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Les conséquences du Brexit

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 195 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 16/02/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Suite au Brexit, certaines entreprises vont aller s’installer ailleurs en Europe, l’Allemagne serait le choix n°1.

    C’est une des conclusions tirées d’une étude réalisée par le cabinet Ernest and Young. Cette étude a été réalisée, auprès de 254 investisseurs actifs dans tous les secteurs, en novembre dernier.

    On peut également constater que 86% d’entre elles resteront au Royaume-Uni malgré le Brexit, hypothèse choisie par Theresa May. L’attractivité du Royaume-Uni sera tout de même impactée pour certaines activités : les assurances, les banques et les entreprises de taille moyenne.

    Les entreprises qui quitteront le Royaume-Uni iront s’installer dans les pays européens suivants : Allemagne 54%, Pays-Bas 33%, France, Italie, Espagne 8%.

    La Belgique  est complètement inexistante dans le classement ! L’étude parle du taux d’imposition des sociétés relativement élevé en Belgique 33%. Pourtant ce taux ne peut expliquer à lui seul cette situation puisque l’Allemagne est à 30%.

    Notre pays ne profitera donc pas du Brexit, ce serait même le contraire il serait même le plus impacté par le Brexit, nous dit l’étude. Notre pays y est décrit comme un hub commercial majeur avec un haut degré d’exposition au marché britannique.

    Les résultats de l’étude sont interpellants, dans le sens qu’en terme d’attractivité pour les investisseurs étrangers, la Belgique (et donc la Wallonie) n'est même pas reprise parmi les terres d’accueil attractives. Si tel est le cas pour le secteur des banques et assurances ainsi que les PME, et si la Belgique est classée comme « hub commercial majeur », comment peut-on attirer des investisseurs étrangers (industriels) ?

    Monsieur le Ministre peut-il comparer les résultats de l’étude avec les résultats effectifs des 15 dernières années ? Est-ce qu'une « mauvaise réputation » sur le plan économique transforme la Belgique et donc la Wallonie en une espèce de désert économique ? Ou peut-on espérer que la relance se fasse sur base des investisseurs existants et qui grandissent, diversifient, innovent… ?
  • Réponse du 08/03/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L'honorable membre met le doigt sur un des défis majeurs que nous rencontrons. En effet, la Belgique et la Wallonie ne disposent pas d’une image particulièrement attractive en matière d’attraction de sociétés étrangères, dans le sens où la majorité de ces sociétés ne pensent pas de prime abord à nos régions quand elles envisagent de se développer à l’étranger. Nos pays voisins ont une image beaucoup plus forte.

    Nous sommes toutefois convaincus que nous disposons d’atouts non négligeables – et les nombreux témoignages de patrons d’entreprises installées en Wallonie nous confortent dans cette conviction.

    La conséquence de cette situation est que nous devons faire, systématiquement, d’importants efforts pour faire connaitre ces atouts afin que les sociétés étrangères qui envisagent de se développer considèrent effectivement la Wallonie comme emplacement potentiel.

    Un certain nombre de campagnes de prospection ont été lancées, en collaboration avec le consultant Frenger (spécialiste reconnu en « lead generation »), ciblées sur des entreprises extracontinentales, déjà implantées au Royaume-Uni, afin de sonder leur intérêt pour une implantation en zone Euro et pour leur proposer la « solution wallonne ».

    De plus, l’AWEx  organise depuis de nombreuses années des séminaires et des « Investment Power Lunch » à l’étranger afin de faire connaitre les atouts de la Wallonie, qui rappelons-le, sont réels et nombreux. Dans le cadre spécifique du Brexit, l’AWEX a organisé un séminaire en la résidence de Monsieur l’Ambassadeur à Londres le 12 octobre 2016.

    Plus de 25 responsables d’entreprises britanniques y participaient. Plusieurs sociétés font à ce jour l’objet d’un suivi dans le cadre d’un potentiel projet d’investissement.

    Du 27 au 29 mars, l’AWEx organisera un roadshow à Londres, Birmingham et Bristol. Le principe est toujours le même : des sociétés, britanniques ou non, sont invitées à une session de travail présentant, dans le cadre du Brexit, les différentes forces spécifiques de notre région en matière d’investissements étrangers.

    L’AWEx envisage aussi d’organiser cette année, comme par le passé, un dîner à la résidence de Monsieur l’Ambassadeur de Belgique à Londres qui réunirait des « leads » potentiels/contacts Indiens.

    Enfin, l’AWEx s’interroge sur l’opportunité de créer un « WELCOME OFFICE » virtuel. Ce site indiquerait clairement que le Brexit est un événement qui laissera des traces, qu’il aura clairement des conséquences sur l’entreprise, que nous nous y sommes spécifiquement préparés et que nous avons réfléchi aux options que nous pouvons offrir.

    Concernant les résultats obtenus en matière d’investissements étrangers durant la période 2000-2016, l’AWEx a comptabilisé 1.442 dossiers réussis (créations et extensions) entrainant pratiquement 12 milliards d’euros d’investissements et ayant amené la création de quelque 29.000 emplois directs annoncés par les entreprises.

    Quelques noms significatifs sont : H&M, AGC Europ, GSK, Sketchers, TNT, Johnson & Johnson, Baxter, Mifratel, Farnell in One,…

    Malgré les difficultés liées à l’image, la Wallonie n’est donc pas un désert économique en matière d’attraction de sociétés étrangères. Au contraire, de beaux succès ont été obtenus. Le Brexit doit être considéré comme une opportunité supplémentaire.