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Les pies et les corneilles

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 285 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 16/02/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Un avant-projet de décret modifiant la loi du 12 juillet 1973 sur la conservation de la nature, propose de placer les pies et les corneilles dans la liste des espèces chassables. On retrouve également dans ce texte, les blaireaux, les cormorans, les hérons et les castors, tous ces animaux sont accusés de porter préjudice aux activités humaines.

    Le Conseil supérieur de conservation de la nature émet un avertissement sévère envers ce texte prétextant que certaines idées reçues sont dénuées de tout fondement scientifique.

    L’avant-projet de décret fait suite au constat que la petite faune des plaines est en dégénérescence et que ce sont les prédateurs non humains les principaux responsables de ce fait, la chasse quant à elle n’a qu’un effet anodin sur cette faune.

    Pour d’autres les raisons réelles de la dégénérescence de la faune sont dues à la dégradation et la destruction des habitats qui charrient le manque de ressources alimentaires, de sites de repos et de reproductions.

    La première des priorités ne doit-elle pas consister à mieux protéger les habitats et les ressources alimentaires ?

    Ensuite, la chasse est-elle vraiment exempte de reproche ? Si on lâche dans la nature des espèces pour ensuite les chasser, cela ne contribue-t-il pas à l’augmentation des prédateurs, tout comme le nourrissage des sangliers contribue à les engraisser plutôt que d’être des nourrissages dissuasifs ?

    Et finalement, la pression exercée par les pies et les corneilles est-elle la même partout ?
  • Réponse du 08/03/2017
    • de COLLIN René

    La prédation est une cause importante de mortalité de la petite faune de plaine, dont l'importance peut varier selon les espèces proies et les espèces prédatrices présentes sur le terrain.

    Face à ce constat et eu égard à l’absence de prédateurs naturels susceptibles de réguler naturellement les espèces concernées, il est devenu nécessaire de disposer d’un outil juridique permettant de simplifier administrativement et d’accélérer les procédures permettant de déroger aux mesures de protection des espèces protégées et d’en faciliter l’octroi, dans la mesure où il n’y a pas de risque pour l’état de conservation des espèces visées. Tel était un des objets principaux de cet avant-projet de décret en ce qui concerne la pie et la corneille noire. Le Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature (CSWCN) a demandé que ces deux espèces soient maintenues dans le cadre du système dérogatoire, d’une manière assouplie comme c’est déjà le cas actuellement (gestion par les Cantonnements sans passer par son avis). Il demande que la procédure continue à relever de la Loi sur la Conservation de la Nature et soit adaptée, le cas échéant en permettant une délégation aux Conseils cynégétiques.

    J’analyse actuellement cet avis remis par le Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature sur les propositions modificatives que j’ai proposées et il est évident qu’il sera pris en compte.