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La production d'énergie éolienne

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 135 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 20/02/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique, de la Simplification administrative et de l'Energie

    En 2016, seulement 19 éoliennes ont été installées en Wallonie, et ce pour une puissance supplémentaire de 42 MW, c'est beaucoup moins qu'en 2015. Par rapport à la Flandre, la Wallonie est nettement à la traîne.

    En effet, en Flandre c'est 52 mâts qui ont été installés en 2016, pour une puissance de 135 MW. La puissance totale de l'éolien terrestre flamand est de 924 MW contre 749 MW pour la Wallonie. La Flandre est-elle plus dynamique ?

    En Wallonie de nombreux projets éoliens existent, mais les obstacles à leur aboutissement sont nombreux.

    Actuellement 151 MW éoliens sont en construction et ± 100 MW sont dorénavant autorisés (libre de tout recours). En 2017, 200 MW devraient être installés ce qui serait tout à fait unique. La Wallonie rattraperait tout doucement un retard accumulé depuis 5 ans.

    Les conditions sectorielles éoliennes (2013) devront être réécrites afin de présager enquêtes publiques et études d'incidences, tout en gardant les normes de bruit inchangées. On devrait atteindre les objectifs établis pour 2020 (1.150 MW de puissance installée).

    Les projets en étude d'incidences représentent 953 MW, en demande de permis (150 MW) et en recours (392 MW). Avec toutes les discussions que nous avons eues sur l'éolien et en comparaison aux chantiers qui se réalisent, il faut s'interroger sur le fait de savoir si l'objectif fixé sera atteint.

    Pourquoi ne pas promouvoir davantage l'éolien public (investissement communal), le cas échéant, soutenu par un volet « coopérative » ?

    Si le bénéfice de l'éolien se retrouve dans les recettes communales, ce qui permet de maintenir/réduire le niveau de pression fiscale locale, les opposants à l'éolien seront probablement moins nombreux que si le bénéfice ne disparaît dans quelques poches privées ?

    Monsieur le Ministre est-il disposé à mettre en chantier un dispositif d'aides aux communes qui se lancent dans ce type d'investissement ? Ce dispositif d'aide pourrait, par exemple, prendre la forme d'un préfinancement évitant que la totalité du prêt destiné à financer l'éolien n'handicape trop la capacité de crédit nécessaire à la réalisation par les communes, prochainement confrontées aux normes SEC, de leurs missions premières ?
  • Réponse du 15/03/2017
    • de LACROIX Christophe

    Pour information, l’éolien public est d’ores et déjà promu par la SOFICO qui a lancé récemment un appel à projets pour la valorisation du potentiel énergétique du domaine public par l’exploitation d’éoliennes sur les aires de stationnement autoroutières. Le projet est actuellement en cours d’analyse.

    L’idée de stimuler l’investissement communal, soutenu par l’investissement citoyen est certes une idée intéressante, mais cette idée se heurte à plusieurs obstacles :
    - le développement d’un projet éolien n’est pas le métier de base des élus communaux. Il me paraît dès lors préférable et plus efficace pour une commune de s’en remettre à l’expérience des coopératives citoyennes et/ou de développeurs privés. Dans ce contexte, la commune jouera un rôle d’investisseur supplétif et non pas de développeur de projets.

    - Le développement d’un projet éolien est une opération financièrement risquée. Les frais de développement d’un projet comprenant entre autres le coût de la réalisation d’une étude d’incidences sur l’environnement, l’étude de détail du GRD et la réservation du raccordement s’élèvent facilement à plus de 250 000 euros. Si le projet est refusé ou n’aboutit pas pour une quelconque raison, la somme investie est perdue et non récupérable. Les communes peuvent dès lors difficilement engager de l’argent public dans des projets dont l’issue est incertaine.

    Il est en conséquence plus confortable pour une commune de décider d’investir dans un projet éolien une fois que le permis est accordé et libre de tout recours. Il s’agit alors ici d’un simple investissement financier. Cet investissement sans risque, aux côtés d’une coopérative, permettra à la commune de percevoir des dividendes qui oscillent généralement entre 4 % et 6 %.

    À titre informatif, à l’heure actuelle, on compte 6 communes ayant investi dans un parc éolien opérationnel tels que les communes de Dour, Messancy, Saint-Vith, Quiévrain, Villers-Le-Bouillet et Frasnes-Lez-Anvaing. Au 01/01/2017, on compte également 3 autres projets éoliens en Wallonie dans lesquels une commune envisage d’investir :
    * Oreye : la commune compte prendre une participation de 20 % dans le projet de 6 éoliennes développé par ELICIO (soit 1,2 machine)
    * Bassenge : la commune compte prendre une participation de 12 % dans le projet de 9 éoliennes développé par ELICIO (soit 1 machine)
    * Nivelles : la Ville de Nivelles a annoncé vouloir prendre une participation de 15 % dans le projet de 4 éoliennes qui sera construit en 2017 par Ventis.