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La sensibilisation des acteurs de soins de santé aux réalités de vie des publics précaires

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 610 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/03/2017
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté prévoit diverses mesures pour aider les personnes précarisées à sortir ou ne pas basculer dans la pauvreté.

    Selon une enquête de 2014, une personne sur cinq en Wallonie a reporté ou renoncé à ses soins de santé en 2013 pour des raisons financières, alors qu'elle en aurait eu besoin. Le Gouvernement entend améliorer l’accès de tous aux structures de soins et, ce faisant, favoriser un meilleur état de santé des publics précaires, et notamment en augmentant l'accessibilité des services de santé de proximité.

    Le Gouvernement entend favoriser le développement de campagnes de sensibilisation des acteurs de soins de première ligne sur les réalités de vie des publics précaires, afin de revaloriser le rôle social de ces intervenants (médecins généralistes, infirmiers, aides familiales, assistants sociaux, psychologues...).

    Le Ministre-Président n'a pas souhaité nous spécifier le budget alloué à chaque mesure du Plan de lutte contre la pauvreté. Dès lors, Monsieur le Ministre peut-il me préciser quels sont le budget alloué à cette mesure, l'état d'avancement et l'échéance de sa mise en place ?
  • Réponse du 15/03/2017
    • de PREVOT Maxime

    Comme le souligne l'honorable membre, nous constatons en effet que les personnes les plus précarisées retardent au maximum leurs soins, et ce, malgré notre système de protection sociale et l’existence de filets sociaux. Le phénomène de report de soins est beaucoup plus complexe qu'un report pour des raisons financières puisqu'il y a également le report ou le non-recours à des soins gratuits comme les dépistages organisés du cancer ou encore les soins dentaires préventifs chez les enfants. Il faut donc intervenir sur les autres déterminants de la santé.

    Par ailleurs, des travaux quant à l’automatisation des droits sont également en cours au niveau du Service public Fédéral Sécurité sociale et de la plate-forme belge de lutte contre la pauvreté à laquelle l’AViQ participe. Une demande en ce sens devrait être transmise à la Banque Carrefour de la Sécurité sociale afin que sur base de certains statuts comme le statut BIM, personne handicapée, allocataire social, etc., certaines aides, notamment en matière de coût de l’énergie, soient automatiques.

    En ce qui concerne la sensibilisation des acteurs de première ligne de vie des publics précaires, celle-ci se fait en continu et privilégie une approche holistique de la santé. Pour ce faire, les différents acteurs sont notamment invités à travailler en réseaux. Des outils tels que la plate-forme d’échange de données de santé sont développés afin de faciliter la transmission d’informations et la cohérence des interventions.

    Pour cet aspect spécifique lié à l’échange des données, j'invite l'honorable membre à se référer à la réponse apportée à sa question écrite n°609 sur « la coordination en matière de soins de santé dans le cadre du plan wallon de lutte contre la pauvreté ».

    Par ailleurs, les réunions entre les acteurs de première ligne se déroulent tout au long de l’année, notamment via les plateformes de concertation financées par la Wallonie : santé mentale, soins palliatifs, etc. Les acteurs sont, lors de leurs contacts avec l’Administration, sensibilisés à l’importance d’une prise en charge holistique (en y intégrant les aspects psychosociaux), du travail en réseau et des prises en charge multidisciplinaires. Les plateformes de concertation sont financées par la Région (1.610.000euros en 2017).

    Par ailleurs, une subvention supplémentaire de 30.000 euros a été accordée en 2016 à « Médecins du Monde » afin de soutenir les actions spécifiques pour les personnes précarisées (ouverture d’un nouveau MEDIBUS dans la province du Hainaut). Ce subside sera reconduit en 2017.

    Enfin, il est proposé, pour répondre aux objectifs fixés dans le PLCP, de réaliser une analyse des besoins en formation et sensibilisation du secteur aux réalités de la précarité. L’AViQ en sera chargée et fera une proposition de formation en réponse à ces besoins. Cette proposition pourra éventuellement se calquer sur ce qui a été mis en place dans le cadre de la mesure 12.2 « Former les fonctionnaires wallons aux réalités de la précarité ».

    Par ailleurs, l’AViQ a désigné une correspondante pour le Plan wallon de lutte contre la pauvreté. Celle-ci est notamment chargée de faire le point sur l’avancement des travaux dans le cadre des 10 fiches d’actions concernant des compétences de l’AViQ. L’information ainsi collectée sert à alimenter le plan wallon de lutte contre la pauvreté.