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L'amélioration de l'accessibilité des services du secteur de la santé mentale pour les publics précarisés

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 615 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 01/03/2017
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté prévoit diverses mesures pour aider les personnes précarisées à sortir ou ne pas basculer dans la pauvreté.

    Selon une enquête de 2014, une personne sur cinq en Wallonie a reporté ou renoncé à ses soins de santé en 2013 pour des raisons financières, alors qu'elle en aurait eu besoin. Le Gouvernement entend améliorer l’accès de tous aux structures de soins et, ce faisant, favoriser un meilleur état de santé des publics précaires, notamment en améliorant l'accessibilité des services du secteur de la santé mentale pour les publics précarisés.

    Dans ce cadre, le Gouvernement entend faciliter, dans le cadre de la réforme PSY 107 enfants-adolescents, l’accès de ces publics issus de familles précarisées ou risquant de le devenir, aux structures locales de soins ambulatoires et leur permettre ainsi de bénéficier d’aides dans leur milieu de vie.

    Le Ministre-Président n'a pas souhaité nous spécifier le budget alloué à chaque mesure du Plan de lutte contre la pauvreté. Dès lors, Monsieur le Ministre peut-il me préciser quels sont le budget alloué à cette mesure, l'état d'avancement et l'échéance de sa mise en place ?
  • Réponse du 22/03/2017
    • de PREVOT Maxime

    Le Plan wallon de lutte contre la pauvreté prévoit diverses mesures pour aider les personnes précarisées à sortir de la précarité ou à ne pas basculer dans la pauvreté. Dans ce cadre, l’AViQ a désigné une correspondante pour le Plan wallon de lutte contre la pauvreté. Celle-ci est notamment chargée de faire le point sur l’avancement des travaux dans le cadre des 10 fiches d’actions concernant des compétences de l’AViQ. L’information ainsi collectée sert à alimenter le plan wallon de lutte contre la pauvreté.

    Les personnes en situation de précarité ont en moyenne plus de probabilité que les autres de présenter des troubles en santé mentale. En Région wallonne, selon l'enquête de santé par interview de 2013, 9 % des hommes et 14 % des femmes rapportaient des symptômes de troubles anxieux. Mais leur prévalence passe de 9 % chez les diplômés du supérieur à 15 % dans le groupe des ménages les moins scolarisés. En Wallonie, ce gradient socio-éducatif s'observe également dans la dépression autorapportée, avec une prévalence plus élevée pour les ménages défavorisés sur le plan éducatif (16 %) que pour les ménages plus instruits (8 % pour les niveaux intermédiaires, 5 % pour le niveau supérieur). Ces chiffres sont repris dans mon Plan prévention et promotion de santé en Wallonie, Horizon 2030.

    Comme le mentionne l'honorable membre, je m'inscris dans la philosophie de la Réforme des soins en santé mentale, dite PSY107, qui consiste à offrir des soins accessibles dans la communauté de vie de la personne, soit en ambulatoire, soit via des équipes mobiles. Grâce aux équipes mobiles développées dans ces réseaux, nous espérons toucher un public précarisé dont l’accès aux soins en santé mentale est compliqué par des raisons culturelles et financières notamment. Ces équipes mobiles peuvent en effet rencontrer les besoins en santé mentale sur les lieux de vie et au plus proche des publics fragilisés.

    Je veille à conserver ou à renforcer si nécessaire l'accessibilité des services du secteur de la santé mentale pour ces publics précarisés. Il est en effet particulièrement important pour moi que ces personnes, qui en moyenne souffrent plus souvent de troubles en santé mentale, trouvent facilement un accès aux soins. La faiblesse des revenus ne peut être un frein. La gratuité est d'ailleurs possible dans les services de santé mentale.

    Ces services semblent bien remplir leur rôle à ce niveau puisque plus de la moitié des nouveaux consultants entre 2012 et 2015 avaient comme principal revenu des allocations sociales et moins d'un quart vivaient de revenus professionnels.

    Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, en tant que Ministre de la Santé et de l’Action sociale, il m’importe de lutter contre les inégalités sociales de santé et de veiller à l’accessibilité des soins de qualité pour tous, que ce soit via l’organisation de la première ligne de soins, le soutien au secteur associatif prenant en charge les personnes les plus précarisées ou encore par le biais du Plan wallon de prévention et de promotion de la santé qui place la lutte contre les inégalités sociales de santé comme objectif stratégique transversal.