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Le radicalisme dans les prisons

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 168 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 22/02/2017
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    J'interrogeais Madame la Ministre, en commission du 31 janvier 2016, sur le radicalisme en prison et les réponses, très complètes qu'elle avançait se rapportaient aux formations organisées par les centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) intramuros et extramuros plutôt que sur le radicalisme en prison.

    C’est pour cette raison que je me permets de l'interroger à nouveau.

    Effectivement, je pense, tout comme elle, que le travail et la formation en prison (intramuros ou extramuros) ont un impact positif pour la réinsertion des détenus et je me réjouis du budget additionnel de 1.085.000 euros dégagé par le Gouvernement wallon pour soutenir et développer la formation en prison et à la sortie de prison.

    Néanmoins, ma question portait spécifiquement sur le radicalisme en prison.

    En effet, les formations évoquées en commission, sont des formations destinées à des détenus «  classiques  » et non pas à des détenus «  radicalisés  » qui, Madame la Ministre l’admettra, ne peuvent pas, dans le cadre d’une formation, se mêler à d’autres détenus, qui peuvent être psychologiquement fragiles ou influençables.

    Je faisais référence, dans ma question orale, à une étude, commandée par Mme Taubira, ancienne ministre de la Justice française, faisant état du fait que 15 % des personnes radicalisées avaient passé au moins un an en prison.

    Il n’a pas lieu de penser que ces chiffres soient très différents sur notre territoire.

    En tout état de cause, il semble essentiel que des formations adaptées à ces personnes emprisonnées radicalisées soient mises en place.

    En tant que ministre de la Formation, Madame la Ministre peut-elle m’indiquer si de telles formations spécifiques aux détenus radicalisés existent déjà dans le cadre des CISP  ?
    Dans la négative, son cabinet est-il en train de travailler sur ces formations en adéquation avec la lutte contre la radicalisation ?
  • Réponse du 12/04/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    L’offre de formation des CISP, en ce compris au bénéfice des détenus, s’inscrit dans un cadre légal et un agrément qui définissent le public éligible. En l’occurrence, selon le décret du 10 juillet 2013 relatif aux CISP, ont accès aux formations des CISP les publics de « détenus » suivant : (1) les personnes en liberté conditionnelle, en détention limitée, sous bracelet électronique ; (2) les personnes incarcérées et susceptibles, dans les trois ans, d’être libérées ; (3) les personnes en établissement de défense sociale.

    La mesure consistant à renforcer les formations des CISP dans les prisons wallonnes s’inscrit dans une démarche préventive par rapport à des processus de radicalisation en prison. Elle s’inscrit dans une démarche qui consiste à offrir aux personnes l’opportunité de se former pendant leur détention, de préparer leur projet professionnel ainsi que leur sortie de prison et de se reconstruire, ce qui constitue l’un des meilleurs moyens d’éviter la récidive et un endoctrinement potentiel.

    Cette option d’agir de manière préventive repose en outre sur les compétences dévolues aux Régions et, en particulier celles qui m’ont été confiées. Contrairement à ce qui relève des compétences fédérales telles celles de l’intérieur ou de la sécurité, le travaille spécifique et en direct avec un public déjà radicalisé ne fait pas partie des prérogatives des services et organismes reconnus ou agréés par la Région wallonne.