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L'amélioration de la prise en charge des maladies chroniques des personnes en état de précarité

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 614 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/03/2017
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté prévoit diverses mesures pour aider les personnes précarisées à sortir ou ne pas basculer dans la pauvreté.

    Selon une enquête de 2014, une personne sur cinq en Wallonie a reporté ou renoncé à ses soins de santé en 2013 pour des raisons financières, alors qu'elle en aurait eu besoin. Le Gouvernement entend améliorer l’accès de tous aux structures de soins et, ce faisant, favoriser un meilleur état de santé des publics précaires, notamment en améliorant la prise en charge efficiente des maladies chroniques pour les personnes précaires.

    Afin d’accompagner les patients et de s’assurer que les maladies chroniques ne soient pas le déclencheur ou le vecteur d’entretien de la précarisation, le Gouvernement entend, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan « maladies chroniques » :
    - favoriser « l’empowerment » de ces publics cibles par des dispositifs spécifiques. Par « empowerment », on entend un processus d’accompagnement et de soutien spécifique des personnes, qui vise à augmenter leurs capacités à se prendre en charge, dans une optique de réduction des inégalités sociales de santé ;
    - implémenter des « case managers » pour la gestion des situations complexes. Le « case manager » est un professionnel de la santé qui prend en charge la personne de façon globale, vu la complexité de son cas et qui veille aux différents types de relais (médicaux, sociaux...) nécessaires.

    Le Ministre-Président n'a pas souhaité nous spécifier le budget alloué à chaque mesure du Plan de lutte contre la pauvreté. Dès lors, Monsieur le Ministre peut-il me préciser quels sont le budget alloué à cette mesure, l'état d'avancement et l'échéance de sa mise en place ?
  • Réponse du 20/03/2017
    • de PREVOT Maxime

    Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté prévoit diverses mesures pour aider les personnes précarisées à sortir ou ne pas basculer dans la pauvreté.

    La plupart des maladies chroniques sont plus fréquentes auprès des populations moins instruites.

    En effet, les inégalités sociales de santé se remarquent particulièrement dans la problématique des maladies chroniques : les individus de faible niveau socio-économique sont plus sujets à développer des comportements à risque et donc à développer les maladies chroniques. De plus, la pauvreté est aussi induite par le fait d’être malade.

    Autrement dit, la proportion de personnes souffrant d’une affection chronique augmente à mesure que le niveau d’instruction diminue. On passe de 23 % de personnes souffrant d’affections chroniques parmi le groupe de ménages au plus haut niveau d’instruction à 49 % parmi les ménages au niveau d’instruction maximum de l’enseignement primaire. Le même gradient s’observe après standardisation pour le sexe et l’âge ainsi que dans les autres régions belges (Source : HIS 2013, INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE, Bruxelles).

    En ce qui concerne la prise en charge des maladies chroniques, le processus de mise en œuvre des 20 projets-pilotes par le Gouvernement fédéral et les entités fédérées poursuit son cours. Au cours de la phase de préparation (2 février 2016 - 31 mai 2016), 7 projets wallons ont été sélectionnés. Il s’agit du projet Chronilux, RELIAN (Liège), Chronic Care and Cure for Health (Malmedy, Waremme, Huy), le dispositif interdisciplinaire de prise en charge des patients souffrant d’un handicap neurologique dans la région du Centre du Hainaut, Dinant-Beauraing Soins intégrés maladies chroniques, Grand-Namur Soins intégrés maladies chroniques et SIDEMAC BW - Soins Intégrés dépendance Malades Chroniques. Le contenu et les objectifs généraux de ces projets sont consultables sur le site http://www.integreo.be/fr/.

    Durant la phase de conceptualisation (1er juillet 2016 - 30 mars 2017), l’accompagnement des projets retenus a été intensifié par la mise en place d’un coaching. À l’issue de cette période, les 7 projets-pilotes wallons devront présenter leur plan d’actions et leur plan financier sur quatre ans. Une deuxième sélection aura donc lieu en avril pour une opérationnalisation des projets début juillet.

    Actuellement, je peux dire à l'honorable membre que certains objectifs croisent l’ensemble des projets pilotes wallons; ces objectifs sont généralement de 3 ordres :
    - améliorer la coordination et la communication au profit du patient (un dossier patient unique, utiliser le Dossier Médical Informatisé via le Réseau Santé Wallon, le BelRAI Home care, …),
    - éviter les ré-hospitalisations inopportunes
    - rationaliser les traitements médicamenteux.

    Les projets-pilotes ne prévoient pas une prise en charge spécifique des personnes en situation de précarité, mais visent au contraire l’inclusion de l’ensemble des habitants visés dans les projets-pilotes.

    Concernant les aspects budgétaires du plan relatif aux soins intégrés pour les malades chroniques, le fédéral finance les frais liés à la coordination des projets-pilotes : 40.000 euros/an durant la phase de conceptualisation et ensuite 150.000 euros/an pendant la phase d’exécution (4 ans). La Wallonie finance, quant à elle, de manière structurelle, les différents partenaires des projets-pilotes. Par exemple, les réseaux multidisciplinaires locaux, les cercles de médecins généralistes), les centres de coordination, les services d’aides aux familles, etc.

    Par ailleurs, l’AViQ a désigné une correspondante pour le plan wallon de lutte contre la pauvreté. Celle-ci est notamment chargée de faire le point sur l’avancement des travaux dans le cadre des 10 fiches d’actions concernant des compétences de l’AViQ. L’information ainsi collectée sert à alimenter le plan wallon de lutte contre la pauvreté.