour à 3 semaines pour tester un ou plusieurs métiers.