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L'emploi et les défis de l'automatisation

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 154 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/02/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    C’est en présence de M. Marcourt, ministre wallon de l’Economie, de l’Innovation et du Numérique, que les nouveaux bâtiments de Procoplast, entreprise spécialisée dans la production de composants à haute valeur ajoutée principalement orientés vers le secteur de l’automobile, ont été inaugurés.

    Voilà un exemple concret. L’Agence du numérique a présenté les mesures « entreprise 4.0 » de la stratégie de la Wallonie « Digital Wallonie ». « Le plan développé par la Wallonie vise à sensibiliser les entreprises à l’évolution numérique qui est importante et qui peut leur être bénéfique ».

    Si l’automatisation crée de l’emploi, cette même automatisation détruit de l’emploi. L’emploi créé bénéficie à celui qui dispose de la formation adéquate. L’emploi détruit sera celui du travailleur exerçant des activités nécessitant tendanciellement une qualification moins poussée.

    Si nous voulons que l’automatisation soit un vecteur d’emploi, en ce compris pour les travailleurs moins qualifiés, ne faut-il pas mettre en place un dispositif de formations/accompagnements de ceux qui doivent être préparés à une économie plus automatisée, plus numérique ?
  • Réponse du 15/03/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    L’impact de la numérisation sur la société, l’économie et l’emploi n’est pas neuf. Comme chaque révolution industrielle, elle provoque son lot d’évolutions sociales et professionnelles et principalement, comme le signale l'honorable membre, pour les postes les moins qualifiés. L’étude réalisée par Carl Benedikt Frey et Michael Osborne sur les effets de la numérisation sur l’emploi a mis en évidence que 47 % des postes décrits dans les nomenclatures professionnelles traditionnelles sont susceptibles d’être remplacés par des machines, des formes d’automatisation logicielles ou robotiques.

    Je souligne que si l’automatisation est, en soi, un facteur générateur de perte d’emplois, la numérisation dans le cadre de l’industrie 4.0 intègre une dynamique beaucoup plus large qui doit être considérée comme un facteur de nouvelles opportunités d’emplois ou de modification des postes de travail. Il y a donc lieu de discerner les deux aspects.

    Le FOREm, l’IFAPME et le réseau des Centres de Compétence s’inscrivent dans une dynamique de formation qui permet aux demandeurs d’emploi de développer les compétences technologiques nécessaires à leur insertion professionnelle, mais aussi aux travailleurs d’actualiser leurs compétences pour assurer le maintien de leur compétitivité professionnelle et donc leur maintien sur le marché du travail, au regard de l’évolution numérique.

    Ces formations s’appuient sur les besoins de compétences identifiés dans le cadre des tables rondes menées par le FOREm autour de 13 domaines d’activités stratégiques ainsi que sur les tendances identifiées par l’AMEF (Service d’Analyse du Marché de l’Emploi et de la Formation) pour les métiers d’avenir 4.0, en coordination avec l’Agence du Numérique.

    Dans ce cadre, les formations sont adaptées en continu au regard des informations analysées et communiquées. Elles s’adressent, selon les thématiques, à l’ensemble de la population des moins qualifiés aux plus qualifiés avec une attention particulière portée sur la sensibilisation des (futurs) travailleurs à l’évolution numérique. Elles permettent d’appréhender, comprendre et utiliser les nouveaux outils, exploités dans l’entreprise et qui ont un impact direct sur l’évolution des postes de travail.

    Le réseau des Centres de Compétence, en raison notamment des liens étroits, qui se développent, entre Centres de Compétence et Pôles de compétitivité, est particulièrement actif et réactif en ce qui concerne le développement de modules de formation liés à l’implémentation de nouvelles technologies.

    Par exemple, et pour rebondir sur le secteur de l’automobile, les Centres de Compétence « Campus Automobile de Spa Francorchamps » et « Autoform », en collaboration avec Educam, ont reçu le soutien de la Région wallonne et des Fonds européens pour développer et soutenir des formations spécifiques dans le domaine de « l’automobile 4.0 ». Dans cet objectif, les étudiants, les enseignants, les demandeurs d’emploi et les travailleurs pourront bénéficier de formations utilisant du matériel de pointe, mais également découvrir les évolutions technologiques en cours dans une optique de développement et de renforcement des compétences en adéquation avec les besoins du secteur.